Suis-nous
Kedge Marseille Kedge Marseille

Interviews

Jean-Philippe Danglade (Kedge) “l’intensité concurrentielle est impressionnante”

Jean-Philippe Danglade nous présente le Master of Science en sport management qu’il co-dirige à Kedge Business School.

Publié

le

Les formations en management du sport se multiplient aujourd’hui, en France. Appuyées par leurs diplômes, ou leurs “Alumnis”, ainsi que par leur réseau de partenaires, les écoles cherchent à se différencier en innovant autour du secteur du sport business. 

 

À quelques jours de la rentrée des étudiants, nous avons rencontré Jean-Philippe Danglade, avec qui nous avons discuté de formations du sport business et plus particulièrement du Master of Science International Sport & Event Management de Kedge Business School à Marseille. Une interview que vous retrouverez en 2 parties.  

Bonjour Jean-Philippe, pouvez vous présenter à nos lecteurs ?

Bonjour à tous, je m’appelle Jean-Philippe Danglade, je suis actuellement enseignant chercheur, docteur en sciences de gestion, professeur de marketing et de stratégie à Kedge Business School, où j’occupe également le poste de directeur du département Stratégie depuis 1 an. Ce qui veut dire que je gère l’ensemble des professeurs sur plusieurs disciplines Stratégies. J’ai également une autre casquette, puisque je co-dirige le Master of Science International Sport & Event Management (ISEM), qui existe depuis plus de 25 ans sur le campus de Marseille.

Nous avons une audience majoritairement axées sur les professions du sport business et nous comptons également de nombreux étudiants parmi nos lecteurs. Pouvez-vous nous présenter le MSc International Sport & Event Management ?  

L’école dispose d’un Master of Science orienté sur le management du sport. Une des forces du programme à Kedge BS est tout d’abord l’international. On a fait le choix, depuis 6 ou 7 ans, d’un programme full english, complètement stabilisé sur des cours en anglais avec un public de plus en plus international. Nous avons une classe d’étudiants français qui sont sélectionnés sur le niveau d’anglais et sur leur projet professionnel. L’autre classe, elle, est complètement internationale justement pour que ses étudiants puissent ensuite retourner en Chine, en Inde, en Angleterre ou aux États-Unis, concrétiser leurs projets professionnels.

Donc le premier aspect, un Master qui est complètement international. Le deuxième, la qualité de ses cours et l’ingénierie pédagogique. C’est un mixte un peu difficile à trouver mais l’effet d’expérience nous a conduit à avoir une offre bien équilibrée, entre des professeurs permanents et des enseignants-chercheurs, mais surtout des professionnels parfois même des anciens étudiants de l’école, qui vont venir compléter les acquis théoriques.

Un autre point fort, l’antériorité et notre réseau : plus de 500 Alumnis aujourd’hui avec des personnes qui sont dans l’ensemble des parties prenantes du sport, à savoir les équipementiers sportifs, les clubs professionnels, les fédérations, les agences de marketing sportif, les grands événements, la distribution ou encore les médias. Aujourd’hui c’est une grande force, pour mettre en contact des étudiants avec nos professionnels et pour susciter des opportunités de stage, qui sont assez dur à trouver quoi qu’on en dise.

Enfin, l’accompagnement. C’est très important d’avoir un coaching dans ce secteur là. C’est pourquoi on travaille avec Sport Carrière, une agence de placement. L’ensemble de nos étudiants passe donc par un coaching individuel et personnalisé, qui va de choses très basiques comme l’amélioration de l’offre du CV, son ciblage ou le positionnement, à des choses beaucoup plus précises comme la mise en relation, avec des contacts plus ciblés. 

De plus en plus de formations autour du management du sport sont disponibles pour les étudiants, quel est votre ressenti ? 

Alors il faut savoir que Kedge BS (anciennement Euromed), a été une des premières écoles en France, avec d’autres, bien entendu, comme Audencia BS, ou certaines universités, à avoir initié le management du sport. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il y avait seulement quelques acteurs, avec des promos qui étaient assez réduites. 

“Presque 30 ans plus tard, aujourd’hui, l’intensité concurrentielle est impressionnante au niveau des formations en management du sport, avec énormément d’acteurs.”

Presque 30 ans plus tard, aujourd’hui, l’intensité concurrentielle est impressionnante au niveau des formations en management du sport, avec énormément d’acteurs. Au niveau des Grandes Ecoles de Commerce, on situe principalement Kedge BS avec Audencia BS ainsi que l’EM Lyon. Il y a aussi des écoles en réseau, type AMOS par exemple, plus évidemment toutes les formations de qualité qui sont proposées à l’université. Enfin, Teddy Riner, Tony Parker et d’autres, ouvrent eux aussi des écoles sur le management du sport. Donc la concurrence n’est absolument pas la même que ce qu’elle était par le passé. Parallèlement, les acteurs et les métiers se sont développés, mais cela reste peu extensible au niveau de la France. Il faut donc faire attention à proposer une formation de qualité et à sélectionner très soigneusement les étudiants. Le risque principal, c’est qu’avec toutes ces formations, on ait un énorme flux d’étudiants sur le marché en France. Après, si on se projette à l’international, ce qui a été notre choix d’ailleurs, c’est une autre problématique.

Mais on risque d’avoir la même problématique que le secteur du luxe par exemple, un secteur extrêmement attractif pour les étudiants qui vont qui vont rêver de pouvoir s’insérer dans des marques prestigieuses comme Nike, Paris-Saint-Germain ou la NBA et ce n’est pas négligeable dans un parcours étudiant.

Quelles sont les spécificités du Master Spécialisé de Kedge Business School ?

Nous privilégions des méthodologies expérientielles et immersives, dans le sens où les étudiants ont souvent l’opportunité de présenter leurs travaux de recherche devant des professionnels, par exemple les activations de partenariat devant la direction de marketing de l’Olympique de Marseille, ou au Castellet pour les problématiques liées  à la Formule 1.

On a également un ADN qui est très axé sur le développement durable. La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) empreigne l’ensemble de nos enseignements. Il y a aussi un enseignement dédié à la logique RSE dans le sport. Il s’agit vraiment une logique école qu’on retrouve à Kedge BS, sur l’ensemble des programmes.

Bien évidemment, le digital a lui aussi une place importante dans nos enseignements. En effet, on a vu apparaître, depuis plus d’une dizaine d’années dans ce secteur, de nouveaux métiers, souvent liés, soit au brand content, soit au digital, mais aussi à l’eSport.

Vous parlez très justement de l’eSport. On sait qu’il s’agit d’une discipline montante depuis quelques années. Quel est le positionnement de l’école sur le sport virtuel ?

L’école se positionne complètement sur l’eSport, en embauchant un professeur permanent, qui assure un module dans différents programmes. Pour l’instant, nous sommes “entre-deux”, dans le sens où l’eSport reste un module de cours, et non un programme à lui tout seul. Je ne suis pas sûr qu’on soit capable d’absorber une taille critique d’étudiants sur le marché français. Mais il est clair que l’on a une assez forte demande, y compris dans le Programme Grande Ecole où j’ai pu tutorer déjà une vingtaine de Mémoires sur la thématique eSport.

Vous avez abordé les stages et l’aspect professionnel, certains étudiants qui nous lisent se demandent peut-être si la formation est compatible avec l’alternance ?   

Alors le programme n’est pas proposé en alternance, c’est un choix qui est fait au niveau de la direction du programme. Il pourra le devenir peut-être un jour, à terme, mais pour l’instant non ce n’est pas le cas.

Parmi votre réseau, on compte de nombreuses entreprises prestigieuses. Comment faites-vous pour entretenir un lien et une relation de qualité avec vos partenaires et vos anciens ? 

Notre réseau d’entreprises partenaires, ainsi que notre réseau Alumni participe régulièrement au jury de sélection pendant le recrutement des étudiants. Ils participent et aident également les étudiants à la rédaction de leurs mémoires. De plus, de nombreuses conférences sont organisées avec nos “anciens”, pour qu’ils présentent leurs parcours et leurs métiers. D’ailleurs, ils viennent souvent avec des offres de stage ou des offres d’emploi, ce qui plait aux étudiants.

On va également plus loin avec la participation à des modules de cours, dans lesquels les professionnels y sont insérés. Par exemple, je partage mon module de cours sur le Celebrity Marketing avec un professionnel qui travaille en agence. C’est très pertinent pour un étudiant, parce que d’un côté il a les acquis théoriques et de l’autre, une application directe dans le milieu professionnel.

On peut aussi travailler avec les entreprises partenaires, le professeur s’y rend pour animer des séminaires. Je suis intervenu au Rugby Club Toulonais pour animer une session de relations publiques. On est plusieurs professeurs à le faire, avec cette fois-ci, une casquette de consultant. 

Enfin, le dernier aspect, c’est l’entreprise qui accueille nos étudiants sur des séances de cours ou sur des évaluations. Cela nous permet de travailler aussi “l’expérience étudiant”, parce que c’est une chose de suivre un cours dans une salle de classe classique, ça en est une autre de passer un oral dans l’Orange Vélodrome.

Votre programme va-t-il être impacté par la crise que l’on connait tous ? Je pense à la forme, avec des aménagements organisationnels et au fond, avec notamment des modules de cours qui seront intégrés, prenant en compte la gestion de crise dans le sport ? 

Sur l’aspect organisationnel, qui est propre à notre école et à l’ensemble des écoles et des universités, on suit de très près les directives qui viennent de notre ministère, qui sont évidemment évolutives. En effet, aujourd’hui, personne ne sait quelle sera la situation sanitaire fin septembre. Pour le moment, sur l’expérience du mois de Mars et des 2 mois de confinement, on est suffisamment armés aujourd’hui pour dire qu’on peut assurer des cours en distanciel et en présentiel, sur un format hybride. Pendant le confinement, on a basculé l’intégralité des cours commencés en présentiel sous un format distanciel, principalement sur les plateformes Zoom et Microsoft Teams. Pour cette nouvelle année, on a quand meme la volonté d’assurer un maximum de sessions en présentiel. Pour cela, on a déjà décalé à Octobre la rentrée du Master, pour une meilleure organisation. 

On a eu quand même très bonnes surprises pendant le confinement, au niveau des conférences. Le format en distanciel nous a permis de lever énormément de barrières, avec des intervenants professionnels sont intervenus en visio, le soir même, dans des conférences de très grandes qualités, et très appréciées par les étudiants. 

Sur le deuxième aspect de votre question, sur le contenu en lui même, on est très ciblés événementiel sportif. On travaille donc sur la réinvention des événements, comme la posture et l’attitude que les organisateurs d’événements doivent adopter. Par exemple, entre Roland Garros et Wimbledon il y a deux postures différentes qui ont été adoptées : Wimbledon a souscris une assurance sur les pandémies, ce qui a permis au tournoi d’être annulé sans trop de dégâts, alors qu’à Roland-Garros on a pris une décision, assez courageuse, de reporter l’événement.

On travaille également beaucoup sur le sponsoring, qui a été lui aussi touché pendant le confinement. On a vu, par exemple, que le groupe Accor a longtemps hésité avant de maintenir son partenariat avec le Paris-Saint-Germain, mais aussi que Bistro Régent s’était d’abord retiré du partenariat avec les Girondins de Bordeaux, avant de confirmer son engagement avec le club.  

Pour répondre à votre question, oui l’ensemble des professeurs et des intervenants traiteront de cette question de responsabilité et de risques sanitaires, puisque la crise n’est malheureusement pas encore terminée, avec le fil rouge Tokyo 2021 et au-delà Paris 2024.

Ne craignez vous pas, avec la situation actuelle, une difficulté accrue pour vos étudiants à trouver des stages, ou plus simplement à intégrer le marché du travail ?

Il est vrai que se pose aussi clairement la question de l’activité économique, de la fermeture de certaines activités et de la santé financière de certaines marques. Forcément, pour nos étudiants, l’inquiétude est de trouver un job dans ce secteur et de s’y insérer. C’est pourquoi l’école propose aux étudiants d’effectuer un nouveau stage, parce que parfois, la seule opportunité pour rester sur le secteur va être de retrouver une nouvelle experience professionnelle.

 

Dans une deuxième partie de cette interview qui sera publiée cette semaine, Jean-Philippe Danglade nous parlera de sa vision du sport post Covid-19 et de ses conséquences.

Vous avez aimé cet article ?

Qui n’a jamais ressenti des frissons en voyant un stade se lever comme un seul homme ? Tout comme pour beaucoup d’entre nous, les réactions des milliers de supporters présents dans les stades me fascinent. Les supporters sont aujourd’hui replacés au centre de l’événement match, dans une expérience fan toujours plus créative et innovante, qui mérite d’être partagée.

Continuer la lecture
Publicité

Interviews

“J’ai été étudiant ambassadeur pour l’OL”

Nous avons rencontré un ancien étudiant ambassadeur de l’OL qui nous explique son rôle pour se rapprocher de la communauté étudiante.

Publié

le

Étudiant ambassadeur pour l'OL
Image : @mat.oletudiant (Instagram)

Le club de football de l’Olympique Lyonnais a misé sur la stratégie d’ambassadeurs étudiants pour toucher plus directement cette communauté. 

 

Depuis plusieurs saisons l’Olympique Lyonnais recrute des étudiants en CDD pour une mission d’ambassadeur du club dans l’optique de s’adresser directement aux jeunes étudiants de la région. Nous avons échangé avec Mathieu, un ancien ambassadeur de l’OL qui nous partage son rôle et les missions qu’il a mené.

L’OL recrute des étudiants pour une mission d’ambassadeur

Salut Mathieu, dans cette interview nous allons évoquer ensemble ton précédent rôle d’ambassadeur étudiant de l’OL. Avant ça, peux-tu te présenter ?

Salut Fanstriker, je m’appelle Mathieu, j’ai 20 ans et je suis étudiant en 3ème année de Génie Mécanique à l’INSA Lyon. J’adore faire du sport avec mes potes, m’investir dans des projets et des associations du campus, aller soutenir l’OL au stade. Plus tard, j’aimerais relier mes études d’ingénieur et ma passion pour le sport donc pourquoi pas travailler dans le sport automobile. Et j’ai donc été ambassadeur étudiant de l’OL de fin Août 2021 à Mai 2022, quasiment sur toute la saison 2021-2022.

Avant de rentrer dans les détails du rôle que tu avais, que penses-tu de ce concept original que l’Olympique Lyonnais a mis en place avec les ambassadeurs étudiants ? 

C’est un concept génial, ça permet aux étudiants d’aller voir des matchs à petits prix, d’aller soutenir l’équipe de la ville. Je trouve que ça rapproche le club et les étudiants. C’est vraiment bien. C’est cool de pouvoir voir un si haut niveau de football pour moins de 10€ quand on est étudiant et qu’on suit ce sport.

“C’était un rêve pour moi de pouvoir représenter le club que je supporte, alors en faire la promotion tout en étant rémunéré, c’était un job étudiant hors du commun.”

Comment as-tu eu connaissance de cette possibilité de devenir ambassadeur étudiant de l’OL et qu’est-ce qui t’as plu à l’idée de le devenir ? 

C’est une amie qui était au BdE (bureau des étudiants) de l’INSA qui a reçu l’offre de recrutement d’ambassadeur de l’Olympique Lyonnais par mail. Elle savait que j’étais fan de football et de l’OL alors elle me l’a transmise. C’était un rêve pour moi de pouvoir représenter le club que je supporte, alors en faire la promotion tout en étant rémunéré, c’était un job étudiant hors du commun.

Tu as donc candidaté pour l’un des 4 postes. Comment s’est passée l’étape de sélection ?

Pour candidater, il fallait envoyer son CV et une vidéo de motivation. Honnêtement, j’avais un peu peur de faire une vidéo de motivation, surtout de comment j’allais rendre devant la caméra, ce n’est pas un exercice facile (rire). Mais finalement, j’ai surmonté ça et je suis plutôt content du résultat. J’ai fait une vidéo assez simple où j’expliquais ce que je faisais dans la vie et pourquoi le poste m’intéressait. Après cette étape, il y a eu un entretien avec le responsable B2C du club, Nathan Constancias qui gère ce programme d’ambassadeurs étudiants.

 

 
 
 
 
 
Voir cette publication sur Instagram
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Une publication partagée par Ambassadeur OL (@mat.oletudiant)

 

Et l’intégration à ton arrivée ? 

Le responsable du projet au club, Nathan nous a assigné une liste d’écoles lyonnaises à contacter pour diffuser les offres. Chaque étudiant ambassadeur avait sa propre zone. Ensuite nous avions carte blanche pour contacter les BdE et BdS. Chaque ambassadeur disposait d’une adresse email officielle de l’OL. C’était donc plus crédible dans les échanges avec nos interlocuteurs. 

Nous travaillions ensemble pour discuter des offres mises en place par l’OL mais sinon on avait chacun notre zone et on travaillait individuellement. Dès que l’un des 4 ambassadeurs avait une question ou qu’il y avait besoin d’une précision nous échangions par mail ou via Whatsapp avec Nathan. C’était vraiment régulier et ça fonctionnait très bien.

Quelles actions as-tu mené dans le cadre de cette mission d’ambassadeur étudiant de l’OL ?

Concrètement, mon rôle et celui des autres ambassadeurs était de démarcher des BdE/BdS via les réseaux sociaux, notamment via Instagram pour leur communiquer les offres billetterie que le club propose aux étudiants. Ensuite, les BdE/BdS se chargeaient de les relayer sur leurs réseaux sociaux via des publications et des stories, pour en faire profiter directement les étudiants. Chaque offre comportait le code de l’ambassadeur du club concerné. En effet, chaque ambassadeur disposait d’un code “promo” personnel qui était renseigné par les étudiants au moment de leur commande sur la billetterie de l’OL. De cette façon le club pouvait relier une vente à un ambassadeur. 
J’ai également fait quelques opérations de flyering (ndlr : de distribution de flyer de promotion), j’ai travaillé sur un concours pour gagner un maillot dédicacé, et j’ai travaillé sur de nombreuses offres de places lors de gros événements étudiants comme le TRAMS de l’ENTPE, le WEI INSA, le Challenge Centrale Lyon, des tombolas à l’EM etc.

Tu l’as dit, tu contactais les BdE et BdS via Instagram. Tu as d’ailleurs un compte Instagram dédié à ce rôle d’ambassadeur, est-ce le club qui t’a incité à développer des réseaux sociaux spécifiques ? 

Non le club ne nous a pas tant encouragé, on devait dans tous les cas diffuser nos offres aux BdE et les réseaux sociaux étaient le moyen le plus simple pour entrer directement en contact.

Ce job d’ambassadeur étudiant est à temps partiel en CDD.

Oui, c’est un CDD de 20h par mois avec une rémunération fixe minimum de 220 € brut par mois et une prime de 1€ brut par place vendue supplémentaire (pouvant aller jusqu’à 700€ brut). Donc plus on arrivait à vendre des places plus on pouvait avoir de prime. 

“C’était une expérience de dingue, je recommande à 1000%.”

Cette expérience est maintenant terminée, qu’est-ce que cela t’a apporté ? 

Cela m’a permis de découvrir un cas concret complémentaire à la théorie de mes études. Puis aussi de me rapprocher du club que je supporte, d’apprendre à démarcher des gens, développer des compétences dans la communication et un peu dans le marketing. C’était une expérience de dingue, je recommande à 1000%.

Pourquoi selon toi, l’OL a mis en place ce concept d’ambassadeur étudiant ? 

Selon moi, l’objectif est de cibler directement la communauté étudiante et de remplir le 3ème anneau du stade (la tribune supérieure), ça fonctionne plutôt bien pour les bonnes affiches et ça fait toujours un peu plus de monde pour les plus petites affiches. Il y a aussi une volonté du club de se rapprocher de la ville, de créer une atmosphère OL les soirs de matchs et ça passe par la cible étudiante. En plus des bars partenaires (Les Comptoirs Rouge & Bleu) qui ont été créés cette année, l’OL veut créer cette ferveur lyonnaise quand l’équipe gagne et peut jouer des titres.

“Ceci a permis (au club) de vendre plus de places et de faire découvrir le club, le stade, le football à de nouvelles personnes : les étudiants.”

À ton avis, qu’est-ce que cela a apporté au club ? 

Je pense que ceci leur a permis de vendre plus de places et de faire découvrir le club, le stade, le football à de nouvelles personnes : les étudiants. Ce sont des fans potentiels en plus qui viennent rejoindre la communauté de l’Olympique Lyonnais.

Quelles idées d’améliorations pourrais-tu suggérer au club ? 

Une chose que j’ai remarqué qui peut être améliorer concerne la quantité de place sur une seule commande. Le nombre de places maximum que nous pouvons acheter sur la billetterie avec le tarif étudiant est limité à 6 places. C’est un peu restreint si les étudiants sont en groupe plus nombreux. Il faut donc passer plusieurs commandes. 
Je pense qu’augmenter la réservation à plus de 6 places sur le tarif étudiant peut être intéressant pour que les groupes d’écoles qui viennent en masse puisse passer une seule commande plutôt que plusieurs de 6 billets.

Dernière question, quelle est ta propre définition de la fan expérience ? 

L’expérience que l’on va vivre en allant au stade et je pense que les ambassadeurs OL contribuent à ce que de nombreuses personnes vivent leur première fan expérience au Groupama Stadium.

Si vous voulez obtenir plus d’informations sur le rôle d’ambassadeur étudiant de l’OL vous pouvez vous rendre sur la page dédiée sur le site du club. 

Vous avez aimé cet article ?

Continuer la lecture

Interviews

Constant Deram (MEHB) : “La qualité du message nous importe plus que les chiffres”

Nous parlons du métier de Responsable de Communication avec l’étude de cas du Massy Essonne Handball, club de Proligue.

Publié

le

Interview Constant Deram MEHB

Lorsqu’on est le Responsable Communication d’un club, on est amené à toucher à tout. Visibilité, image et engagement, tous les objectifs liés au marketing sont effectivement concernés au même titre que les différents canaux de communication qu’il faut savoir maîtriser.

Pour parler de ce métier de “Couteau Suisse”, nous avons le plaisir de recevoir Constant Deram, Responsable Communication au Massy Essonne Handball (MEHB). Un échange à retrouver en podcast, ou à l’écrit ci-dessous.

(Episode également disponible sur Apple Podcast)

Le métier de Responsable Communication

Bonjour Constant, peux-tu nous présenter ton parcours depuis tes études jusqu’au MEHB ?

Originaire du Nord, j’ai fait toutes mes études à Lille. J’ai d’abord obtenu une Licence en média, culture et communication à l’Université Catholique de Lille. J’ai ensuite enchaîné avec un Master en Marketing et Communication à Esupcom en alternance. Ces deux dernières années m’ont permis d’entrer d’une manière concrète dans le monde du travail grâce à ce rythme soutenu entre l’école et l’entreprise. Après mes études, j’ai travaillé pendant un an dans un environnement startup. 

Néanmoins, mon objectif a toujours été d’évoluer dans un club. J’ai alors rencontré le MEHB pendant l’été 2020 et ils m’ont donné ma chance. Je suis donc au club depuis le début de la saison 2020/2021 !

En tant que Responsable Communication d’un club professionnel, quelles sont tes principales missions ? 

Mes missions sont très variées. Il y a tout d’abord la création de contenu et la communication digitale. Ensuite, il y a l’événementiel qui reste un pôle important malgré la crise sanitaire. Les matchs nécessitent toujours une certaine organisation en interne. Toute la partie partenariat fait également partie de mes missions afin de mener à bien les relations avec nos partenaires via des activations notamment.

La structure du MEHB est globalement associative. Il faut donc aussi faire preuve d’une grande polyvalence car les journées ne se ressemblent jamais. Ce qui est très stimulant !

À ton arrivée au club en début de saison, quels sont les projets que tu as identifiés à court et long terme ?

Le club avait un certain retard en communication digitale. Le principal chantier était donc de le combler et de rentrer rapidement dans les standards des autres clubs professionnels de la Ligue Nationale de Handball. Cela est passé par une nouvelle stratégie digitale, un nouveau site internet et une augmentation de la fréquence de publications sur les médias sociaux. 

Le tout, en restant en autoproduction. C’est-à-dire que tout est créé en interne. Nous sommes actuellement deux à gérer ces sujets dans l’équipe communication du club.

Aujourd’hui, il y a encore une belle marge de progression mais nous n’avons plus à rougir de la qualité de nos contenus. Nous sommes globalement fiers de l’évolution de notre communication depuis le début de la saison. Désormais, nous essayons d’être meilleurs chaque jour et d’innover au mieux.

Quelles sont les principales compétences à avoir pour exercer ton métier ?

La principale compétence à avoir selon moi, c’est la curiosité. Il est essentiel de constamment s’informer. À titre d’exemple, je me renseigne beaucoup sur TikToK en ce moment afin de déterminer si la plateforme pourrait intéresser le MEHB ou non. Personnellement je n’utilise pas ce réseau, peut-être parce que je ne suis pas dans la cible, mais il faut néanmoins faire l’effort de s’y intéresser et d’imaginer des contenus à créer.

Une autre compétence à avoir, c’est la polyvalence. Lorsqu’on évolue dans un club, notamment dans une petite structure, on est amené à toucher à tout.  Il est donc important d’être flexible et force de proposition.

La veille est primordiale lorsqu’on est Responsable Communication, quelles sont tes sources d’information au quotidien ?

Effectivement la veille est hyper importante. C’est un réflexe qui doit être naturel je pense. La première chose que je fais dans ma veille, c’est de suivre les autres équipes du championnat, des autres divisions et des autres pays. Il est également intéressant de suivre les clubs d’autres sports car ils sont aussi une source d’inspiration. En plus de cet environnement sportif, je suis également des médias spécialisés dans le sport business afin de comprendre l’évolution du marché.

Aussi, et je peux difficilement m’en passer, je suis un accro de Twitter. C’est un excellent outil pour suivre l’actualité en temps réel et rester connecté à tout ce qu’il se passe d’une manière générale.

Quels outils utilises-tu pour réaliser le contenu du club ?

J’utilise essentiellement la suite Adobe. C’est selon moi la solution la plus complète pour auto-produire de la vidéo et des visuels.

Il y a aussi toute la partie matériel. Le club est conscient qu’il est important de s’équiper avec des outils de qualité et est prêt à investir dans la mesure du possible. Sur cette partie-là, nous sommes aussi très bien accompagnés par la LNH. La Ligue a effectivement fourni un kit complet de tournage via smartphone à l’ensemble des clubs. Ce qui est idéal pour progresser et travailler dans un environnement ambitieux.

Analyse de la communication du MEHB

L’ambition du MEHB est d’être “Le club qui fait grandir”. Quel est l’objectif majeur du club dans sa communication ? Et comment en mesures-tu la performance ?

Effectivement notre positionnement est : “Le club qui fait grandir”. C’est même un état d’esprit. Notre but est d’accompagner tous les acteurs et jeunes du club à devenir des femmes et des hommes de valeur.

L’objectif de communication derrière ça est avant tout un objectif d’image avec l’envie de valoriser le club dans son ensemble. C’est-à-dire que nous souhaitons mettre autant en avant les pros que les amateurs. C’est une spécificité à Massy puisque nous avons décidé de ne pas distinguer la partie associative de la partie professionnelle. Bien évidemment, les objectifs liés à la notoriété et l’engagement sont aussi concernés à moyen et long terme.

Les principaux indicateurs que nous suivons sont classiques. Nous sommes attentifs à la taille de nos communautés sociales par exemple. Néanmoins, les chiffres ne sont pas décisionnaires de nos choix. Pour nous, c’est le message qu’on va réussir à transmettre qui importe le plus même si aujourd’hui, en raison du huis-clos, il est difficile de sentir l’impact de nos actions dans la vie réelle. 

Malheureusement l’expérience in-stadia, donc au Centre Omnisports Pierre de Coubertin, est encore inaccessible pour les fans du club. Est-ce que vous vous préparez au retour des supporters avec le lancement de nouvelles activations ou bien de nouveaux services ? D’autant plus qu’à titre personnel, tu n’as pas encore pu apprécier l’accueil du public depuis ton arrivée au club.

C’est clairement l’expérience qui me manque le plus. Je suis arrivé en début de saison lorsqu’on avait encore une jauge limitée avec un protocole sanitaire strict. Je n’ai donc jamais connu un match à domicile dans une configuration normale.

Bien évidemment, on prépare avec impatience ce grand retour des fans ! On anticipe au mieux les animations à venir et nos services VIP, tout en gardant en tête les restrictions sanitaires qui devraient perdurer. L’inconvénient pour nous, c’est que nous partageons notre infrastructure avec d’autres clubs locaux à Massy. Ce qui peut limiter nos actions comme la personnalisation des lieux. Mais ça fait partie du jeu et de cette fameuse adaptation dont on parlait. 

La saison prochaine, le MEHB va fêter ses 60 ans. Ce sera le fil rouge de la saison et on souhaite le faire vivre pendant les matchs à domicile via différentes animations. On croise donc les doigts pour que le public puisse revenir rapidement au Centre Omnisports Pierre de Coubertin !

Un petit mot sur le live des matchs qui doivent représenter un grand enjeu pour vous dans le contexte actuel. Comment vous êtes-vous préparés en interne pour mener à bien cette retransmission ? Et comment à titre personnel tu t’es formé au métier de commentateur sportif ?

La diffusion des matchs est effectivement capitale. Elle permet de garder le lien avec nos fans et de continuer à proposer des solutions de visibilité à nos partenaires. Pour mener à bien ce projet, nous avons collaboré dans un premier temps avec une société de production locale avant d’auto-produire les lives.

Le live était quelque chose de tout nouveau pour le club. Avant la crise, nous n’avions pas l’autorisation de la LNH pour diffuser les matchs. C’est désormais le cas depuis le second confinement de l’automne dernier. Nous avons tout appris sur la retransmission au fil des premiers directs et ce fut hyper enrichissant pour nous. Le club a investi dans du matériel et s’est donné les moyens de proposer un contenu de qualité.

Concernant le métier de commentateur, je ne l’ai pas tellement appris. Je commentais beaucoup mes matchs sur FIFA quand j’étais plus jeune donc je m’en suis inspiré (rire). Le commentaire sportif m’a toujours plu et aujourd’hui c’est génial de le pratiquer sur un cas concret. Nous essayons de le faire de la manière la plus pro possible en s’informant au maximum sur le match, notamment sur l’équipe adverse que nous ne connaissons pas toujours par cœur. Il est également important pour nous de ne pas se mettre une énorme pression afin que le rendu soit naturel et spontané. Après plusieurs lives on peut le dire, c’est devenu notre péché mignon à Nathan (Chargé de Communication) et moi car on se régale à faire ça !

Une fois la crise passée, j’espère pouvoir continuer la diffusion des matchs. Non pas parce que ça nous plait, mais parce que c’est un vrai plus pour les fans qui ne peuvent pas se déplacer. C’est aussi un canal supplémentaire pour nos partenaires qui souhaitent communiquer.


En tant que communicants au MEHB, vous vous adressez aussi aux partenaires du club. Votre ambition est d’avoir une relation gagnant-gagnant avec eux grâce à de la visibilité ou bien à des campagnes marketing personnalisées. Quelle est globalement la stratégie de communication B2B du club ?

C’est une partie essentielle pour le club puisque nos partenaires contribuent grandement à son développement. Notre volonté, comme beaucoup aujourd’hui, est d’avoir une approche personnalisée avec eux. C’est-à-dire que nous souhaitons progressivement sortir de la visibilité traditionnelle qui s’essouffle un peu, afin de proposer des activations innovantes, digitales, originales et qui surtout, correspondent au profil du partenaire. 

Par exemple, nous avons récemment réalisé une “opération gourdes” avec l’un d’entre eux. L’objectif était alors d’affirmer notre positionnement éco-responsable avec l’envie de supprimer le plastique à usage unique au MEHB. Pour cela, nous avons rempli une tribune de gourdes co-brandées en collaboration avec un partenaire, EUROCOM, qui nous a aidé à communiquer sur l’opération. Cette dernière correspondait aussi à ses valeurs et son métier de fournisseur en équipements pour les entreprises.


L’intérêt est donc de solliciter nos partenaires sur des sujets de long terme. C’est notamment le cas sur des sujets sociaux où l’on propose avec certains d’entre eux des séances de sport adaptées en Ehpad ou bien auprès de diabétiques.

En ce qui concerne les campagnes marketing, là aussi nous essayons de les personnaliser au maximum. Par exemple, il serait difficile de proposer une campagne de récolte de données à un petit commerçant qui n’aurait pas les ressources nécessaires pour maîtriser cette donnée. Nous proposons dans ce cas des opérations sur-mesures où le partenaire se sent concerné. Cela demande un suivi intensif de notre part, mais nous savons que c’est essentiel pour créer une relation pérenne avec nos partenaires.

La Ligue Nationale de Handball joue un rôle important dans la communication des clubs de première et seconde division. Comment la Ligue vous accompagne d’un point vue stratégique et opérationnel ?

Nous avons des rendez-vous réguliers avec la Ligue. Ils savent qu’une valorisation individuelle des clubs permettra de valoriser l’ensemble du championnat. La LNH est donc très proactive sur les sujets liés à la communication. Comme évoqué précédemment, ils ont fourni du matériel ou bien accordé des autorisations de retransmission. 

Ils font quelque chose de très bien également pour la retransmission des matchs de la Lidl Starligne (1ère Division). L’ensemble des rencontres qui ne sont pas retransmises sur beIN Sports sont live streamées sur YouTube. Ce qui offre une belle visibilité au championnat.

Je pense que la LNH va dans le bon sens. Son objectif est d’avoir des clubs ambitieux au sein de ses championnats et elle se donne les moyens pour. Nous sommes très satisfaits de cet accompagnement !

Enfin, la question de fin habituelle, quelle est ta définition de l’expérience fan ?

J’ai réalisé mon mémoire sur le sujet donc je pourrais en dire beaucoup (rire). Mais si je dois faire court, l’expérience fan est un concept global qui regroupe de nombreux facteurs stratégiques tels que la communication digitale, la billetterie ou l’animation en jour de match. Cela englobe aussi des choses plus concrètes comme l’accueil du public, la restauration ou bien les infrastructures.

Il faut lier l’expérience fan à l’expérience client que l’on retrouve dans les grandes surfaces et magasins. Car c’est l’ensemble des contacts qu’un fan a avec son club qui va bâtir cette expérience fan. La finalité est que le public vive un moment qui dépasse l’événementiel sportif et qui soit satisfaisant dans tous les cas.

Merci à Constant Deram du MEHB d’avoir partagé son expérience et sa vision de la communication. 

Vous pouvez consulter toutes nos interviews avec les professionnels du sport ici. Si vous souhaitez vous aussi échanger au sujet de l’expérience des spectateurs, vous pouvez nous écrire sur hello@fanstriker.com ou à travers nos réseaux sociaux !

Vous avez aimé cet article ?

Continuer la lecture