Interviews
Au coeur d’une association de supporters avec le BOC
Comment s’organisent les associations de supporters ? C’est ce que nous avons cherché à savoir avec Rémi Gaillard, co-fondateur du BOC.
Les fans, supporters, partisans, souhaitent parfois s’investir davantage auprès de leur club et cela donne naissance à des groupements et associations de supporters. Comment cela fonctionne ? On a échangé avec un membre d’une de ces organisations, le BOC.
Les associations de supporters sont elles aussi impactées par la crise sanitaire. Elles doivent faire face à des problématiques moindres mais similaires à toutes les organisations, qu’elles soient sportives ou non.
Nous sommes allés à la rencontre de Rémi Gaillard, co-fondateur du BOC, l’un des 5 groupes de supporters de l’Aviron Bayonnais pour en savoir davantage.
Bonjour Rémi, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
J’ai 24 ans et je suis un supporter de l’Aviron Bayonnais depuis que je suis tout petit. Au sein de l’association, je m’occupe principalement de la communication et de la gestion de nos réseaux sociaux ainsi que du site internet. Je viens également de terminer mes études et je m’apprête à rentrer dans la vie professionnelle.
Nous attaquons notre 5ème saison pleine en tant qu’association de supporters.
L’association BOC existe depuis 2015. Comment l’aventure a t-elle commencé ?
Effectivement, nous attaquons notre 5ème saison pleine en tant qu’association de supporters. L’idée est venue de l’actuel Président de l’association, Nicolas, qui a souhaité mettre en place un groupe de supporters en tribune, tel un Kop, un peu sur l’idée de ce qui se fait déjà au football. Nous connaissions déjà les autres associations de supporters au sein du club, mais nos objectifs sont différents des leurs : c’est cela qui nous a poussé à nous lancer.
D’ailleurs, que signifie BOC ?
BOC signifie “Bayonnais d’Origine Certifiée”. Nous avons choisi ce nom pour rappeler notre attachement à la ville de Bayonne, un peu sur le modèle de l’AOC que tout le monde connait. La prononciation se fait d’ailleurs en un seul mot et non pas lettre par lettre, je pense que vous comprenez facilement pourquoi…
Peux-tu nous dire comment s’organisent les associations de supporters (trouver un local, réaliser les différentes tâches, s’organiser pour les matchs, animation des réseaux sociaux, etc.) ?
En ce qui concerne le BOC, nous nous sommes adaptés saison après saison, en tenant compte de l’avis de nos membres et en observant ce qui fonctionnait plus ou moins bien. Nous avons au sein du bureau de l’association des fonctions dédiées, mais nous nous entraidons également. C’est d’ailleurs là l’un de nos objectifs fondamentaux : l’entraide et la solidarité.
Les jours de matchs, nous nous retrouvons avec des volontaires quelques heures avant le coup d’envoi pour installer les animations au sein de notre tribune. Généralement, nous buvons quelques verres ensemble avant de monter en tribune et d’attaquer la rencontre. Il nous arrive également de rencontrer d’autres associations de supporters, en fonction des affinités.
Pour ce qui est du local, nous occupions jusqu’à présent une partie du local de l’association des Gars de l’Aviron, qu’ils nous prêtaient gracieusement. Depuis la fin de la saison dernière, nous avons un container à notre disposition, juste à côté de notre tribune, ce qui nous permet de ranger l’ensemble de notre matériel avec beaucoup plus d’aisance (drapeaux, tambours, canons à confettis, etc.).
Pour l’animation des réseaux sociaux, nous sommes deux à gérer principalement nos comptes. Nous fonctionnons beaucoup par le biais de ces supports, qui nous permettent de toucher un large public. De plus, nous avons mis en place pendant le confinement un compte secondaire sur twitter ainsi qu’une nouvelle version de notre site internet, tous deux en basque, afin de nous rapprocher de cette partie de notre communauté.
Combien de membres compte le BOC aujourd’hui ?
Nous en sommes actuellement à 370 adhérents et près de 200 abonnés en tribune, ce qui est notre record en cours, toutes saisons confondues.
Il y a eu quelques fluctuations du fait des descentes en Pro D2 mais globalement nous sommes sur une phase ascendante, notre association étant de plus en plus connue et reconnue. Nous espérons que cette dynamique va continuer dans les années à venir.
Comment faites-vous pour trouver de nouveaux membres ?
Une part non négligeable de nos nouveaux membres provient de supporters qui nous découvrent lors des rencontres au stade, en voyant nos animations et en participant à l’ambiance que nous mettons en tribune.
La portée de nos réseaux sociaux et la publication de différents supports – photos et vidéos – nous permettent aussi de fidéliser un nouveau public. Le bouche à oreille joue également un rôle important pour nous. Nous bénéficions d’une image positive auprès du public, c’est une chance.
Nous essayons aussi de développer de nombreux produits dérivés aux couleurs de notre association. Nous avons à ce titre une boutique en ligne, sur notre site internet, et nous envoyons les produits pour celles et ceux qui le désirent. Il est important pour nous de diffuser notre logo, afin qu’il soit reconnu facilement.
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Quelles sont les activités d’une association de supporters ? Quelles sont vos actions en jour de match et en hors jour de match ?
Les activités sont nombreuses et il est impossible de s’ennuyer lorsque l’on créé une association de supporters. Il y a tout l’aspect communication, relatif notamment à l’information de nos membres sur les animations que nous organisons et les évènements que nous mettons en place : cela représente un temps de travail très important et qui ne se voit pas forcément.
Encore, il s’agit de rechercher des partenaires et de les fidéliser, et nous devons d’ailleurs progresser de ce côté là. Ils peuvent représenter un soutien important pour nous, et nous bénéficions d’une couverture sur les réseaux sociaux qui peut être intéressante pour eux.
Concernant nos actions, nous avons systématiquement des drapeaux en tribune, de plus ou moins grandes tailles, ainsi que des étendards. L’aspect visuel est pour nous très important et nous essayons d’apporter du mouvement et de la couleur dans notre tribune. Cela passe par l’achat de ponchos de couleurs, de canons à serpentins, d’extincteurs à poudre… Nous essayons vraiment d’apporter une dynamique nouvelle, en nous inspirant de celle qui se rencontre dans certains stades de foot.
Nous allons essayer cette saison de développer les rencontres entre supporters, notamment au travers de l’organisation de repas.
En dehors des jours de match, nos activités sont diverses. Nous essayons une fois par an (ou plus quand cela est possible) d’organiser des actions caritatives : achat de matériel pour l’équipe des espoirs, invitations de jeunes de la ville à nos évènements (comme pour le spectacle de Vincent Moscato), organisation d’un loto annuel. Nous allons essayer cette saison de développer les rencontres entre supporters, notamment au travers de l’organisation de repas.
Concrètement, être membre d’une association de supporters représente combien de temps dans la semaine ?
Cela varie forcément en fonction des périodes, mais ce qui est sûr c’est que le temps consacré à l’association chaque semaine se compte en heures. La gestion des réseaux sociaux est très chronophage et il est important d’être réactif pour satisfaire nos supporters. L’envoi des produits dérivés nous prend également beaucoup de temps. Sur les semaines les plus chargées, la quinzaine d’heures consacrées à l’association est largement atteinte, si ce n’est dépassée.
À ce propos, tout le monde peut-il être membre d’une association de supporters ?
En ce qui concerne notre association, il n’y a aucune restriction. Nous avons parfois l’image d’une jeune association et certains supporters plus âgés sont réticents à l’idée de nous rejoindre. Cette crainte est infondée ! Adhérer à notre association, c’est participer financièrement à nos côtés à l’organisation des animations : tout le monde en profite. À titre informatif, notre plus jeune adhérent a 7 ans, et le plus ancien a dépassé les 80 ans … Tous les supporters sont les bienvenus.
Notre plus jeune adhérent a 7 ans, et le plus ancien a dépassé les 80 ans … Tous les supporters sont les bienvenus.
Qui sont les fans qui se cachent derrière ces organisations ? Quel est le profil type des personnes qui figurent au sein de l’association ?
Je ne pense pas qu’il y ait un profil type derrière les fans au sein de notre association. Ce qui est certain en tout cas, c’est que tous nos membres ont cette volonté de raviver la flamme du supporter qui sommeille en chacun de nous. Cela se ressent d’ailleurs en tribune avec nos abonnés, qui à chaque match se surpassent pour apporter ce supplément d’âme dont nos joueurs ont besoin.
D’ailleurs, tous les membres sont-ils des abonnés au stade Jean Dauger ?
Non. De nombreux membres ne sont pas abonnés au stade Jean Dauger. Ce qui est en revanche intéressant pour nous, c’est que chaque saison des membres non abonnés décident de nous rejoindre en s’abonnant à nos côtés en tribune. C’est gratifiant pour le travail réalisé au cours de la saison. Nous avons de plus des soutiens dans toute la France, et même en outre-mer et en Belgique !
Quelles sont vos relations avec le club de l’Aviron Bayonnais ?
Nos relations avec le club se sont nettement améliorées depuis l’arrivée à la présidence de Philippe Tayeb. Il a vraiment pris la mesure de ce que représentaient les associations de supporters au sein du club, particulièrement ici à Bayonne où les exigences sont très fortes. Nos intérêts sont de plus les mêmes : faire rayonner tant notre club que notre ville et les aider à atteindre les sommets.
De manière plus générale, le club est très souvent volontaire pour nous aider, que ce soit financièrement parfois, ou en nous permettant de bénéficier de leur visibilité pour communiquer. Quoi qu’il en soit, nous avons toujours une oreille attentive qui nous écoute, et c’est très appréciable.
Comment réagissez-vous face aux actions entreprises par le club pour améliorer l’expérience des spectateurs ?
Nous y réagissons très positivement. Cela faisait des années que notre club stagnait en terme d’infrastructures et de “fan expérience”. Il semblerait que la nouvelle direction ait véritablement intégré l’importance de l’expérience des supporters, notamment afin de fidéliser ceux qui ne sont pas forcément les plus assidus. À ce titre, les exigences légitimes posées par Yannick Bru pour augmenter le niveau de l’équipe auront nécessairement des répercussions sur l’expérience des supporters. La dynamique est en train de changer, et c’est tant mieux.
Vous utilisez fréquemment les réseaux sociaux pour soutenir ou interagir avec votre club ?
L’interaction via sur les réseaux sociaux avec notre club se passe surtout sur Twitter, qui y est propice. Nous avons de plus de bons contacts avec le community manager du club. Sinon, nous nous contactons par mail ou par téléphone.
Vous bénéficiez comme parrains de l’association les joueurs Ugo Boniface et Peyo Muscarditz. Qu’est-ce que cela vous apporte d’avoir ces soutiens. Quel est leur rôle en tant que parrains ?
Ce principe de parrainage avec des joueurs de l’équipe, nous l’avons mis en place depuis notre création. Ainsi, notre premier parrain était Charles Ollivon, aujourd’hui capitaine du XV de France. Simon Labouyrie lui a ensuite succédé.
À son départ, nous avons décidé d’opter pour un double parrainage, qui s’est concrétisé par ce lien avec Ugo et Peyo. Il s’agit-là de deux jeunes prometteurs, qui correspondent aux valeurs prônées par notre association. Nous les contactons ponctuellement mais il est vrai que nous sommes conscients que nous devons renforcer ce lien de parrainage.
Quelles sont vos relations avec les joueurs ? Vous pensez qu’ils sont suffisamment reconnaissants de votre investissement ?
Nos relations sont globalement bonnes, avec bien-sûr une proximité différente selon les joueurs. Nous avons des relations plus ou moins privilégiées avec certains d’entre eux. Quoi qu’il en soit, ils sont tous reconnaissants de notre investissement et ils nous le rendent bien. Cela s’est notamment vu à la fin de la rencontre face à Toulouse le 29 février dernier, avec un moment privilégié devant notre tribune, qui restera dans les moments forts de notre association.
On pense souvent qu’il existe de l’animosité entre les différents groupes de supporters ? Quelles sont vos relations avec les associations de supporters des clubs environnants ?
Nous n’avons pas de liens particuliers avec les autres groupes de supporters. La seule association dont nous sommes vraiment proches, et avec qui nous entretenons des liens étroits, est “Les Fils de Besagne”, un club de supporters du RC Toulon. Nous nous rencontrons chaque année, et nous nous voyons même en dehors des rencontres de rugby. De vrais liens d’amitié existent entre nous.
Face au Covid-19, quelles difficultés rencontrez-vous ?
Les difficultés que nous rencontrons sont principalement financières, comme pour beaucoup d’autres associations malheureusement. Nous sommes reconnaissants de ne pas à avoir de loyer à payer, mais nous nous retrouvons face à une incertitude majeure du fait de l’annulation de notre loto. Nous ne savons pas comment financer une partie de nos animations.
Nous sommes en revanche satisfaits de voir que les supporters ont répondu présent en adhérant à notre association malgré la dernière fin de saison prématurée.
Vous venez donc de lancer une cagnotte pour compenser l’annulation de votre traditionnel Loto/Bingo, initialement prévu le 18 septembre prochain. Un événement qui ampute votre budget de 50% soit environ 5 000€.
Effectivement. Nous avions déjà repoussé 3 fois notre loto, initialement prévu en avril dernier. Les conditions actuelles ne nous permettent pas de l’organiser de manière satisfaisante, c’est pourquoi nous avons préféré l’annuler.
Nous avons longtemps hésité avant de lancer cette cagnotte mais nous nous y sommes résolus puisque tout l’argent récolté sera directement réinvesti dans l’association et dans l’organisation des animations. Il est important de le mentionner : nous ne faisons aucun bénéfice qui ne soit pas réinvesti dans la vie de l’association.
Un budget divisé par 2, cela se traduira nécessairement par deux fois moins d’animation au stade. Nous pensons que les supporters seront heureux de nous voir continuer à faire vivre le stade Jean Dauger. Nous avons de plus de nouvelles idées pour cette saison, et elles devraient plaire au plus grand nombre.
Avez-vous des idées ou des suggestions pour mieux collaborer avec le club et les collectivités locales ?
La collaboration avec le club se renforce au fur et à mesure de notre construction en tant qu’association. Nous gagnons en crédibilité année après année.
Des réunions sont d’ailleurs organisées avec le club, notamment Yannick Bru, à la fin de chaque bloc, pour échanger sur ce qu’il s’est passé et aboutir sur d’éventuelles propositions.
Nous n’avons donc pas spécifiquement d’idées à proposer : continuer dans le sens de la dynamique impulsée depuis maintenant deux saisons sera déjà une très bonne chose.
Pour finir, quelle serait ta propre définition de la fan expérience ?
Ma définition de la fan expérience sera simple et est finalement organisée autour de l’évènement sportif que constitue un match : se rencontrer avant, vivre ensemble pendant, se retrouver ensuite. C’est un peu l’idée d’une expérience 360 qui ne se limite pas aux seules 80 minutes que dure le match (de rugby). Cela renforce les liens et contribue à satisfaire nos supporters.
Merci à Rémi Gaillard pour cet échange qui nous permet de mieux comprendre le fonctionnement d’une association de supporters.
Vous pouvez soutenir le BOC en participant à la cagnotte mise en place.
Vous pouvez consulter toutes nos interviews dans l’onglet Interviews sur notre site. Si vous êtes un professionnel du sport business et que vous souhaitez échanger sur le sujet de l’expérience des spectateurs, vous pouvez nous écrire sur hello@fanstriker.com ou sur chacun de nos réseaux sociaux.
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Interviews
“J’ai été étudiant ambassadeur pour l’OL”
Nous avons rencontré un ancien étudiant ambassadeur de l’OL qui nous explique son rôle pour se rapprocher de la communauté étudiante.
Le club de football de l’Olympique Lyonnais a misé sur la stratégie d’ambassadeurs étudiants pour toucher plus directement cette communauté.
Depuis plusieurs saisons l’Olympique Lyonnais recrute des étudiants en CDD pour une mission d’ambassadeur du club dans l’optique de s’adresser directement aux jeunes étudiants de la région. Nous avons échangé avec Mathieu, un ancien ambassadeur de l’OL qui nous partage son rôle et les missions qu’il a mené.
Salut Mathieu, dans cette interview nous allons évoquer ensemble ton précédent rôle d’ambassadeur étudiant de l’OL. Avant ça, peux-tu te présenter ?
Salut Fanstriker, je m’appelle Mathieu, j’ai 20 ans et je suis étudiant en 3ème année de Génie Mécanique à l’INSA Lyon. J’adore faire du sport avec mes potes, m’investir dans des projets et des associations du campus, aller soutenir l’OL au stade. Plus tard, j’aimerais relier mes études d’ingénieur et ma passion pour le sport donc pourquoi pas travailler dans le sport automobile. Et j’ai donc été ambassadeur étudiant de l’OL de fin Août 2021 à Mai 2022, quasiment sur toute la saison 2021-2022.
Avant de rentrer dans les détails du rôle que tu avais, que penses-tu de ce concept original que l’Olympique Lyonnais a mis en place avec les ambassadeurs étudiants ?
C’est un concept génial, ça permet aux étudiants d’aller voir des matchs à petits prix, d’aller soutenir l’équipe de la ville. Je trouve que ça rapproche le club et les étudiants. C’est vraiment bien. C’est cool de pouvoir voir un si haut niveau de football pour moins de 10€ quand on est étudiant et qu’on suit ce sport.
“C’était un rêve pour moi de pouvoir représenter le club que je supporte, alors en faire la promotion tout en étant rémunéré, c’était un job étudiant hors du commun.”
Comment as-tu eu connaissance de cette possibilité de devenir ambassadeur étudiant de l’OL et qu’est-ce qui t’as plu à l’idée de le devenir ?
C’est une amie qui était au BdE (bureau des étudiants) de l’INSA qui a reçu l’offre de recrutement d’ambassadeur de l’Olympique Lyonnais par mail. Elle savait que j’étais fan de football et de l’OL alors elle me l’a transmise. C’était un rêve pour moi de pouvoir représenter le club que je supporte, alors en faire la promotion tout en étant rémunéré, c’était un job étudiant hors du commun.
Tu as donc candidaté pour l’un des 4 postes. Comment s’est passée l’étape de sélection ?
Pour candidater, il fallait envoyer son CV et une vidéo de motivation. Honnêtement, j’avais un peu peur de faire une vidéo de motivation, surtout de comment j’allais rendre devant la caméra, ce n’est pas un exercice facile (rire). Mais finalement, j’ai surmonté ça et je suis plutôt content du résultat. J’ai fait une vidéo assez simple où j’expliquais ce que je faisais dans la vie et pourquoi le poste m’intéressait. Après cette étape, il y a eu un entretien avec le responsable B2C du club, Nathan Constancias qui gère ce programme d’ambassadeurs étudiants.
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Et l’intégration à ton arrivée ?
Le responsable du projet au club, Nathan nous a assigné une liste d’écoles lyonnaises à contacter pour diffuser les offres. Chaque étudiant ambassadeur avait sa propre zone. Ensuite nous avions carte blanche pour contacter les BdE et BdS. Chaque ambassadeur disposait d’une adresse email officielle de l’OL. C’était donc plus crédible dans les échanges avec nos interlocuteurs.
Nous travaillions ensemble pour discuter des offres mises en place par l’OL mais sinon on avait chacun notre zone et on travaillait individuellement. Dès que l’un des 4 ambassadeurs avait une question ou qu’il y avait besoin d’une précision nous échangions par mail ou via Whatsapp avec Nathan. C’était vraiment régulier et ça fonctionnait très bien.
Quelles actions as-tu mené dans le cadre de cette mission d’ambassadeur étudiant de l’OL ?
Concrètement, mon rôle et celui des autres ambassadeurs était de démarcher des BdE/BdS via les réseaux sociaux, notamment via Instagram pour leur communiquer les offres billetterie que le club propose aux étudiants. Ensuite, les BdE/BdS se chargeaient de les relayer sur leurs réseaux sociaux via des publications et des stories, pour en faire profiter directement les étudiants. Chaque offre comportait le code de l’ambassadeur du club concerné. En effet, chaque ambassadeur disposait d’un code “promo” personnel qui était renseigné par les étudiants au moment de leur commande sur la billetterie de l’OL. De cette façon le club pouvait relier une vente à un ambassadeur.
J’ai également fait quelques opérations de flyering (ndlr : de distribution de flyer de promotion), j’ai travaillé sur un concours pour gagner un maillot dédicacé, et j’ai travaillé sur de nombreuses offres de places lors de gros événements étudiants comme le TRAMS de l’ENTPE, le WEI INSA, le Challenge Centrale Lyon, des tombolas à l’EM etc.
Tu l’as dit, tu contactais les BdE et BdS via Instagram. Tu as d’ailleurs un compte Instagram dédié à ce rôle d’ambassadeur, est-ce le club qui t’a incité à développer des réseaux sociaux spécifiques ?
Non le club ne nous a pas tant encouragé, on devait dans tous les cas diffuser nos offres aux BdE et les réseaux sociaux étaient le moyen le plus simple pour entrer directement en contact.
Ce job d’ambassadeur étudiant est à temps partiel en CDD.
Oui, c’est un CDD de 20h par mois avec une rémunération fixe minimum de 220 € brut par mois et une prime de 1€ brut par place vendue supplémentaire (pouvant aller jusqu’à 700€ brut). Donc plus on arrivait à vendre des places plus on pouvait avoir de prime.
“C’était une expérience de dingue, je recommande à 1000%.”
Cette expérience est maintenant terminée, qu’est-ce que cela t’a apporté ?
Cela m’a permis de découvrir un cas concret complémentaire à la théorie de mes études. Puis aussi de me rapprocher du club que je supporte, d’apprendre à démarcher des gens, développer des compétences dans la communication et un peu dans le marketing. C’était une expérience de dingue, je recommande à 1000%.
Pourquoi selon toi, l’OL a mis en place ce concept d’ambassadeur étudiant ?
Selon moi, l’objectif est de cibler directement la communauté étudiante et de remplir le 3ème anneau du stade (la tribune supérieure), ça fonctionne plutôt bien pour les bonnes affiches et ça fait toujours un peu plus de monde pour les plus petites affiches. Il y a aussi une volonté du club de se rapprocher de la ville, de créer une atmosphère OL les soirs de matchs et ça passe par la cible étudiante. En plus des bars partenaires (Les Comptoirs Rouge & Bleu) qui ont été créés cette année, l’OL veut créer cette ferveur lyonnaise quand l’équipe gagne et peut jouer des titres.
“Ceci a permis (au club) de vendre plus de places et de faire découvrir le club, le stade, le football à de nouvelles personnes : les étudiants.”
À ton avis, qu’est-ce que cela a apporté au club ?
Je pense que ceci leur a permis de vendre plus de places et de faire découvrir le club, le stade, le football à de nouvelles personnes : les étudiants. Ce sont des fans potentiels en plus qui viennent rejoindre la communauté de l’Olympique Lyonnais.
Quelles idées d’améliorations pourrais-tu suggérer au club ?
Une chose que j’ai remarqué qui peut être améliorer concerne la quantité de place sur une seule commande. Le nombre de places maximum que nous pouvons acheter sur la billetterie avec le tarif étudiant est limité à 6 places. C’est un peu restreint si les étudiants sont en groupe plus nombreux. Il faut donc passer plusieurs commandes.
Je pense qu’augmenter la réservation à plus de 6 places sur le tarif étudiant peut être intéressant pour que les groupes d’écoles qui viennent en masse puisse passer une seule commande plutôt que plusieurs de 6 billets.
Dernière question, quelle est ta propre définition de la fan expérience ?
L’expérience que l’on va vivre en allant au stade et je pense que les ambassadeurs OL contribuent à ce que de nombreuses personnes vivent leur première fan expérience au Groupama Stadium.
Si vous voulez obtenir plus d’informations sur le rôle d’ambassadeur étudiant de l’OL vous pouvez vous rendre sur la page dédiée sur le site du club.
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Interviews
Constant Deram (MEHB) : “La qualité du message nous importe plus que les chiffres”
Nous parlons du métier de Responsable de Communication avec l’étude de cas du Massy Essonne Handball, club de Proligue.
Lorsqu’on est le Responsable Communication d’un club, on est amené à toucher à tout. Visibilité, image et engagement, tous les objectifs liés au marketing sont effectivement concernés au même titre que les différents canaux de communication qu’il faut savoir maîtriser.
Pour parler de ce métier de “Couteau Suisse”, nous avons le plaisir de recevoir Constant Deram, Responsable Communication au Massy Essonne Handball (MEHB). Un échange à retrouver en podcast, ou à l’écrit ci-dessous.
(Episode également disponible sur Apple Podcast)
Le métier de Responsable Communication
Bonjour Constant, peux-tu nous présenter ton parcours depuis tes études jusqu’au MEHB ?
Originaire du Nord, j’ai fait toutes mes études à Lille. J’ai d’abord obtenu une Licence en média, culture et communication à l’Université Catholique de Lille. J’ai ensuite enchaîné avec un Master en Marketing et Communication à Esupcom en alternance. Ces deux dernières années m’ont permis d’entrer d’une manière concrète dans le monde du travail grâce à ce rythme soutenu entre l’école et l’entreprise. Après mes études, j’ai travaillé pendant un an dans un environnement startup.
Néanmoins, mon objectif a toujours été d’évoluer dans un club. J’ai alors rencontré le MEHB pendant l’été 2020 et ils m’ont donné ma chance. Je suis donc au club depuis le début de la saison 2020/2021 !
En tant que Responsable Communication d’un club professionnel, quelles sont tes principales missions ?
Mes missions sont très variées. Il y a tout d’abord la création de contenu et la communication digitale. Ensuite, il y a l’événementiel qui reste un pôle important malgré la crise sanitaire. Les matchs nécessitent toujours une certaine organisation en interne. Toute la partie partenariat fait également partie de mes missions afin de mener à bien les relations avec nos partenaires via des activations notamment.
La structure du MEHB est globalement associative. Il faut donc aussi faire preuve d’une grande polyvalence car les journées ne se ressemblent jamais. Ce qui est très stimulant !
À ton arrivée au club en début de saison, quels sont les projets que tu as identifiés à court et long terme ?
Le club avait un certain retard en communication digitale. Le principal chantier était donc de le combler et de rentrer rapidement dans les standards des autres clubs professionnels de la Ligue Nationale de Handball. Cela est passé par une nouvelle stratégie digitale, un nouveau site internet et une augmentation de la fréquence de publications sur les médias sociaux.
Le tout, en restant en autoproduction. C’est-à-dire que tout est créé en interne. Nous sommes actuellement deux à gérer ces sujets dans l’équipe communication du club.
Aujourd’hui, il y a encore une belle marge de progression mais nous n’avons plus à rougir de la qualité de nos contenus. Nous sommes globalement fiers de l’évolution de notre communication depuis le début de la saison. Désormais, nous essayons d’être meilleurs chaque jour et d’innover au mieux.
Quelles sont les principales compétences à avoir pour exercer ton métier ?
La principale compétence à avoir selon moi, c’est la curiosité. Il est essentiel de constamment s’informer. À titre d’exemple, je me renseigne beaucoup sur TikToK en ce moment afin de déterminer si la plateforme pourrait intéresser le MEHB ou non. Personnellement je n’utilise pas ce réseau, peut-être parce que je ne suis pas dans la cible, mais il faut néanmoins faire l’effort de s’y intéresser et d’imaginer des contenus à créer.
Une autre compétence à avoir, c’est la polyvalence. Lorsqu’on évolue dans un club, notamment dans une petite structure, on est amené à toucher à tout. Il est donc important d’être flexible et force de proposition.
La veille est primordiale lorsqu’on est Responsable Communication, quelles sont tes sources d’information au quotidien ?
Effectivement la veille est hyper importante. C’est un réflexe qui doit être naturel je pense. La première chose que je fais dans ma veille, c’est de suivre les autres équipes du championnat, des autres divisions et des autres pays. Il est également intéressant de suivre les clubs d’autres sports car ils sont aussi une source d’inspiration. En plus de cet environnement sportif, je suis également des médias spécialisés dans le sport business afin de comprendre l’évolution du marché.
Aussi, et je peux difficilement m’en passer, je suis un accro de Twitter. C’est un excellent outil pour suivre l’actualité en temps réel et rester connecté à tout ce qu’il se passe d’une manière générale.
Quels outils utilises-tu pour réaliser le contenu du club ?
J’utilise essentiellement la suite Adobe. C’est selon moi la solution la plus complète pour auto-produire de la vidéo et des visuels.
Il y a aussi toute la partie matériel. Le club est conscient qu’il est important de s’équiper avec des outils de qualité et est prêt à investir dans la mesure du possible. Sur cette partie-là, nous sommes aussi très bien accompagnés par la LNH. La Ligue a effectivement fourni un kit complet de tournage via smartphone à l’ensemble des clubs. Ce qui est idéal pour progresser et travailler dans un environnement ambitieux.
Analyse de la communication du MEHB
L’ambition du MEHB est d’être “Le club qui fait grandir”. Quel est l’objectif majeur du club dans sa communication ? Et comment en mesures-tu la performance ?
Effectivement notre positionnement est : “Le club qui fait grandir”. C’est même un état d’esprit. Notre but est d’accompagner tous les acteurs et jeunes du club à devenir des femmes et des hommes de valeur.
L’objectif de communication derrière ça est avant tout un objectif d’image avec l’envie de valoriser le club dans son ensemble. C’est-à-dire que nous souhaitons mettre autant en avant les pros que les amateurs. C’est une spécificité à Massy puisque nous avons décidé de ne pas distinguer la partie associative de la partie professionnelle. Bien évidemment, les objectifs liés à la notoriété et l’engagement sont aussi concernés à moyen et long terme.
Les principaux indicateurs que nous suivons sont classiques. Nous sommes attentifs à la taille de nos communautés sociales par exemple. Néanmoins, les chiffres ne sont pas décisionnaires de nos choix. Pour nous, c’est le message qu’on va réussir à transmettre qui importe le plus même si aujourd’hui, en raison du huis-clos, il est difficile de sentir l’impact de nos actions dans la vie réelle.
Malheureusement l’expérience in-stadia, donc au Centre Omnisports Pierre de Coubertin, est encore inaccessible pour les fans du club. Est-ce que vous vous préparez au retour des supporters avec le lancement de nouvelles activations ou bien de nouveaux services ? D’autant plus qu’à titre personnel, tu n’as pas encore pu apprécier l’accueil du public depuis ton arrivée au club.
C’est clairement l’expérience qui me manque le plus. Je suis arrivé en début de saison lorsqu’on avait encore une jauge limitée avec un protocole sanitaire strict. Je n’ai donc jamais connu un match à domicile dans une configuration normale.
Bien évidemment, on prépare avec impatience ce grand retour des fans ! On anticipe au mieux les animations à venir et nos services VIP, tout en gardant en tête les restrictions sanitaires qui devraient perdurer. L’inconvénient pour nous, c’est que nous partageons notre infrastructure avec d’autres clubs locaux à Massy. Ce qui peut limiter nos actions comme la personnalisation des lieux. Mais ça fait partie du jeu et de cette fameuse adaptation dont on parlait.
La saison prochaine, le MEHB va fêter ses 60 ans. Ce sera le fil rouge de la saison et on souhaite le faire vivre pendant les matchs à domicile via différentes animations. On croise donc les doigts pour que le public puisse revenir rapidement au Centre Omnisports Pierre de Coubertin !
Un petit mot sur le live des matchs qui doivent représenter un grand enjeu pour vous dans le contexte actuel. Comment vous êtes-vous préparés en interne pour mener à bien cette retransmission ? Et comment à titre personnel tu t’es formé au métier de commentateur sportif ?
La diffusion des matchs est effectivement capitale. Elle permet de garder le lien avec nos fans et de continuer à proposer des solutions de visibilité à nos partenaires. Pour mener à bien ce projet, nous avons collaboré dans un premier temps avec une société de production locale avant d’auto-produire les lives.
Le live était quelque chose de tout nouveau pour le club. Avant la crise, nous n’avions pas l’autorisation de la LNH pour diffuser les matchs. C’est désormais le cas depuis le second confinement de l’automne dernier. Nous avons tout appris sur la retransmission au fil des premiers directs et ce fut hyper enrichissant pour nous. Le club a investi dans du matériel et s’est donné les moyens de proposer un contenu de qualité.
Concernant le métier de commentateur, je ne l’ai pas tellement appris. Je commentais beaucoup mes matchs sur FIFA quand j’étais plus jeune donc je m’en suis inspiré (rire). Le commentaire sportif m’a toujours plu et aujourd’hui c’est génial de le pratiquer sur un cas concret. Nous essayons de le faire de la manière la plus pro possible en s’informant au maximum sur le match, notamment sur l’équipe adverse que nous ne connaissons pas toujours par cœur. Il est également important pour nous de ne pas se mettre une énorme pression afin que le rendu soit naturel et spontané. Après plusieurs lives on peut le dire, c’est devenu notre péché mignon à Nathan (Chargé de Communication) et moi car on se régale à faire ça !
Une fois la crise passée, j’espère pouvoir continuer la diffusion des matchs. Non pas parce que ça nous plait, mais parce que c’est un vrai plus pour les fans qui ne peuvent pas se déplacer. C’est aussi un canal supplémentaire pour nos partenaires qui souhaitent communiquer.
En tant que communicants au MEHB, vous vous adressez aussi aux partenaires du club. Votre ambition est d’avoir une relation gagnant-gagnant avec eux grâce à de la visibilité ou bien à des campagnes marketing personnalisées. Quelle est globalement la stratégie de communication B2B du club ?
C’est une partie essentielle pour le club puisque nos partenaires contribuent grandement à son développement. Notre volonté, comme beaucoup aujourd’hui, est d’avoir une approche personnalisée avec eux. C’est-à-dire que nous souhaitons progressivement sortir de la visibilité traditionnelle qui s’essouffle un peu, afin de proposer des activations innovantes, digitales, originales et qui surtout, correspondent au profil du partenaire.
Par exemple, nous avons récemment réalisé une “opération gourdes” avec l’un d’entre eux. L’objectif était alors d’affirmer notre positionnement éco-responsable avec l’envie de supprimer le plastique à usage unique au MEHB. Pour cela, nous avons rempli une tribune de gourdes co-brandées en collaboration avec un partenaire, EUROCOM, qui nous a aidé à communiquer sur l’opération. Cette dernière correspondait aussi à ses valeurs et son métier de fournisseur en équipements pour les entreprises.
L’intérêt est donc de solliciter nos partenaires sur des sujets de long terme. C’est notamment le cas sur des sujets sociaux où l’on propose avec certains d’entre eux des séances de sport adaptées en Ehpad ou bien auprès de diabétiques.
En ce qui concerne les campagnes marketing, là aussi nous essayons de les personnaliser au maximum. Par exemple, il serait difficile de proposer une campagne de récolte de données à un petit commerçant qui n’aurait pas les ressources nécessaires pour maîtriser cette donnée. Nous proposons dans ce cas des opérations sur-mesures où le partenaire se sent concerné. Cela demande un suivi intensif de notre part, mais nous savons que c’est essentiel pour créer une relation pérenne avec nos partenaires.
La Ligue Nationale de Handball joue un rôle important dans la communication des clubs de première et seconde division. Comment la Ligue vous accompagne d’un point vue stratégique et opérationnel ?
Nous avons des rendez-vous réguliers avec la Ligue. Ils savent qu’une valorisation individuelle des clubs permettra de valoriser l’ensemble du championnat. La LNH est donc très proactive sur les sujets liés à la communication. Comme évoqué précédemment, ils ont fourni du matériel ou bien accordé des autorisations de retransmission.
Ils font quelque chose de très bien également pour la retransmission des matchs de la Lidl Starligne (1ère Division). L’ensemble des rencontres qui ne sont pas retransmises sur beIN Sports sont live streamées sur YouTube. Ce qui offre une belle visibilité au championnat.
Je pense que la LNH va dans le bon sens. Son objectif est d’avoir des clubs ambitieux au sein de ses championnats et elle se donne les moyens pour. Nous sommes très satisfaits de cet accompagnement !
Enfin, la question de fin habituelle, quelle est ta définition de l’expérience fan ?
J’ai réalisé mon mémoire sur le sujet donc je pourrais en dire beaucoup (rire). Mais si je dois faire court, l’expérience fan est un concept global qui regroupe de nombreux facteurs stratégiques tels que la communication digitale, la billetterie ou l’animation en jour de match. Cela englobe aussi des choses plus concrètes comme l’accueil du public, la restauration ou bien les infrastructures.
Il faut lier l’expérience fan à l’expérience client que l’on retrouve dans les grandes surfaces et magasins. Car c’est l’ensemble des contacts qu’un fan a avec son club qui va bâtir cette expérience fan. La finalité est que le public vive un moment qui dépasse l’événementiel sportif et qui soit satisfaisant dans tous les cas.
Merci à Constant Deram du MEHB d’avoir partagé son expérience et sa vision de la communication.