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L'expérience fan dans l'eSport avec Antoine Grimond L'expérience fan dans l'eSport avec Antoine Grimond

Interviews

“Le spectateur devient acteur” Antoine Grimond (Gamifly)

Discipline en plein boom, l’eSport propose sa propre expérience fan où le spectateur est en constante interaction avec ce qu’il regarde. Faisons le point sur cette pratique qui pourrait bien bouleverser notre manière de consommer un événement.

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L’eSport, voilà un sujet dont on parle beaucoup depuis plusieurs années désormais. Cette pratique est devenue une véritable discipline professionnelle avec sa propre audience, son propre business model, ses propres codes et son propre univers. De quoi influencer d’autres divertissements comme le sport ou la culture avec une expérience fan qui favorise l’interaction.

 

Pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir Antoine Grimond, expert eSport et Associé chez Gamifly. Vous pouvez au choix, écouter cet échange en podcast ou lire l’interview rédigée ci-dessous :

L’eSport, où en sommes-nous  ?

Bonjour Antoine, peux-tu nous présenter ton parcours depuis tes études jusqu’à Gamifly ?

Depuis tout petit, je suis un grand fan de jeux vidéos. J’ai donc fait des études pour devenir ingénieur informatique. À la fin de mon cursus, j’ai eu la chance de commencer comme chef de projet dans le monde du gaming chez des éditeurs de jeux. Vers 2014, je me suis rendu compte que l’eSport commençait à se développer sérieusement et j’avais cette envie de créer quelque chose. J’ai alors rencontré Vincent Jouglard avec qui j’ai cofondé Gamifly. Notre volonté était claire : apporter plus aux spectateurs d’eSport.

Notre métier consiste alors à développer des solutions d’engagement. Au départ, ces solutions étaient dédiées au streaming et aux compétitions eSport. Puis peu à peu, nous avons réalisé que nos services pouvaient intéresser d’autres environnements dont le sport.

Pour donner un exemple très concret, lorsqu’il y a un penalty pendant un match de foot, notre solution peut demander aux personnes qui regardent la rencontre leur avis sur la situation sous forme d’un sondage. Ce qui permet de prendre en compte l’opinion du public pendant un événement et de lui donner de la valeur.

 

En une phrase, comment définirais-tu l’eSport ?

Question très difficile (rire). L’eSport c’est la pratique du jeu vidéo en compétition. Mais avant tout, c’est du divertissement. Nous connaissons bien la culture et le sport en tant que loisirs, maintenant, nous avons aussi l’eSport.

Depuis tes débuts dans le monde du gaming, quelles grandes évolutions as-tu vécu avec l’eSport qui est progressivement devenue une discipline à part et ultra-médiatisée ?

Il y en a beaucoup. L’une des plus importantes, c’est Internet. Internet a permis de créer des compétitions en ligne de jeux vidéos qui rassemblent des millions de joueurs au quotidien désormais. En plus de ces compétitions en ligne, Internet a aussi donné accès au free to play. Ces jeux gratuits tels que League of Legend qui permettent à n’importe qui de jouer avec quiconque.

“Lorsqu’on investit dans une équipe d’eSport, il y a de réelles garanties.”

Bien évidemment, il y a aussi le développement des plateformes de streaming qui ont concentré et structuré les audiences. Elles ont tout simplement rendu l’accès à l’eSport facile.

D’un point de vue business, l’une des évolutions majeures c’est le système de franchises dans les ligues eSportives. Avant ce système, les ligues fonctionnaient comme pour les compétitions sportives en Europe avec des montées et des descentes. Depuis 2016, c’est le modèle américain qu’on retrouve en NFL ou bien en NBA qui est instauré. C’est-à-dire qu’une équipe doit acheter sa place pour être présente dans une ligue ou une compétition.

Ce modèle a rassuré de nombreux sponsors et investisseurs car la relégation est impossible. Lorsqu’on investit dans une équipe d’eSport, il y a de réelles garanties car cette dernière est financièrement et humainement structurée avec des joueurs professionnels sous contrat.

Bien évidemment, il n’y a pas que des bonnes choses avec ce modèle. On a perdu ce côté “sucess story” avec la petite équipe qui part de rien et qui termine au plus haut. Néanmoins, l’eSport a complètement changé de dimension après cette évolution.

En 2020, près de 500 millions d’internautes se sont intéressés de loin ou de près à l’eSport contre 440 en 2019. Comment expliques-tu cette tendance qui ne cesse de croître d’année en année ?

Souvent, j’aime bien comparer l’eSport au Rock’N’Roll. L’eSport est une activité pratiquée essentiellement par les jeunes aujourd’hui. Ces jeunes, plus ils vieillissent, plus ils continuent à jouer. J’ai 32 ans et je consomme encore du jeu vidéo aujourd’hui. Ce sera toujours le cas dans plusieurs années. Cette fidélité pour ce divertissement explique l’augmentation constante de son audience.

Quasiment 100% des 15-18 ans consomment du contenu gaming ou eSport actuellement. Cette tendance ne devrait pas donc s’arrêter !

Sur l’année 2020, les confinements ont certainement accru cet intérêt pour l’eSport. On peut prendre l’exemple d’acteurs sportifs qui se sont tournés vers le gaming pour déployer des activations. Aussi, il ne faut pas oublier que l’eSport est lié au monde du jeu vidéo qui est la plus grosse industrie du divertissement. C’est plus gros que le cinéma et la musique réunis. Comme le jeu vidéo est l’un des seuls divertissements accessibles à 100% pendant cette crise sanitaire, l’eSport en a profité.

L’eSport pèse plus d’1 milliard de dollars (sponsoring, droits médiatiques, billetterie online et offline, merchandising, etc.). Qui sont les acteurs forts de ce marché ?

C’est ici que l’eSport est très proche du sport car on retrouve globalement les mêmes acteurs. Sur le plan sportif, nous avons les joueurs, qui sont les talents, et les équipes dans lesquelles ils évoluent. Sans talent et sans équipe, l’eSport ne peut bien évidemment pas exister.

Ensuite, autour du sportif, on a les agences, les médias, les sponsors et les diffuseurs. L’écosystème entre l’eSport et le sport est donc très similaire. C’est également le cas pour les flux financiers. Beaucoup ne le savent pas, mais il y a aussi un mercato du eSport où les transferts se comptent en millions d’euros désormais !

Les sponsors sont de plus en plus nombreux à investir dans l’eSport. Quelles sont leurs motivations selon toi ?

Il y a plusieurs choses, la première c’est évidemment la volonté de toucher les jeunes. La notion de millennials ressort très souvent dans l’univers du eSport. Cette génération ne regarde que très peu la télé et utilise assez souvent les adblocks sur Internet. Il peut donc être difficile de les atteindre. C’est pourquoi faire du sponsoring dans l’eSport est une manière pertinente de s’adresser à eux.

Néanmoins, il faut comprendre que c’est une communauté qui est compliquée à convaincre. Lorsqu’on fait du sponsoring dans l’eSport il est primordial de respecter certains codes. Si on n’aborde pas un gamer où un amateur de gaming de la bonne manière, le message peut vite passer inaperçu voire être mal perçu.

Quelle suite pour la pratique et quel impact sur le sport business ?

Parlons tout d’abord de la diffusion. En 2020, Twitch, Facebook Gaming ou bien YouTube Gaming ont vu leur temps de visionnage exploser. On note aussi une diversification avec des artistes musicaux ou bien des acteurs du sport qui utilisent ces plateformes pour diffuser du contenu. Comment vois-tu évoluer l’usage de ces interfaces de streaming, aussi bien côté diffuseur que côté utilisateur ?

Côté diffuseur, nous allons certainement en voir de plus en plus. Je pense que les acteurs du sport voire de la culture vont certainement tous s’intéresser à ces plateformes pour toucher un jeune public.

Côté utilisateur, le streaming apporte une expérience bien différente de la télévision. Ici, le fan interagit avec ce qu’il se passe à l’écran. Le stream propose en effet des outils d’interaction, comme un chat, afin que les viewers puissent échanger entre eux, donner leur avis ou bien participer à ce qu’il se passe. On parle du “second screen experience” où ces jeunes fans ont l’habitude de faire autre chose en parallèle de l’événement qu’il regarde.

“Notre volonté est que le spectateur devienne acteur.”

Cette manière de consommer un événement ou un contenu va probablement bouleverser celle que l’on connait bien aujourd’hui. La diffusion seule est limitée, au contraire de ces plateformes hyper connectées où il est très facile d’innover.

Derrière cet usage se cache un enjeu lié à l’expérience fan. C’est notamment ici que Gamifly intervient. Comment animer, engager et fidéliser les fans d’eSport et de sport qui regardent un contenu sur une plateforme de streaming ?

Nous sommes partis du principe que les fans d’eSport, mais aussi de sport, aiment interagir avec la diffusion. Notre volonté est donc que le spectateur devienne acteur. Pour cela, nous proposons des choses simples comme un quizz afin que les fans se challengent entre eux. Nous proposons également des choses plus poussées comme la possibilité de donner son avis sur la composition d’une équipe. Non pas dans le but d’influencer le club sur le plan sportif, mais plutôt dans celui de divertir les fans entre eux.

Pour donner un cas concret, nous avons permis aux fans d’un influenceur eSport de choisir pour lui un handicap. Il devait par exemple jouer avec des moufles ou bien avec l’écran à l’envers. Ce qui est très divertissant et ludique. Ça rapproche aussi le joueur de son audience qui a alors un impact direct sur son contenu.

L'expérience fan dans l'eSport avec Antoine Grimond

Pendant un match de tennis, les fans peuvent prédire ce qu’il va se passer et se challengent entre eux.

Parlons désormais du sponsoring dans l’eSport. Dans le sport business tel que l’on connaît, les actions de visibilité des partenaires se développent afin d’offrir aux fans une expérience ou bien un contenu toujours plus immersif et engageant. Dans l’eSport, de quelles manières peut se matérialiser la promotion d’un partenaire ?

Ça reste globalement proche du sport. C’est notamment le cas pour les événements physiques. En revanche, là où réside la principale différence entre l’eSport et le sport, ce sont les activations que l’on retrouve directement dans le jeu. C’est quelque chose que l’on voit très peu dans le monde du sport.

Par exemple, League of Legends a réalisé une opération avec Louis Vuitton à travers laquelle les joueurs pouvaient débloquer et acheter des skins (apparences) à l’effigie de la marque de luxe.

Sur les cinq dernières années, nombreux sont les ayants-droits dans le sport qui se sont lancés dans l’eSport (PSG, AS Monaco, F1 Esports Series, Roland-Garros eSeries by BNP Paribas…). L’eSport ne serait-il pas le canal à privilégier pour engager et fidéliser une communauté de fans jeunes ?  

Ça semble effectivement être le cas. Depuis le rachat de Twitch par Amazon en 2014 pour 1 milliard de dollars, on a vu énormément d’acteurs s’intéresser à l’eSport et au streaming. Aujourd’hui, quasiment tous les clubs de Ligue 1 ont une leur équipe d’eSport. C’est également le cas en NBA où les franchises ont leur équipe eNBA.

Cette tendance va au-delà du club. Les athlètes eux-mêmes, comme Antoine Griezmann, s’intéressent à cet univers et créent leur propre équipe. Aussi, d’autres secteurs privilégient ce canal pour rajeunir leur audience comme la politique. L’investiture de Joe Biden aux Etats-Unis fin janvier a par exemple été le contenu le plus streamé sur Twitch le temps d’une journée.

En plus d’être une pratique professionnelle et un loisir, l’eSport est aussi un sujet d’éducation. Nous connaissons bien le modèle sport-étude. Qu’en est-il du eSport-étude ?

En effet dans les universités américaines on voit de plus en plus d’étudiants s’orienter vers le eSport-étude. C’est également le cas en France avec l’ouverture d’écoles spécialisées. Néanmoins, il faut savoir nuancer ce modèle d’éducation. Devenir joueur d’eSport professionnel c’est comme devenir joueur de football ou de basket professionnel, c’est difficile.

Il y a donc un véritable travail d’éducation à faire et c’est ce que fait très bien une association en France qui s’appelle France Esports. Le but de cette association est notamment d’éduquer les parents qui ne connaissent pas cet univers. Il est important d’encadrer et de structurer cette pratique.

La France souhaite devenir un pays fort de l’eSport. Nous avons organisé en novembre 2019 la finale de la Coupe du Monde de League of Legends. Ce qui représente le plus gros événement eSport au monde. Cette ambition devrait permettre à la discipline de grandir et de voir sur le territoire de plus en plus d’eSportifs professionnels !

Enfin, la question de fin habituelle, quelle est votre définition de l’expérience fan ?

Selon moi, l’expérience fan sert à donner une nouvelle dimension au spectacle qu’il soit sportif, eSportif ou culturel. Dans une expérience fan idéale, le fan est une partie intégrante de l’événement et contribue pleinement à l’action.

Merci à Antoine Grimond de chez Gamifly pour cet échange enrichissant autour du développement actuel et futur de l’eSport.  

Vous pouvez consulter toutes nos interviews avec des professionnels du sport ici. Si vous souhaitez vous aussi échanger sur le sujet de l’expérience des spectateurs, vous pouvez nous écrire sur hello@fanstriker.com ou sur chacun de nos réseaux sociaux !

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Chargé de SEO & SEA dans une agence de voyage sportif, je suis un passionné du Sport Digital et de la Fan Experience. Chez Franstriker, j'ai pour objectif de faire grandir le projet et d'écrire de temps en temps sur les activations digitales des uns et des autres dans le monde du sport.

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Interviews

“J’ai été étudiant ambassadeur pour l’OL”

Nous avons rencontré un ancien étudiant ambassadeur de l’OL qui nous explique son rôle pour se rapprocher de la communauté étudiante.

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Étudiant ambassadeur pour l'OL
Image : @mat.oletudiant (Instagram)

Le club de football de l’Olympique Lyonnais a misé sur la stratégie d’ambassadeurs étudiants pour toucher plus directement cette communauté. 

 

Depuis plusieurs saisons l’Olympique Lyonnais recrute des étudiants en CDD pour une mission d’ambassadeur du club dans l’optique de s’adresser directement aux jeunes étudiants de la région. Nous avons échangé avec Mathieu, un ancien ambassadeur de l’OL qui nous partage son rôle et les missions qu’il a mené.

L’OL recrute des étudiants pour une mission d’ambassadeur

Salut Mathieu, dans cette interview nous allons évoquer ensemble ton précédent rôle d’ambassadeur étudiant de l’OL. Avant ça, peux-tu te présenter ?

Salut Fanstriker, je m’appelle Mathieu, j’ai 20 ans et je suis étudiant en 3ème année de Génie Mécanique à l’INSA Lyon. J’adore faire du sport avec mes potes, m’investir dans des projets et des associations du campus, aller soutenir l’OL au stade. Plus tard, j’aimerais relier mes études d’ingénieur et ma passion pour le sport donc pourquoi pas travailler dans le sport automobile. Et j’ai donc été ambassadeur étudiant de l’OL de fin Août 2021 à Mai 2022, quasiment sur toute la saison 2021-2022.

Avant de rentrer dans les détails du rôle que tu avais, que penses-tu de ce concept original que l’Olympique Lyonnais a mis en place avec les ambassadeurs étudiants ? 

C’est un concept génial, ça permet aux étudiants d’aller voir des matchs à petits prix, d’aller soutenir l’équipe de la ville. Je trouve que ça rapproche le club et les étudiants. C’est vraiment bien. C’est cool de pouvoir voir un si haut niveau de football pour moins de 10€ quand on est étudiant et qu’on suit ce sport.

“C’était un rêve pour moi de pouvoir représenter le club que je supporte, alors en faire la promotion tout en étant rémunéré, c’était un job étudiant hors du commun.”

Comment as-tu eu connaissance de cette possibilité de devenir ambassadeur étudiant de l’OL et qu’est-ce qui t’as plu à l’idée de le devenir ? 

C’est une amie qui était au BdE (bureau des étudiants) de l’INSA qui a reçu l’offre de recrutement d’ambassadeur de l’Olympique Lyonnais par mail. Elle savait que j’étais fan de football et de l’OL alors elle me l’a transmise. C’était un rêve pour moi de pouvoir représenter le club que je supporte, alors en faire la promotion tout en étant rémunéré, c’était un job étudiant hors du commun.

Tu as donc candidaté pour l’un des 4 postes. Comment s’est passée l’étape de sélection ?

Pour candidater, il fallait envoyer son CV et une vidéo de motivation. Honnêtement, j’avais un peu peur de faire une vidéo de motivation, surtout de comment j’allais rendre devant la caméra, ce n’est pas un exercice facile (rire). Mais finalement, j’ai surmonté ça et je suis plutôt content du résultat. J’ai fait une vidéo assez simple où j’expliquais ce que je faisais dans la vie et pourquoi le poste m’intéressait. Après cette étape, il y a eu un entretien avec le responsable B2C du club, Nathan Constancias qui gère ce programme d’ambassadeurs étudiants.

 

 
 
 
 
 
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Et l’intégration à ton arrivée ? 

Le responsable du projet au club, Nathan nous a assigné une liste d’écoles lyonnaises à contacter pour diffuser les offres. Chaque étudiant ambassadeur avait sa propre zone. Ensuite nous avions carte blanche pour contacter les BdE et BdS. Chaque ambassadeur disposait d’une adresse email officielle de l’OL. C’était donc plus crédible dans les échanges avec nos interlocuteurs. 

Nous travaillions ensemble pour discuter des offres mises en place par l’OL mais sinon on avait chacun notre zone et on travaillait individuellement. Dès que l’un des 4 ambassadeurs avait une question ou qu’il y avait besoin d’une précision nous échangions par mail ou via Whatsapp avec Nathan. C’était vraiment régulier et ça fonctionnait très bien.

Quelles actions as-tu mené dans le cadre de cette mission d’ambassadeur étudiant de l’OL ?

Concrètement, mon rôle et celui des autres ambassadeurs était de démarcher des BdE/BdS via les réseaux sociaux, notamment via Instagram pour leur communiquer les offres billetterie que le club propose aux étudiants. Ensuite, les BdE/BdS se chargeaient de les relayer sur leurs réseaux sociaux via des publications et des stories, pour en faire profiter directement les étudiants. Chaque offre comportait le code de l’ambassadeur du club concerné. En effet, chaque ambassadeur disposait d’un code “promo” personnel qui était renseigné par les étudiants au moment de leur commande sur la billetterie de l’OL. De cette façon le club pouvait relier une vente à un ambassadeur. 
J’ai également fait quelques opérations de flyering (ndlr : de distribution de flyer de promotion), j’ai travaillé sur un concours pour gagner un maillot dédicacé, et j’ai travaillé sur de nombreuses offres de places lors de gros événements étudiants comme le TRAMS de l’ENTPE, le WEI INSA, le Challenge Centrale Lyon, des tombolas à l’EM etc.

Tu l’as dit, tu contactais les BdE et BdS via Instagram. Tu as d’ailleurs un compte Instagram dédié à ce rôle d’ambassadeur, est-ce le club qui t’a incité à développer des réseaux sociaux spécifiques ? 

Non le club ne nous a pas tant encouragé, on devait dans tous les cas diffuser nos offres aux BdE et les réseaux sociaux étaient le moyen le plus simple pour entrer directement en contact.

Ce job d’ambassadeur étudiant est à temps partiel en CDD.

Oui, c’est un CDD de 20h par mois avec une rémunération fixe minimum de 220 € brut par mois et une prime de 1€ brut par place vendue supplémentaire (pouvant aller jusqu’à 700€ brut). Donc plus on arrivait à vendre des places plus on pouvait avoir de prime. 

“C’était une expérience de dingue, je recommande à 1000%.”

Cette expérience est maintenant terminée, qu’est-ce que cela t’a apporté ? 

Cela m’a permis de découvrir un cas concret complémentaire à la théorie de mes études. Puis aussi de me rapprocher du club que je supporte, d’apprendre à démarcher des gens, développer des compétences dans la communication et un peu dans le marketing. C’était une expérience de dingue, je recommande à 1000%.

Pourquoi selon toi, l’OL a mis en place ce concept d’ambassadeur étudiant ? 

Selon moi, l’objectif est de cibler directement la communauté étudiante et de remplir le 3ème anneau du stade (la tribune supérieure), ça fonctionne plutôt bien pour les bonnes affiches et ça fait toujours un peu plus de monde pour les plus petites affiches. Il y a aussi une volonté du club de se rapprocher de la ville, de créer une atmosphère OL les soirs de matchs et ça passe par la cible étudiante. En plus des bars partenaires (Les Comptoirs Rouge & Bleu) qui ont été créés cette année, l’OL veut créer cette ferveur lyonnaise quand l’équipe gagne et peut jouer des titres.

“Ceci a permis (au club) de vendre plus de places et de faire découvrir le club, le stade, le football à de nouvelles personnes : les étudiants.”

À ton avis, qu’est-ce que cela a apporté au club ? 

Je pense que ceci leur a permis de vendre plus de places et de faire découvrir le club, le stade, le football à de nouvelles personnes : les étudiants. Ce sont des fans potentiels en plus qui viennent rejoindre la communauté de l’Olympique Lyonnais.

Quelles idées d’améliorations pourrais-tu suggérer au club ? 

Une chose que j’ai remarqué qui peut être améliorer concerne la quantité de place sur une seule commande. Le nombre de places maximum que nous pouvons acheter sur la billetterie avec le tarif étudiant est limité à 6 places. C’est un peu restreint si les étudiants sont en groupe plus nombreux. Il faut donc passer plusieurs commandes. 
Je pense qu’augmenter la réservation à plus de 6 places sur le tarif étudiant peut être intéressant pour que les groupes d’écoles qui viennent en masse puisse passer une seule commande plutôt que plusieurs de 6 billets.

Dernière question, quelle est ta propre définition de la fan expérience ? 

L’expérience que l’on va vivre en allant au stade et je pense que les ambassadeurs OL contribuent à ce que de nombreuses personnes vivent leur première fan expérience au Groupama Stadium.

Si vous voulez obtenir plus d’informations sur le rôle d’ambassadeur étudiant de l’OL vous pouvez vous rendre sur la page dédiée sur le site du club. 

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Interviews

Constant Deram (MEHB) : “La qualité du message nous importe plus que les chiffres”

Nous parlons du métier de Responsable de Communication avec l’étude de cas du Massy Essonne Handball, club de Proligue.

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Interview Constant Deram MEHB

Lorsqu’on est le Responsable Communication d’un club, on est amené à toucher à tout. Visibilité, image et engagement, tous les objectifs liés au marketing sont effectivement concernés au même titre que les différents canaux de communication qu’il faut savoir maîtriser.

Pour parler de ce métier de “Couteau Suisse”, nous avons le plaisir de recevoir Constant Deram, Responsable Communication au Massy Essonne Handball (MEHB). Un échange à retrouver en podcast, ou à l’écrit ci-dessous.

(Episode également disponible sur Apple Podcast)

Le métier de Responsable Communication

Bonjour Constant, peux-tu nous présenter ton parcours depuis tes études jusqu’au MEHB ?

Originaire du Nord, j’ai fait toutes mes études à Lille. J’ai d’abord obtenu une Licence en média, culture et communication à l’Université Catholique de Lille. J’ai ensuite enchaîné avec un Master en Marketing et Communication à Esupcom en alternance. Ces deux dernières années m’ont permis d’entrer d’une manière concrète dans le monde du travail grâce à ce rythme soutenu entre l’école et l’entreprise. Après mes études, j’ai travaillé pendant un an dans un environnement startup. 

Néanmoins, mon objectif a toujours été d’évoluer dans un club. J’ai alors rencontré le MEHB pendant l’été 2020 et ils m’ont donné ma chance. Je suis donc au club depuis le début de la saison 2020/2021 !

En tant que Responsable Communication d’un club professionnel, quelles sont tes principales missions ? 

Mes missions sont très variées. Il y a tout d’abord la création de contenu et la communication digitale. Ensuite, il y a l’événementiel qui reste un pôle important malgré la crise sanitaire. Les matchs nécessitent toujours une certaine organisation en interne. Toute la partie partenariat fait également partie de mes missions afin de mener à bien les relations avec nos partenaires via des activations notamment.

La structure du MEHB est globalement associative. Il faut donc aussi faire preuve d’une grande polyvalence car les journées ne se ressemblent jamais. Ce qui est très stimulant !

À ton arrivée au club en début de saison, quels sont les projets que tu as identifiés à court et long terme ?

Le club avait un certain retard en communication digitale. Le principal chantier était donc de le combler et de rentrer rapidement dans les standards des autres clubs professionnels de la Ligue Nationale de Handball. Cela est passé par une nouvelle stratégie digitale, un nouveau site internet et une augmentation de la fréquence de publications sur les médias sociaux. 

Le tout, en restant en autoproduction. C’est-à-dire que tout est créé en interne. Nous sommes actuellement deux à gérer ces sujets dans l’équipe communication du club.

Aujourd’hui, il y a encore une belle marge de progression mais nous n’avons plus à rougir de la qualité de nos contenus. Nous sommes globalement fiers de l’évolution de notre communication depuis le début de la saison. Désormais, nous essayons d’être meilleurs chaque jour et d’innover au mieux.

Quelles sont les principales compétences à avoir pour exercer ton métier ?

La principale compétence à avoir selon moi, c’est la curiosité. Il est essentiel de constamment s’informer. À titre d’exemple, je me renseigne beaucoup sur TikToK en ce moment afin de déterminer si la plateforme pourrait intéresser le MEHB ou non. Personnellement je n’utilise pas ce réseau, peut-être parce que je ne suis pas dans la cible, mais il faut néanmoins faire l’effort de s’y intéresser et d’imaginer des contenus à créer.

Une autre compétence à avoir, c’est la polyvalence. Lorsqu’on évolue dans un club, notamment dans une petite structure, on est amené à toucher à tout.  Il est donc important d’être flexible et force de proposition.

La veille est primordiale lorsqu’on est Responsable Communication, quelles sont tes sources d’information au quotidien ?

Effectivement la veille est hyper importante. C’est un réflexe qui doit être naturel je pense. La première chose que je fais dans ma veille, c’est de suivre les autres équipes du championnat, des autres divisions et des autres pays. Il est également intéressant de suivre les clubs d’autres sports car ils sont aussi une source d’inspiration. En plus de cet environnement sportif, je suis également des médias spécialisés dans le sport business afin de comprendre l’évolution du marché.

Aussi, et je peux difficilement m’en passer, je suis un accro de Twitter. C’est un excellent outil pour suivre l’actualité en temps réel et rester connecté à tout ce qu’il se passe d’une manière générale.

Quels outils utilises-tu pour réaliser le contenu du club ?

J’utilise essentiellement la suite Adobe. C’est selon moi la solution la plus complète pour auto-produire de la vidéo et des visuels.

Il y a aussi toute la partie matériel. Le club est conscient qu’il est important de s’équiper avec des outils de qualité et est prêt à investir dans la mesure du possible. Sur cette partie-là, nous sommes aussi très bien accompagnés par la LNH. La Ligue a effectivement fourni un kit complet de tournage via smartphone à l’ensemble des clubs. Ce qui est idéal pour progresser et travailler dans un environnement ambitieux.

Analyse de la communication du MEHB

L’ambition du MEHB est d’être “Le club qui fait grandir”. Quel est l’objectif majeur du club dans sa communication ? Et comment en mesures-tu la performance ?

Effectivement notre positionnement est : “Le club qui fait grandir”. C’est même un état d’esprit. Notre but est d’accompagner tous les acteurs et jeunes du club à devenir des femmes et des hommes de valeur.

L’objectif de communication derrière ça est avant tout un objectif d’image avec l’envie de valoriser le club dans son ensemble. C’est-à-dire que nous souhaitons mettre autant en avant les pros que les amateurs. C’est une spécificité à Massy puisque nous avons décidé de ne pas distinguer la partie associative de la partie professionnelle. Bien évidemment, les objectifs liés à la notoriété et l’engagement sont aussi concernés à moyen et long terme.

Les principaux indicateurs que nous suivons sont classiques. Nous sommes attentifs à la taille de nos communautés sociales par exemple. Néanmoins, les chiffres ne sont pas décisionnaires de nos choix. Pour nous, c’est le message qu’on va réussir à transmettre qui importe le plus même si aujourd’hui, en raison du huis-clos, il est difficile de sentir l’impact de nos actions dans la vie réelle. 

Malheureusement l’expérience in-stadia, donc au Centre Omnisports Pierre de Coubertin, est encore inaccessible pour les fans du club. Est-ce que vous vous préparez au retour des supporters avec le lancement de nouvelles activations ou bien de nouveaux services ? D’autant plus qu’à titre personnel, tu n’as pas encore pu apprécier l’accueil du public depuis ton arrivée au club.

C’est clairement l’expérience qui me manque le plus. Je suis arrivé en début de saison lorsqu’on avait encore une jauge limitée avec un protocole sanitaire strict. Je n’ai donc jamais connu un match à domicile dans une configuration normale.

Bien évidemment, on prépare avec impatience ce grand retour des fans ! On anticipe au mieux les animations à venir et nos services VIP, tout en gardant en tête les restrictions sanitaires qui devraient perdurer. L’inconvénient pour nous, c’est que nous partageons notre infrastructure avec d’autres clubs locaux à Massy. Ce qui peut limiter nos actions comme la personnalisation des lieux. Mais ça fait partie du jeu et de cette fameuse adaptation dont on parlait. 

La saison prochaine, le MEHB va fêter ses 60 ans. Ce sera le fil rouge de la saison et on souhaite le faire vivre pendant les matchs à domicile via différentes animations. On croise donc les doigts pour que le public puisse revenir rapidement au Centre Omnisports Pierre de Coubertin !

Un petit mot sur le live des matchs qui doivent représenter un grand enjeu pour vous dans le contexte actuel. Comment vous êtes-vous préparés en interne pour mener à bien cette retransmission ? Et comment à titre personnel tu t’es formé au métier de commentateur sportif ?

La diffusion des matchs est effectivement capitale. Elle permet de garder le lien avec nos fans et de continuer à proposer des solutions de visibilité à nos partenaires. Pour mener à bien ce projet, nous avons collaboré dans un premier temps avec une société de production locale avant d’auto-produire les lives.

Le live était quelque chose de tout nouveau pour le club. Avant la crise, nous n’avions pas l’autorisation de la LNH pour diffuser les matchs. C’est désormais le cas depuis le second confinement de l’automne dernier. Nous avons tout appris sur la retransmission au fil des premiers directs et ce fut hyper enrichissant pour nous. Le club a investi dans du matériel et s’est donné les moyens de proposer un contenu de qualité.

Concernant le métier de commentateur, je ne l’ai pas tellement appris. Je commentais beaucoup mes matchs sur FIFA quand j’étais plus jeune donc je m’en suis inspiré (rire). Le commentaire sportif m’a toujours plu et aujourd’hui c’est génial de le pratiquer sur un cas concret. Nous essayons de le faire de la manière la plus pro possible en s’informant au maximum sur le match, notamment sur l’équipe adverse que nous ne connaissons pas toujours par cœur. Il est également important pour nous de ne pas se mettre une énorme pression afin que le rendu soit naturel et spontané. Après plusieurs lives on peut le dire, c’est devenu notre péché mignon à Nathan (Chargé de Communication) et moi car on se régale à faire ça !

Une fois la crise passée, j’espère pouvoir continuer la diffusion des matchs. Non pas parce que ça nous plait, mais parce que c’est un vrai plus pour les fans qui ne peuvent pas se déplacer. C’est aussi un canal supplémentaire pour nos partenaires qui souhaitent communiquer.


En tant que communicants au MEHB, vous vous adressez aussi aux partenaires du club. Votre ambition est d’avoir une relation gagnant-gagnant avec eux grâce à de la visibilité ou bien à des campagnes marketing personnalisées. Quelle est globalement la stratégie de communication B2B du club ?

C’est une partie essentielle pour le club puisque nos partenaires contribuent grandement à son développement. Notre volonté, comme beaucoup aujourd’hui, est d’avoir une approche personnalisée avec eux. C’est-à-dire que nous souhaitons progressivement sortir de la visibilité traditionnelle qui s’essouffle un peu, afin de proposer des activations innovantes, digitales, originales et qui surtout, correspondent au profil du partenaire. 

Par exemple, nous avons récemment réalisé une “opération gourdes” avec l’un d’entre eux. L’objectif était alors d’affirmer notre positionnement éco-responsable avec l’envie de supprimer le plastique à usage unique au MEHB. Pour cela, nous avons rempli une tribune de gourdes co-brandées en collaboration avec un partenaire, EUROCOM, qui nous a aidé à communiquer sur l’opération. Cette dernière correspondait aussi à ses valeurs et son métier de fournisseur en équipements pour les entreprises.


L’intérêt est donc de solliciter nos partenaires sur des sujets de long terme. C’est notamment le cas sur des sujets sociaux où l’on propose avec certains d’entre eux des séances de sport adaptées en Ehpad ou bien auprès de diabétiques.

En ce qui concerne les campagnes marketing, là aussi nous essayons de les personnaliser au maximum. Par exemple, il serait difficile de proposer une campagne de récolte de données à un petit commerçant qui n’aurait pas les ressources nécessaires pour maîtriser cette donnée. Nous proposons dans ce cas des opérations sur-mesures où le partenaire se sent concerné. Cela demande un suivi intensif de notre part, mais nous savons que c’est essentiel pour créer une relation pérenne avec nos partenaires.

La Ligue Nationale de Handball joue un rôle important dans la communication des clubs de première et seconde division. Comment la Ligue vous accompagne d’un point vue stratégique et opérationnel ?

Nous avons des rendez-vous réguliers avec la Ligue. Ils savent qu’une valorisation individuelle des clubs permettra de valoriser l’ensemble du championnat. La LNH est donc très proactive sur les sujets liés à la communication. Comme évoqué précédemment, ils ont fourni du matériel ou bien accordé des autorisations de retransmission. 

Ils font quelque chose de très bien également pour la retransmission des matchs de la Lidl Starligne (1ère Division). L’ensemble des rencontres qui ne sont pas retransmises sur beIN Sports sont live streamées sur YouTube. Ce qui offre une belle visibilité au championnat.

Je pense que la LNH va dans le bon sens. Son objectif est d’avoir des clubs ambitieux au sein de ses championnats et elle se donne les moyens pour. Nous sommes très satisfaits de cet accompagnement !

Enfin, la question de fin habituelle, quelle est ta définition de l’expérience fan ?

J’ai réalisé mon mémoire sur le sujet donc je pourrais en dire beaucoup (rire). Mais si je dois faire court, l’expérience fan est un concept global qui regroupe de nombreux facteurs stratégiques tels que la communication digitale, la billetterie ou l’animation en jour de match. Cela englobe aussi des choses plus concrètes comme l’accueil du public, la restauration ou bien les infrastructures.

Il faut lier l’expérience fan à l’expérience client que l’on retrouve dans les grandes surfaces et magasins. Car c’est l’ensemble des contacts qu’un fan a avec son club qui va bâtir cette expérience fan. La finalité est que le public vive un moment qui dépasse l’événementiel sportif et qui soit satisfaisant dans tous les cas.

Merci à Constant Deram du MEHB d’avoir partagé son expérience et sa vision de la communication. 

Vous pouvez consulter toutes nos interviews avec les professionnels du sport ici. Si vous souhaitez vous aussi échanger au sujet de l’expérience des spectateurs, vous pouvez nous écrire sur hello@fanstriker.com ou à travers nos réseaux sociaux !

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