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Interview Sylvain Caliman, Stadium Manager de la Section Paloise Interview Sylvain Caliman, Stadium Manager de la Section Paloise

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Sylvain Caliman (Stadium Manager) : “Un stade doit être opérationnel 365 jours par an”

Avant la reprise du TOP 14, nous avons échangé avec Sylvain Caliman pour parler du métier de Stadium Manager qu’il exerce à la Section Paloise.

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Garant de l’infrastructure, de l’environnement et de la sécurité d’un stade, le Stadium Manager agit sur de nombreux domaines au sein d’un club ou d’une infrastructure sportive. Un métier passionnant que nous allons découvrir avec Sylvain Caliman, Stadium Manager de la Section Paloise (TOP 14).

 

À un mois de la reprise du TOP 14, Sylvain Caliman se prépare à un retour très attendu du côté du Stade du Hameau après plusieurs mois d’interruption suite à la crise sanitaire du Covid-19. C’est dans un contexte particulier qu’il nous parle de son métier qui est, bien évidemment, très impacté par la situation en cours.

Vous pouvez au choix, écouter cet échange en podcast ou lire l’interview rédigée ci-dessous :

Le Stadium Manager, au cœur de la vie d’un club

Bonjour Sylvain, peux-tu nous présenter ton parcours depuis tes études jusqu’à la Section Paloise ?

Je suis Stadium Manager à la Section Paloise depuis maintenant trois saisons. Mon parcours vers le métier de Stadium Manager s’est créé progressivement suite à mes études. J’ai validé un bac+5 en Ingénierie et Management des Organisations Sportives à l’IAE de Toulouse. Pendant mes deux années de Master, j’ai eu la possibilité d’effectuer mes stages en Italie. Suite à ça, je suis parti un an en Nouvelle-Zélande dans le but de perfectionner mon anglais et d’apprendre auprès des clubs néo-zélandais qui sont la référence dans le monde du rugby.

Après cette expérience dans le Pacifique, j’ai intégré en tant que Responsable Administratif le RC Auch qui évoluait en Fédérale 1. Puis, la Section Paloise s’est présentée à moi avec le projet de développement du Stade du Hameau.

Quelles sont tes principales missions en tant que Stadium Manager ?

Ma principale mission est de développer le Stade du Hameau. Une tâche qui s’effectue à travers des activités riches et variées avec l’entretien et la maintenance de l’infrastructure, l’organisation d’événements, la sécurité, l’accueil du public, la gestion du terrain et la RSE. Mon périmètre d’actions en tant que Stadium Manager est donc assez vaste !

L’objectif in fine de ce métier est d’accueillir le jour d’un événement l’ensemble des acteurs dans les meilleures conditions possibles.

En quelques mots, quelle serait ta propre définition du métier de Stadium Manager ?

Sans être péjoratif, je dirais : “boîte à outils” (rire). Le métier de Stadium Manager implique plusieurs compétences et connaissances dans différents domaines. Des domaines qui sont différents des uns des autres mais qui sont aussi très connectés entre eux. 

L’objectif in fine de ce métier est d’accueillir le jour d’un événement l’ensemble des acteurs dans les meilleures conditions possibles. Parmi ces acteurs, sont concernés le grand public, les partenaires, les joueurs, les arbitres et les prestataires.

Interview Sylvain Caliman, Stadium Manager de la Section Paloise

Le Stade du Hameau, Pau.

Comment devient-on Stadium Manager ? Quelles sont les compétences à acquérir pour exercer cette fonction ?

Il est important d’avoir une forte polyvalence. L’étudiant qui deviendra demain Stadium Manager doit engranger de l’expérience dans le domaine de la sécurité, de l’événementiel et de la RSE. Aussi, l’un des savoir-faire fondamentaux de ce métier, c’est la capacité d’adopter une vue d’ensemble sur le fonctionnement d’un club ou d’une structure événementielle.

Les profils concernés par le métier de Stadium Manager sont souvent des profils bac+5 en Management du Sport. Il y a aussi la formation dédiée au CDES.

Le cas de la Section Paloise et du Stade du Hameau

Sportivement, quelles sont les ambitions de la Section Paloise ?

L’objectif majeur du club est de se stabiliser en TOP 14. C’est un honneur pour nous d’évoluer dans ce championnat qui est certainement le meilleur au monde. Ensuite, nous pourrons progressivement ambitionner d’aller plus haut dans le classement.

Le Stade du Hameau a été rénové en 2017 avec une capacité d’accueil actuelle de 18 000 places. Quels sont les projets en cours sur l’enceinte ?

Le Stade du Hameau est un stade en pleine évolution. Il a en effet été partiellement rénové en 2017. Nous devons encore rénover la Tribune d’Honneur, et surtout, construire une nouvelle tribune pour remplacer la Tribune Ossau.

Les amateurs de sport à Pau pourront observer à la rentrée que la Tribune Ossau a été démontée afin qu’elle soit utilisée par le Pau Football Club qui jouera en Ligue 2 la saison prochaine. Ainsi, cette tribune sera installée au Nouste Camp, le stade du Pau FC, afin de répondre aux exigences de la LFP.

De notre côté, nous travaillons donc sur la conception d’une nouvelle tribune qui permettra de fermer définitivement le Stade du Hameau.

Selon toi, une bonne infrastructure est-elle nécessaire pour le bon développement sportif d’un club ?

Bien évidemment. Un stade se doit d’être une structure d’accueil de haut niveau, 365 jours par an. Désormais, il est impossible d’imaginer un stade qui serait en activité seulement les jours de match. L’investissement pour sa construction ou sa rénovation est si important qu’on ne peut pas se contenter de le faire vivre 20 jours dans l’année.

En dehors du rugby, quels autres types d’événements organisez-vous au Stade du Hameau ? Et comment s’organise cette gymnastique entre différentes dates ?

Nous sommes actuellement en plein développement concernant nos espaces VIP pour l’organisation de séminaires d’entreprise. L’objectif est de faire cohabiter l’exploitation sportive et l’exploitation événementielle dans le stade.

Ces derniers mois, le Stade du Hameau a également accueilli différents événements sportifs. Il y a eu des rencontres de Coupe de France du Pau FC, la dernière finale de Pro D2 et des rencontres du Tournoi des 6 Nations (U20 et Féminine). À partir de septembre, nous allons également recevoir des rencontres de Ligue 2 avec le Pau FC qui évoluera au Hameau jusqu’en janvier le temps de la mise aux normes de son stade.

Il y a effectivement toute une gymnastique à mettre en place lorsque l’on accueille différentes disciplines sportives comme celles-ci. Il faut savoir que les attentes institutionnelles ne sont pas les mêmes. Le cahier des charges de la LFP n’est pas le même que celui de la LNR. Nous devons donc adapter nos infrastructures pour répondre aux différentes attentes.

Vous travaillez étroitement avec le Pau FC. Quelles sont vos relations et vos ambitions ?

La volonté des deux clubs et de l’agglomération de Pau est de donner la possibilité au Pau FC de se développer. C’est pourquoi ils pourront exploiter notre stade prochainement avec un accompagnement de notre part.

Le Pau FC est un club qui se structure et c’est notre ambition de les soutenir. Aussi, c’est une collaboration qui permet de tirer vers le haut l’écosystème sportif de Pau. Ce qui est localement bénéfique pour le tout le monde.

La saison dernière, le taux de remplissage de la Section Paloise en TOP 14 était de 75%. Est-ce une statistique que vous suivez régulièrement ? Avez-vous d’autres indicateurs vis-à-vis du stade ?

Le taux de remplissage est effectivement une donnée importante à suivre au quotidien, même si l’exploitation de la billetterie n’est pas sous ma responsabilité. En tant que Stadium Manager, cette information me permet d’anticiper l’affluence et d’adapter nos dispositifs pour répondre aux besoins des spectateurs.

Nous avons également d’autres indicateurs qui sont suivis via des enquêtes de satisfaction. Cela nous permet d’évaluer sur certains matchs et tout au long de la saison le niveau de satisfaction du public. Des éléments qui sont bien évidemment essentiels pour apprécier et améliorer notre travail.

Le rôle du stade dans l’expérience fan et la gestion de la crise sanitaire

Via quels dispositifs un stade peut en lui-même améliorer l’expérience fan au stade ?

Selon moi c’est un tout. Et c’est d’autant plus le cas avec le contexte actuel. La crise sanitaire nous oblige à repenser notre expérience fan en jour de match. Les spectateurs sont de plus en plus sensibles à la cause environnementale. Une cause qui compte également beaucoup pour nous au sein de la Section Paloise avec notre politique RSE.

Ainsi, l’expérience fan au stade doit répondre à ces nouvelles attentes dans lesquelles on retrouve des enjeux liés à la sécurité sanitaire.

Tu es membre de la Commission Stades de la LNR. La crise sanitaire a certainement été un sujet primordial au sein de ce groupe travail. En quoi consiste cette fonction et comment avez-vous abordé cette crise ?

La Commission Stades de la LNR regroupe une douzaine de clubs de TOP 14 et de Pro D2. Les clubs sont représentés par les Présidents, les Directeurs ou les Stadium Managers. Les institutions du rugby français, LNR et France Rugby, sont également présentes.

L’objectif de cette Commission est d’améliorer nos enceintes en France afin de répondre à la demande de tous les acteurs.

Evidemment, la crise sanitaire nous a beaucoup impactés. Nous avons travaillé sur les problématiques liées aux pertes d’exploitation et à la reprise. La Commission a alors élaboré un cahier des charges de reprise qui permettrait d’avoir un cadre pour relancer l’exploitation des enceintes avec une jauge maximale, tout en respectant les règles sanitaires.

Ce cahier des charges a été transmis au Ministère des Sports. Nous attendons un retour pour savoir quand et comment nous pourrons reprendre une activité “normale” dans les stades de rugby.

Le véritable enjeu pour nous, c’est que nos stades restent conviviaux tout en garantissant la sécurité de tous.

Vis-à-vis de ce contexte sanitaire, comment les spectateurs et fans vont réagir selon toi ? Vont-ils vouloir revenir au stade ?

Lorsqu’on observe la fréquentation des plages de la côte basque, nous pouvons constater qu’elles sont noires de monde. Je pense que les Français ont besoin de se faire plaisir après cette période et c’est aussi le cas pour les fans de sport qui étaient habitués à aller au stade.

De notre côté, il va falloir appréhender ce retour en mettant en oeuvre les moyens nécessaires pour garantir la sécurité nécessaire. Le véritable enjeu pour nous, c’est que nos stades restent conviviaux tout en garantissant la sécurité de tous.

Il y aura bien évidemment des mesures contraignantes comme le port du masque. Mais ce sera primordial pour à la fois rassurer les spectateurs et reprendre une activité sportive dans les meilleures conditions.

Pour finir, la question habituelle de fin d’interview chez Fanstriker, quelle est ta définition de l’expérience fan ?

L’expérience fan est un concept large qui va de l’acquisition d’un billet jusqu’au retour à son domicile en passant par le stade. Selon moi elle doit se résumer à une seule chose : le sourire, quel que soit le résultat sportif.

Il faut que le fan prenne du plaisir au stade et ne fasse pas face à des contraintes majeures afin de lui donner l’envie de revenir. Souvent, j’aime comparer le stade à une maison. Quand on invite des amis chez soi, on fait tout pour qu’ils passent un bon moment. Au stade, c’est le même raisonnement !

Merci à Sylvain Caliman de la Section Paloise pour cet échange enrichissant autour du métier de Stadium Manager et l’exploitation d’un stade.

Vous pouvez consulter toutes nos interviews avec les professionnels du sport ici. Si vous souhaitez vous aussi échanger sur le sujet de l’expérience des spectateurs, vous pouvez nous écrire sur hello@fanstriker.com ou sur chacun de nos réseaux sociaux !

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Chargé de SEO & SEA dans une agence de voyage sportif, je suis un passionné du Sport Digital et de la Fan Experience. Chez Franstriker, j'ai pour objectif de faire grandir le projet et d'écrire de temps en temps sur les activations digitales des uns et des autres dans le monde du sport.

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Interviews

“J’ai été étudiant ambassadeur pour l’OL”

Nous avons rencontré un ancien étudiant ambassadeur de l’OL qui nous explique son rôle pour se rapprocher de la communauté étudiante.

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Étudiant ambassadeur pour l'OL
Image : @mat.oletudiant (Instagram)

Le club de football de l’Olympique Lyonnais a misé sur la stratégie d’ambassadeurs étudiants pour toucher plus directement cette communauté. 

 

Depuis plusieurs saisons l’Olympique Lyonnais recrute des étudiants en CDD pour une mission d’ambassadeur du club dans l’optique de s’adresser directement aux jeunes étudiants de la région. Nous avons échangé avec Mathieu, un ancien ambassadeur de l’OL qui nous partage son rôle et les missions qu’il a mené.

L’OL recrute des étudiants pour une mission d’ambassadeur

Salut Mathieu, dans cette interview nous allons évoquer ensemble ton précédent rôle d’ambassadeur étudiant de l’OL. Avant ça, peux-tu te présenter ?

Salut Fanstriker, je m’appelle Mathieu, j’ai 20 ans et je suis étudiant en 3ème année de Génie Mécanique à l’INSA Lyon. J’adore faire du sport avec mes potes, m’investir dans des projets et des associations du campus, aller soutenir l’OL au stade. Plus tard, j’aimerais relier mes études d’ingénieur et ma passion pour le sport donc pourquoi pas travailler dans le sport automobile. Et j’ai donc été ambassadeur étudiant de l’OL de fin Août 2021 à Mai 2022, quasiment sur toute la saison 2021-2022.

Avant de rentrer dans les détails du rôle que tu avais, que penses-tu de ce concept original que l’Olympique Lyonnais a mis en place avec les ambassadeurs étudiants ? 

C’est un concept génial, ça permet aux étudiants d’aller voir des matchs à petits prix, d’aller soutenir l’équipe de la ville. Je trouve que ça rapproche le club et les étudiants. C’est vraiment bien. C’est cool de pouvoir voir un si haut niveau de football pour moins de 10€ quand on est étudiant et qu’on suit ce sport.

“C’était un rêve pour moi de pouvoir représenter le club que je supporte, alors en faire la promotion tout en étant rémunéré, c’était un job étudiant hors du commun.”

Comment as-tu eu connaissance de cette possibilité de devenir ambassadeur étudiant de l’OL et qu’est-ce qui t’as plu à l’idée de le devenir ? 

C’est une amie qui était au BdE (bureau des étudiants) de l’INSA qui a reçu l’offre de recrutement d’ambassadeur de l’Olympique Lyonnais par mail. Elle savait que j’étais fan de football et de l’OL alors elle me l’a transmise. C’était un rêve pour moi de pouvoir représenter le club que je supporte, alors en faire la promotion tout en étant rémunéré, c’était un job étudiant hors du commun.

Tu as donc candidaté pour l’un des 4 postes. Comment s’est passée l’étape de sélection ?

Pour candidater, il fallait envoyer son CV et une vidéo de motivation. Honnêtement, j’avais un peu peur de faire une vidéo de motivation, surtout de comment j’allais rendre devant la caméra, ce n’est pas un exercice facile (rire). Mais finalement, j’ai surmonté ça et je suis plutôt content du résultat. J’ai fait une vidéo assez simple où j’expliquais ce que je faisais dans la vie et pourquoi le poste m’intéressait. Après cette étape, il y a eu un entretien avec le responsable B2C du club, Nathan Constancias qui gère ce programme d’ambassadeurs étudiants.

 

 
 
 
 
 
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Et l’intégration à ton arrivée ? 

Le responsable du projet au club, Nathan nous a assigné une liste d’écoles lyonnaises à contacter pour diffuser les offres. Chaque étudiant ambassadeur avait sa propre zone. Ensuite nous avions carte blanche pour contacter les BdE et BdS. Chaque ambassadeur disposait d’une adresse email officielle de l’OL. C’était donc plus crédible dans les échanges avec nos interlocuteurs. 

Nous travaillions ensemble pour discuter des offres mises en place par l’OL mais sinon on avait chacun notre zone et on travaillait individuellement. Dès que l’un des 4 ambassadeurs avait une question ou qu’il y avait besoin d’une précision nous échangions par mail ou via Whatsapp avec Nathan. C’était vraiment régulier et ça fonctionnait très bien.

Quelles actions as-tu mené dans le cadre de cette mission d’ambassadeur étudiant de l’OL ?

Concrètement, mon rôle et celui des autres ambassadeurs était de démarcher des BdE/BdS via les réseaux sociaux, notamment via Instagram pour leur communiquer les offres billetterie que le club propose aux étudiants. Ensuite, les BdE/BdS se chargeaient de les relayer sur leurs réseaux sociaux via des publications et des stories, pour en faire profiter directement les étudiants. Chaque offre comportait le code de l’ambassadeur du club concerné. En effet, chaque ambassadeur disposait d’un code “promo” personnel qui était renseigné par les étudiants au moment de leur commande sur la billetterie de l’OL. De cette façon le club pouvait relier une vente à un ambassadeur. 
J’ai également fait quelques opérations de flyering (ndlr : de distribution de flyer de promotion), j’ai travaillé sur un concours pour gagner un maillot dédicacé, et j’ai travaillé sur de nombreuses offres de places lors de gros événements étudiants comme le TRAMS de l’ENTPE, le WEI INSA, le Challenge Centrale Lyon, des tombolas à l’EM etc.

Tu l’as dit, tu contactais les BdE et BdS via Instagram. Tu as d’ailleurs un compte Instagram dédié à ce rôle d’ambassadeur, est-ce le club qui t’a incité à développer des réseaux sociaux spécifiques ? 

Non le club ne nous a pas tant encouragé, on devait dans tous les cas diffuser nos offres aux BdE et les réseaux sociaux étaient le moyen le plus simple pour entrer directement en contact.

Ce job d’ambassadeur étudiant est à temps partiel en CDD.

Oui, c’est un CDD de 20h par mois avec une rémunération fixe minimum de 220 € brut par mois et une prime de 1€ brut par place vendue supplémentaire (pouvant aller jusqu’à 700€ brut). Donc plus on arrivait à vendre des places plus on pouvait avoir de prime. 

“C’était une expérience de dingue, je recommande à 1000%.”

Cette expérience est maintenant terminée, qu’est-ce que cela t’a apporté ? 

Cela m’a permis de découvrir un cas concret complémentaire à la théorie de mes études. Puis aussi de me rapprocher du club que je supporte, d’apprendre à démarcher des gens, développer des compétences dans la communication et un peu dans le marketing. C’était une expérience de dingue, je recommande à 1000%.

Pourquoi selon toi, l’OL a mis en place ce concept d’ambassadeur étudiant ? 

Selon moi, l’objectif est de cibler directement la communauté étudiante et de remplir le 3ème anneau du stade (la tribune supérieure), ça fonctionne plutôt bien pour les bonnes affiches et ça fait toujours un peu plus de monde pour les plus petites affiches. Il y a aussi une volonté du club de se rapprocher de la ville, de créer une atmosphère OL les soirs de matchs et ça passe par la cible étudiante. En plus des bars partenaires (Les Comptoirs Rouge & Bleu) qui ont été créés cette année, l’OL veut créer cette ferveur lyonnaise quand l’équipe gagne et peut jouer des titres.

“Ceci a permis (au club) de vendre plus de places et de faire découvrir le club, le stade, le football à de nouvelles personnes : les étudiants.”

À ton avis, qu’est-ce que cela a apporté au club ? 

Je pense que ceci leur a permis de vendre plus de places et de faire découvrir le club, le stade, le football à de nouvelles personnes : les étudiants. Ce sont des fans potentiels en plus qui viennent rejoindre la communauté de l’Olympique Lyonnais.

Quelles idées d’améliorations pourrais-tu suggérer au club ? 

Une chose que j’ai remarqué qui peut être améliorer concerne la quantité de place sur une seule commande. Le nombre de places maximum que nous pouvons acheter sur la billetterie avec le tarif étudiant est limité à 6 places. C’est un peu restreint si les étudiants sont en groupe plus nombreux. Il faut donc passer plusieurs commandes. 
Je pense qu’augmenter la réservation à plus de 6 places sur le tarif étudiant peut être intéressant pour que les groupes d’écoles qui viennent en masse puisse passer une seule commande plutôt que plusieurs de 6 billets.

Dernière question, quelle est ta propre définition de la fan expérience ? 

L’expérience que l’on va vivre en allant au stade et je pense que les ambassadeurs OL contribuent à ce que de nombreuses personnes vivent leur première fan expérience au Groupama Stadium.

Si vous voulez obtenir plus d’informations sur le rôle d’ambassadeur étudiant de l’OL vous pouvez vous rendre sur la page dédiée sur le site du club. 

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Constant Deram (MEHB) : “La qualité du message nous importe plus que les chiffres”

Nous parlons du métier de Responsable de Communication avec l’étude de cas du Massy Essonne Handball, club de Proligue.

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Interview Constant Deram MEHB

Lorsqu’on est le Responsable Communication d’un club, on est amené à toucher à tout. Visibilité, image et engagement, tous les objectifs liés au marketing sont effectivement concernés au même titre que les différents canaux de communication qu’il faut savoir maîtriser.

Pour parler de ce métier de “Couteau Suisse”, nous avons le plaisir de recevoir Constant Deram, Responsable Communication au Massy Essonne Handball (MEHB). Un échange à retrouver en podcast, ou à l’écrit ci-dessous.

(Episode également disponible sur Apple Podcast)

Le métier de Responsable Communication

Bonjour Constant, peux-tu nous présenter ton parcours depuis tes études jusqu’au MEHB ?

Originaire du Nord, j’ai fait toutes mes études à Lille. J’ai d’abord obtenu une Licence en média, culture et communication à l’Université Catholique de Lille. J’ai ensuite enchaîné avec un Master en Marketing et Communication à Esupcom en alternance. Ces deux dernières années m’ont permis d’entrer d’une manière concrète dans le monde du travail grâce à ce rythme soutenu entre l’école et l’entreprise. Après mes études, j’ai travaillé pendant un an dans un environnement startup. 

Néanmoins, mon objectif a toujours été d’évoluer dans un club. J’ai alors rencontré le MEHB pendant l’été 2020 et ils m’ont donné ma chance. Je suis donc au club depuis le début de la saison 2020/2021 !

En tant que Responsable Communication d’un club professionnel, quelles sont tes principales missions ? 

Mes missions sont très variées. Il y a tout d’abord la création de contenu et la communication digitale. Ensuite, il y a l’événementiel qui reste un pôle important malgré la crise sanitaire. Les matchs nécessitent toujours une certaine organisation en interne. Toute la partie partenariat fait également partie de mes missions afin de mener à bien les relations avec nos partenaires via des activations notamment.

La structure du MEHB est globalement associative. Il faut donc aussi faire preuve d’une grande polyvalence car les journées ne se ressemblent jamais. Ce qui est très stimulant !

À ton arrivée au club en début de saison, quels sont les projets que tu as identifiés à court et long terme ?

Le club avait un certain retard en communication digitale. Le principal chantier était donc de le combler et de rentrer rapidement dans les standards des autres clubs professionnels de la Ligue Nationale de Handball. Cela est passé par une nouvelle stratégie digitale, un nouveau site internet et une augmentation de la fréquence de publications sur les médias sociaux. 

Le tout, en restant en autoproduction. C’est-à-dire que tout est créé en interne. Nous sommes actuellement deux à gérer ces sujets dans l’équipe communication du club.

Aujourd’hui, il y a encore une belle marge de progression mais nous n’avons plus à rougir de la qualité de nos contenus. Nous sommes globalement fiers de l’évolution de notre communication depuis le début de la saison. Désormais, nous essayons d’être meilleurs chaque jour et d’innover au mieux.

Quelles sont les principales compétences à avoir pour exercer ton métier ?

La principale compétence à avoir selon moi, c’est la curiosité. Il est essentiel de constamment s’informer. À titre d’exemple, je me renseigne beaucoup sur TikToK en ce moment afin de déterminer si la plateforme pourrait intéresser le MEHB ou non. Personnellement je n’utilise pas ce réseau, peut-être parce que je ne suis pas dans la cible, mais il faut néanmoins faire l’effort de s’y intéresser et d’imaginer des contenus à créer.

Une autre compétence à avoir, c’est la polyvalence. Lorsqu’on évolue dans un club, notamment dans une petite structure, on est amené à toucher à tout.  Il est donc important d’être flexible et force de proposition.

La veille est primordiale lorsqu’on est Responsable Communication, quelles sont tes sources d’information au quotidien ?

Effectivement la veille est hyper importante. C’est un réflexe qui doit être naturel je pense. La première chose que je fais dans ma veille, c’est de suivre les autres équipes du championnat, des autres divisions et des autres pays. Il est également intéressant de suivre les clubs d’autres sports car ils sont aussi une source d’inspiration. En plus de cet environnement sportif, je suis également des médias spécialisés dans le sport business afin de comprendre l’évolution du marché.

Aussi, et je peux difficilement m’en passer, je suis un accro de Twitter. C’est un excellent outil pour suivre l’actualité en temps réel et rester connecté à tout ce qu’il se passe d’une manière générale.

Quels outils utilises-tu pour réaliser le contenu du club ?

J’utilise essentiellement la suite Adobe. C’est selon moi la solution la plus complète pour auto-produire de la vidéo et des visuels.

Il y a aussi toute la partie matériel. Le club est conscient qu’il est important de s’équiper avec des outils de qualité et est prêt à investir dans la mesure du possible. Sur cette partie-là, nous sommes aussi très bien accompagnés par la LNH. La Ligue a effectivement fourni un kit complet de tournage via smartphone à l’ensemble des clubs. Ce qui est idéal pour progresser et travailler dans un environnement ambitieux.

Analyse de la communication du MEHB

L’ambition du MEHB est d’être “Le club qui fait grandir”. Quel est l’objectif majeur du club dans sa communication ? Et comment en mesures-tu la performance ?

Effectivement notre positionnement est : “Le club qui fait grandir”. C’est même un état d’esprit. Notre but est d’accompagner tous les acteurs et jeunes du club à devenir des femmes et des hommes de valeur.

L’objectif de communication derrière ça est avant tout un objectif d’image avec l’envie de valoriser le club dans son ensemble. C’est-à-dire que nous souhaitons mettre autant en avant les pros que les amateurs. C’est une spécificité à Massy puisque nous avons décidé de ne pas distinguer la partie associative de la partie professionnelle. Bien évidemment, les objectifs liés à la notoriété et l’engagement sont aussi concernés à moyen et long terme.

Les principaux indicateurs que nous suivons sont classiques. Nous sommes attentifs à la taille de nos communautés sociales par exemple. Néanmoins, les chiffres ne sont pas décisionnaires de nos choix. Pour nous, c’est le message qu’on va réussir à transmettre qui importe le plus même si aujourd’hui, en raison du huis-clos, il est difficile de sentir l’impact de nos actions dans la vie réelle. 

Malheureusement l’expérience in-stadia, donc au Centre Omnisports Pierre de Coubertin, est encore inaccessible pour les fans du club. Est-ce que vous vous préparez au retour des supporters avec le lancement de nouvelles activations ou bien de nouveaux services ? D’autant plus qu’à titre personnel, tu n’as pas encore pu apprécier l’accueil du public depuis ton arrivée au club.

C’est clairement l’expérience qui me manque le plus. Je suis arrivé en début de saison lorsqu’on avait encore une jauge limitée avec un protocole sanitaire strict. Je n’ai donc jamais connu un match à domicile dans une configuration normale.

Bien évidemment, on prépare avec impatience ce grand retour des fans ! On anticipe au mieux les animations à venir et nos services VIP, tout en gardant en tête les restrictions sanitaires qui devraient perdurer. L’inconvénient pour nous, c’est que nous partageons notre infrastructure avec d’autres clubs locaux à Massy. Ce qui peut limiter nos actions comme la personnalisation des lieux. Mais ça fait partie du jeu et de cette fameuse adaptation dont on parlait. 

La saison prochaine, le MEHB va fêter ses 60 ans. Ce sera le fil rouge de la saison et on souhaite le faire vivre pendant les matchs à domicile via différentes animations. On croise donc les doigts pour que le public puisse revenir rapidement au Centre Omnisports Pierre de Coubertin !

Un petit mot sur le live des matchs qui doivent représenter un grand enjeu pour vous dans le contexte actuel. Comment vous êtes-vous préparés en interne pour mener à bien cette retransmission ? Et comment à titre personnel tu t’es formé au métier de commentateur sportif ?

La diffusion des matchs est effectivement capitale. Elle permet de garder le lien avec nos fans et de continuer à proposer des solutions de visibilité à nos partenaires. Pour mener à bien ce projet, nous avons collaboré dans un premier temps avec une société de production locale avant d’auto-produire les lives.

Le live était quelque chose de tout nouveau pour le club. Avant la crise, nous n’avions pas l’autorisation de la LNH pour diffuser les matchs. C’est désormais le cas depuis le second confinement de l’automne dernier. Nous avons tout appris sur la retransmission au fil des premiers directs et ce fut hyper enrichissant pour nous. Le club a investi dans du matériel et s’est donné les moyens de proposer un contenu de qualité.

Concernant le métier de commentateur, je ne l’ai pas tellement appris. Je commentais beaucoup mes matchs sur FIFA quand j’étais plus jeune donc je m’en suis inspiré (rire). Le commentaire sportif m’a toujours plu et aujourd’hui c’est génial de le pratiquer sur un cas concret. Nous essayons de le faire de la manière la plus pro possible en s’informant au maximum sur le match, notamment sur l’équipe adverse que nous ne connaissons pas toujours par cœur. Il est également important pour nous de ne pas se mettre une énorme pression afin que le rendu soit naturel et spontané. Après plusieurs lives on peut le dire, c’est devenu notre péché mignon à Nathan (Chargé de Communication) et moi car on se régale à faire ça !

Une fois la crise passée, j’espère pouvoir continuer la diffusion des matchs. Non pas parce que ça nous plait, mais parce que c’est un vrai plus pour les fans qui ne peuvent pas se déplacer. C’est aussi un canal supplémentaire pour nos partenaires qui souhaitent communiquer.


En tant que communicants au MEHB, vous vous adressez aussi aux partenaires du club. Votre ambition est d’avoir une relation gagnant-gagnant avec eux grâce à de la visibilité ou bien à des campagnes marketing personnalisées. Quelle est globalement la stratégie de communication B2B du club ?

C’est une partie essentielle pour le club puisque nos partenaires contribuent grandement à son développement. Notre volonté, comme beaucoup aujourd’hui, est d’avoir une approche personnalisée avec eux. C’est-à-dire que nous souhaitons progressivement sortir de la visibilité traditionnelle qui s’essouffle un peu, afin de proposer des activations innovantes, digitales, originales et qui surtout, correspondent au profil du partenaire. 

Par exemple, nous avons récemment réalisé une “opération gourdes” avec l’un d’entre eux. L’objectif était alors d’affirmer notre positionnement éco-responsable avec l’envie de supprimer le plastique à usage unique au MEHB. Pour cela, nous avons rempli une tribune de gourdes co-brandées en collaboration avec un partenaire, EUROCOM, qui nous a aidé à communiquer sur l’opération. Cette dernière correspondait aussi à ses valeurs et son métier de fournisseur en équipements pour les entreprises.


L’intérêt est donc de solliciter nos partenaires sur des sujets de long terme. C’est notamment le cas sur des sujets sociaux où l’on propose avec certains d’entre eux des séances de sport adaptées en Ehpad ou bien auprès de diabétiques.

En ce qui concerne les campagnes marketing, là aussi nous essayons de les personnaliser au maximum. Par exemple, il serait difficile de proposer une campagne de récolte de données à un petit commerçant qui n’aurait pas les ressources nécessaires pour maîtriser cette donnée. Nous proposons dans ce cas des opérations sur-mesures où le partenaire se sent concerné. Cela demande un suivi intensif de notre part, mais nous savons que c’est essentiel pour créer une relation pérenne avec nos partenaires.

La Ligue Nationale de Handball joue un rôle important dans la communication des clubs de première et seconde division. Comment la Ligue vous accompagne d’un point vue stratégique et opérationnel ?

Nous avons des rendez-vous réguliers avec la Ligue. Ils savent qu’une valorisation individuelle des clubs permettra de valoriser l’ensemble du championnat. La LNH est donc très proactive sur les sujets liés à la communication. Comme évoqué précédemment, ils ont fourni du matériel ou bien accordé des autorisations de retransmission. 

Ils font quelque chose de très bien également pour la retransmission des matchs de la Lidl Starligne (1ère Division). L’ensemble des rencontres qui ne sont pas retransmises sur beIN Sports sont live streamées sur YouTube. Ce qui offre une belle visibilité au championnat.

Je pense que la LNH va dans le bon sens. Son objectif est d’avoir des clubs ambitieux au sein de ses championnats et elle se donne les moyens pour. Nous sommes très satisfaits de cet accompagnement !

Enfin, la question de fin habituelle, quelle est ta définition de l’expérience fan ?

J’ai réalisé mon mémoire sur le sujet donc je pourrais en dire beaucoup (rire). Mais si je dois faire court, l’expérience fan est un concept global qui regroupe de nombreux facteurs stratégiques tels que la communication digitale, la billetterie ou l’animation en jour de match. Cela englobe aussi des choses plus concrètes comme l’accueil du public, la restauration ou bien les infrastructures.

Il faut lier l’expérience fan à l’expérience client que l’on retrouve dans les grandes surfaces et magasins. Car c’est l’ensemble des contacts qu’un fan a avec son club qui va bâtir cette expérience fan. La finalité est que le public vive un moment qui dépasse l’événementiel sportif et qui soit satisfaisant dans tous les cas.

Merci à Constant Deram du MEHB d’avoir partagé son expérience et sa vision de la communication. 

Vous pouvez consulter toutes nos interviews avec les professionnels du sport ici. Si vous souhaitez vous aussi échanger au sujet de l’expérience des spectateurs, vous pouvez nous écrire sur hello@fanstriker.com ou à travers nos réseaux sociaux !

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