Interviews
Interview : Olivier Poulin (CFL) “La Game Day experience au Canada”
La Ligue Canadienne de Football propose une expérience similaire à celle de son voisin américain. Olivier Poulin (CFL) nous en parle.
La Ligue Canadienne de Football (CFL en anglais) organisait le vendredi 17 janvier dernier les Global CFL Combine à Paris. Une occasion pour nous de discuter avec acteur d’une ligue professionnelle nord américaine.
Le Global CFL Combine se déroulait le 17 janvier dernier dans les locaux du Stade Charléty à Paris. Durant une journée, les meilleurs joueurs français de football américain se sont donné rendez-vous ici dans l’espoir d’être sélectionnés aux CFL Global Combine à Toronto en mars prochain, la dernière étape pour être drafté en CFL et ainsi jouer au football américain au Canada.
À l’occasion de cet événement organisé avec la FFFA, nous avons rencontré Olivier Poulin, le Directeur de la Communication et des Affaires Publiques de la Ligue Canadienne de Football. Olivier nous a présenté la CFL, son développement et l’expérience fan qui était proposée au Canada.
Bonjour Olivier, pouvez-vous vous présenter et nous dire ce que vous faites à Paris aujourd’hui ?
Je suis Olivier Poulin, Directeur Communication et Affaires Publiques à la Ligue Canadienne de Football. Nous répondons présents aujourd’hui à l’invitation de la FFFA (la Fédération Française de Football Américain) pour ce CFL Combine. Nous venons également présenter notre sport et le développement que l’on souhaite entreprendre avec la Fédération Française.
Pouvez-vous nous parler de ce développement vers la France et les autres pays ?
Au niveau international on est encore au balbutiement de tout ça. Je n’aurai jamais pensé il y a quelques mois que je serai en France pour les affaires, cette stratégie là en est encore au début. Le Mexique fût le premier pays à s’intégrer au projet puis d’autres l’ont rejoins par la suite. Nous sommes encore en train de comprendre ce qui est porteur. Nous allons essayer différentes choses mais on n’a pas encore la recette pour trouver ce qui va fonctionner. Par contre ce qu’on essaie de faire c’est de se fier aux partenaires locaux. Un exemple concret concerne la Fédération Française, avec laquelle on a essayé de lancer le hashtag “CFL French Squad” sur les réseaux. Il y a une forte utilisation des réseaux sociaux.
En plus de cela, on travaille avec la Fédération qui souhaite parler aux joueurs français afin de réaliser des entrevues. Nous passons donc à travers les équipes multimédias de chacune des équipes pour utiliser les images pour nos propres besoins et ensuite les envoyer aux partenaires localement dans les pays pour faire la promotion de leurs joueurs.
C’est donc une relation gagnant-gagnant pour faire découvrir au public français les joueurs qui jouent au Canada via la télévision. Cela permet également d’accumuler de l’expérience pour voir ce qui fonctionne et ce qui fonctionne moins. On essaie de faire comprendre aux canadiens également qu’il y a du football américain ailleurs qu’en Amérique du Nord.
“Le niveau du football ici (ndlr en France) est bon et de nombreux athlètes sont prêts pour jouer en CFL.”
On essaie de voir ce qui va marcher en fonction des pays. Tous les pays n’en sont pas au même état d’avancement. Le niveau de connaissance, d’audience ne sont pas les mêmes en fonction des pays. Il y a beaucoup de français qui ont été repêché l’année dernière, le niveau du football ici (ndlr : en France) est bon et de nombreux athlètes sont prêts pour jouer en CFL. Cela dénote que la base et le développement français sont probablement en avance sur d’autres pays. Il faut donc essayer de trouver ce qui fonctionne au mieux, la stratégie n’est pas encore définie mais tout va se faire via le joueur et son histoire. Il faut voir comment on peut intégrer ça dans nos opérations sur une base quotidienne.
Tout le monde est surpris par l’ampleur que ça a pris très rapidement avec les partenaires, avec tout le monde qui s’entend sur une vision commune. Au niveau du football, ils ont déjà progressé rapidement, ils ont compris comment ça marchait. Il faut qu’on travaille encore sur l’expérience, les contenus, comment suivre derrière la locomotive. Il n’y a pas encore de stratégie ou de market branding. On pourra ensuite réfléchir à ce qui peut se passer au niveau événementiel et peut-être proposer un match ici à Paris, ça pourrait donner beaucoup de visibilité pour faire connaître ce qu’on fait au Canada.
Justement, un match à Paris pourrait peut-être être une bonne opportunité de développement, où est-ce que cela en est aujourd’hui ?
Oui c’est en cours de discussion. Il y a des aspects logistiques qu’il faut voir, il y a encore un an, on ne se connaissait pas donc il faut prendre le temps de bien faire les choses, ça ne s’improvise pas. On n’arrive pas comme ça en deux jours pour créer un événement où tout doit bien se passer, tu reçois 20 000 personnes qui ont payé des billets qui ont des attentes en matière d’expérience, en matière de concessions alimentaires. Il faut également penser à l’intégration d’une fête d’avant-match, qui est ancrée dans l’univers du football américain. Il faut comprendre aussi qu’il existe des traditions pré-existantes en France. Est-ce qu’il y a déjà des formules qui ont été appliquées sur des évènements externes mais auxquels les Français sont habitués et qui pourraient marcher pour du football américain.
“Ce qu’on veut faire, c’est créer une expérience 100 % canadienne de la Coupe Grey. On se demande alors comment on peut faire pour l’amener ici et d’une certaine façon essayer de donner l’expérience la plus authentique possible.”
Ce qu’on veut faire, c’est créer une expérience 100% canadienne de la Coupe Grey. On se demande alors comment on peut faire pour l’amener ici et d’une certaine façon essayer de donner l’expérience la plus authentique possible même si on est conscient qu’on est pas capable d’atteindre 100%. Nous ne sommes pas dans nos stades et ceux ici ne sont pas forcément conçus pour recevoir du football américain. Du point de vue de l’amateur de foot c’est mieux d’être dans un stade qui est fait sur mesure pour un sport comme ça. Nous ne pouvons pas promettre que ce sera intégralement l’expérience canadienne parce que ce n’est pas possible mais le but c’est de se rapprocher à 97% et satisfaire tout le monde. On pourra également mettre en place différents programmes pour les amateurs de football américain français. Si on est capable de prendre plus souvent des bonnes décisions que des mauvaises décisions on va y arriver et on réussira à créer un événement de qualité.
Dans les stade de la Ligue Canadienne de Football, quelles sont les affluences obtenues ?
Ça varie beaucoup en fonction des stades. Il y a 50 000 places au BC Place de Vancouver, à Edmonton nous sommes à 60 000 places. On a déjà fait plus de 65 000 spectateurs à Montréal au Stade Olympique. Lors de la saison régulière, la plupart des stades vont accueillir entre 24 000 et 32 000 spectateurs.
À Montréal la saison passée, l’affluence moyenne se situait plutôt autour de 18 000 personnes à cause des mauvais résultats récents.
Ils sont plus aux alentours de 14 000 à Toronto, ils sont environ 25 000 personnes à Ottawa avec beaucoup de matchs à guichets fermés. À Winnipeg, c’est plutôt 33 000 personnes en moyenne alors qu’il y a autour de 35 000 fans à Hamilton.
Cela varie en fonction des marchés et des équipes qui s’affrontent. Par exemple, l’affluence grimpe lorsque ce sont des derbies comme la bataille de l’Alberta ou de l’Ontario qui sont de vrais affrontements. La plupart des clubs performent très bien d’une manière générale.
Comment décrieriez-vous la game day experience en CFL ?
Je dirais qu’elle est plutôt similaire à la NFL dans l’ensemble même si il y a certaines choses que l’on ne peut pas faire au Canada pour des raisons législatives. Je pense notamment aux tailgates party où les spectateurs viennent faire cuire des grillades sur les parkings en avant-match. Au Canada, les lois provinciales font que c’est interdit de réaliser ce type de manifestation à cause de la consommation d’alcool. Il faut que ce soit encadré avec des permis, les gens ne peuvent pas arriver et s’approprier le parking comme aux Etats-Unis. Cependant à Calgary, les forces locales le tolère mais tout le monde sait que si ça vire mal ce sera fini. Il n’y a toutefois jamais de problèmes et cela va sûrement continuer.
L’expérience jour de match va également dépendre du stade, chacun a sa personnalité, chacun a ses traditions donc il faut voir comment réussir à amener ça. À Calgary par exemple, il y a la vache la plus rapide du monde. C’est une animation avec un sprinter qui porte un costume de vache. Il y a quelqu’un qui est choisi au hasard dans le public et qui fait une course depuis la ligne de but. Il doit traverser tout le terrain et tenter de battre le record. C’est fait pour être drôle et cela représente tout de même une tradition ancrée à Calgary depuis des décennies.
Qu’il y a-t-il d’autres comme animations de ce type dans les stades canadiens ?
À Ottawa, il y a Monsieur Shoe Beer qui est un fan de longue date. Il retire sa chaussure et y verse une bière à l’intérieur pour ensuite la boire intégralement cul-sec. Ce n’est pas géré par le club, c’est juste une tradition des supporters. Il y a des animations comme ça qui peuvent paraître anodines et un peu débiles mais qui deviennent une vraie tradition.
À Ottawa par exemple, l’annonceur maison annonce lorsqu’il y a une pénalité sur le terrain. Il dit “flag on the play” qui devient en français “mouchoir sur le terrain”. Il y a un groupe de partisans anglophones qui se sont mis à répondre “MOU-CHOIR”. Ils se sont même fait des t-shirts “club des mouchoirs”. C’est devenu une tradition, dès qu’il y est une pénalité le public crie “Flag on the play; mouchoir sur le terrain; MOU-CHOIR”. C’est très organique et le football est propice à ça.
À Montréal, il y a beaucoup de holas qui sont organisées uniquement quand c’est leur équipe qui défend pour déstabiliser les adversaires. C’est désormais là aussi une vraie tradition.
À Saskatchewan, la mascotte de l’équipe est un chien de prairie et il se promène sur un camion qui fait énormément de bruit et qui a là aussi pour but direct de déranger l’autre équipe.
À Edmonton, ils ont deux mascottes : Punter qui est un ballon géant et Nanook qui est un chien de traineau. Ces deux-là sont constamment en train d’interagir entre eux. Ils utilisent même parfois des catcheurs gonflables qui portent l’uniforme de l’équipe adverse et vont faire plein de combats et prises pour faire réagir le public.
L’expérience fan jour de match est du coup un savant mélange entre les traditions mises en place par les supporters et ce que les clubs développent ?
Oui exactement, c’est un mélange entre ce que les fans mettent en place et deviennent une tradition et ce que les franchises instaurent comme animations. Le département marketing utilise beaucoup ce qui vient des fans pour officialiser ces pratiques.
À Ottawa par exemple, il y a les tribunes nord et sud. Le côté nord est recouvert et le côté sud ne l’est pas donc les gens qui ont le plus d’argent achètent les billets côté nord alors qu’au sud c’est souvent les étudiants ou les gens avec moins d’argent. Une vraie compétition s’est mise en place entre les deux avec les chants : “North Side sucks” et “South Side sucks”.
“Il y a des façons de récupérer ses traditions et de générer des revenus. Les fans sont très créatifs et sont encouragés par le club.”
Le stade se répond et il y a désormais des fan clubs avec des t-shirts etc. Le club a récupéré ça pour créer un moment de compétition pendant les matchs entre les deux tribunes avec le speaker qui chauffe le public et les incite à chanter à chaque pause. Il va demander au public de chanter et à chaque fin de match, une tribune gagne des cadeaux divers. Ils utilisent souvent des sponsors pour faire gagner les différents lots. Par exemple la rangée des south side peut faire gagner une pizza gratuite pour tout le monde.
Il y a des façons de récupérer ces traditions et de générer des revenus. Les fans sont très créatifs et sont encouragés par le club tant que cela reste respectueux en sachant que c’est leur équipe, leur moment, leur stade.
Quelles sont les attentes des spectateurs qui se déplacent dans les stades de CFL ?
Des relations se créent entre tous les gens qui sont dans des sections avec des billets de saison. Il y a de nombreuses zones spécifiques dans les stades avec notamment des zones business, il y a également des zones pour manger en illimité, d’autres pour faire la fête, tout en gardant un certain équilibre.
Il y a des gens qui viennent au stade pour le football mais il y a aussi beaucoup de gens qui sont amateurs d’autres choses et qui viennent chercher une autre expérience que le match en lui-même. Ce n’est plus assez aujourd’hui, il faut aller plus loin que ça et c’est pourquoi chaque équipe développe des formules différentes en fonction des stades. Le football est un prétexte qui les a amené au stade mais maintenant qu’est-ce qu’on fait ?
“Quand on regarde certains stades à la télé, on a l’impression qu’ils sont à moitié vide alors que le stade est à guichet fermé. Cela s’explique par le fait que les gens ne sont pas à leur place, ils déambulent dans les coursives, vont chercher à manger et à boire.”
L’audience un peu plus jeune au Canada, une importante quantité de personnes viennent chercher une expérience sociale, ils viennent à un type d’événement. Par exemple à Hamilton il y a un bar qui fait 150 m de long, c’est le plus grand bar du Canada. Il y a des gens qui viennent voir les matchs de la Ligue mais qui ne regardent pas le match. Ils restent au bar pendant tout le match à rencontrer des gens. De temps en temps, ils vont regarder le match, voir où en est le score mais c’est comme si c’était un bar ou une boîte de nuit. Ils viennent pour sociabiliser, rencontrer des gens, montrer qu’ils sont à un événement cool et alimenter les réseaux sociaux.
“Contrairement à la génération d’il y a 20 à 30 ans, les gens ne se déplacent pas au stade uniquement pour voir le match.”
Contrairement à la génération d’il y a 20 à 30 ans, les gens ne se déplacent pas au stade uniquement pour voir le match. Il y a plusieurs stades où il y a des zones qui sont accessibles à tous. On ne s’attend plus maintenant à ce que les gens restent assis à leur siège pendant 3 heures, donc qu’est-ce qu’on fait pour leur en donner plus ?
Quand on regarde certains stades à la télé, on a l’impression qu’ils sont à moitié vide alors le stade est à guichet fermé. Cela s’explique par le fait que les gens ne sont pas à leur place, ils déambulent dans les coursives, vont chercher à manger et à boire. Ils viennent de voir qu’il y avait un ami qui était au stade avec un billet de l’autre côté, du coup ils doivent se rejoindre à un endroit où ils peuvent rester debout. Tout le monde peut communiquer dans le stade et c’est une vraie plus-value. Ils vont aller passer 2h dans la zone des buts là où ils peuvent se voir, prendre des nouvelles de la famille et le match devient une toile de fond au final.
À Vancouver, les Lions de la Colombie-Britannique ont développé un concept de Beach Party l’année dernière. Ils ont disposé du sable dans une des coursives en proposant un accès payant à cette zone. Il y a toutes sortes de formules qui sont testées pour essayer de répondre aux besoins divers des spectateurs.
“Le produit s’est diversifié même au niveau des billets de saison, les gens ont de moins en moins de temps pendant l’année pour assister à 9 ou 11 matchs pendant la saison. Les billets de saison se vendent moins bien aujourd’hui mais les packs de 3 ou 5 billets marchent beaucoup mieux.”
C’est un phénomène qui n’est pas propre à la CFL mais qui touche tous les sports en Amérique du Nord. Il y avait au début des équipes récalcitrantes mais quand elles ont vu comment ça marchait, elles ont tout de suite adhéré. Les revenus de la billetterie sont un des piliers de chaque formation. En effet, c’est la source de revenus numéro une de l’ensemble des équipes devant la télévision donc la vente des billets demeure super importante. C’est ce qui explique la création de nouveaux produits afin de séduire différentes catégories de publics, c’est crucial.
Et la CFL, quelles actions met-elle en place pour satisfaire les fans ?
C’est difficile à dire, l’idée c’est qu’on essaie de prendre des bonnes idées à tout le monde, de se les approprier et ensuite de la proposer à notre public. Cependant, on voit une tendance de la Ligue à proposer une offre alimentaire éclatée en fonction des zones des stades. Certaines équipes proposent de la nourriture que l’on ne retrouve nulle part ailleurs.
Il y a un burger, le Walby Burger composé d’innombrables steaks et tenders qui est proposé dans une zone du stade et attire de nombreux fans à venir tenter de le manger.
“Certaines personnes vont acheter un billet pour aller voir le match d’autres vont le faire pour tenter de manger ce hot-dog ou cet hamburger.”
À Vancouver, ils ont créé une offre alimentaire qui est très diversifié. Au lieu de proposer une offre classique, ils vont proposer de la cuisine indienne, nord-africaine ou asiatique que l’on ne voyait pas forcément avant dans les stades. Il y a des stands disposés partout autour du stade ainsi qu’à l’intérieur avec sur chaque espace une offre différente pour satisfaire tout le monde et proposer une diversité accrue.
À Saskatchewan, il y a un hot-dog immense qui fait office de produit d’appel pour des gens qui viennent chercher autre chose au stade. Certaines personnes vont acheter un billet pour aller voir le match d’autres vont le faire pour tenter de manger ce hot-dog ou cet hamburger. Ça fait parler et tout le monde veut essayer.
Il y a également beaucoup de stands Food & Beverage qui sont proposés en partenariat avec des partenaires locaux et notamment les restaurants et les bars implantés dans la ville. C’est très canadien et cela permet d’ouvrir un panier de sponsors qui requiert un investissement moins élevé. C’est une bonne option pour qui veut s’associer à l’équipe et en retour donne beaucoup de visibilité. Cela semble très bien ancré dans la communauté. Le football est un sport très communautaire et si tu n’as pas le soutien de ta communauté, cela ne peut pas fonctionner.
À la CFL, avez-vous un droit de regard et êtes-vous force de proposition sur les animations qui sont proposés dans les stades ?
Chaque équipe est indépendante. Par contre, on est en train d’essayer de créer un bureau central pour mettre en commun toutes ces bonnes pratiques afin de les partager à travers l’ensemble des équipes, ce qui n’était pas fait avant. On essaie de pousser ça pour être capable d’apporter des réponses à l’un et à l’autre en utilisant notre expérience. La question est de savoir comment prendre un projet intéressant qui émerge par exemple de Calgary pour l’adapter à Montréal afin de lui donner une saveur particulière avec un processus relativement similaire mais adapté localement.
C’est ce qu’on tente de faire, à l’image de la NBA qui a un process un peu similaire. Nous souhaitons ensuite le faire avec le processus de nos équipes afin qu’on puisse collaborer ensemble, autrement on n’y arrivera pas.
Voici l’angle d’attaque que l’on prend pour l’avenir où on regarde toutes les bonnes pratiques que nos clubs instaurent. Nous voyons ensuite comment la foule réagit si c’est bon on garde ou sinon on oublie l’idée.
Merci à Olivier Poulin de nous avoir plongé dans l’expérience des stades de football au Canada.
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Interviews
“J’ai été étudiant ambassadeur pour l’OL”
Nous avons rencontré un ancien étudiant ambassadeur de l’OL qui nous explique son rôle pour se rapprocher de la communauté étudiante.
Le club de football de l’Olympique Lyonnais a misé sur la stratégie d’ambassadeurs étudiants pour toucher plus directement cette communauté.
Depuis plusieurs saisons l’Olympique Lyonnais recrute des étudiants en CDD pour une mission d’ambassadeur du club dans l’optique de s’adresser directement aux jeunes étudiants de la région. Nous avons échangé avec Mathieu, un ancien ambassadeur de l’OL qui nous partage son rôle et les missions qu’il a mené.
Salut Mathieu, dans cette interview nous allons évoquer ensemble ton précédent rôle d’ambassadeur étudiant de l’OL. Avant ça, peux-tu te présenter ?
Salut Fanstriker, je m’appelle Mathieu, j’ai 20 ans et je suis étudiant en 3ème année de Génie Mécanique à l’INSA Lyon. J’adore faire du sport avec mes potes, m’investir dans des projets et des associations du campus, aller soutenir l’OL au stade. Plus tard, j’aimerais relier mes études d’ingénieur et ma passion pour le sport donc pourquoi pas travailler dans le sport automobile. Et j’ai donc été ambassadeur étudiant de l’OL de fin Août 2021 à Mai 2022, quasiment sur toute la saison 2021-2022.
Avant de rentrer dans les détails du rôle que tu avais, que penses-tu de ce concept original que l’Olympique Lyonnais a mis en place avec les ambassadeurs étudiants ?
C’est un concept génial, ça permet aux étudiants d’aller voir des matchs à petits prix, d’aller soutenir l’équipe de la ville. Je trouve que ça rapproche le club et les étudiants. C’est vraiment bien. C’est cool de pouvoir voir un si haut niveau de football pour moins de 10€ quand on est étudiant et qu’on suit ce sport.
“C’était un rêve pour moi de pouvoir représenter le club que je supporte, alors en faire la promotion tout en étant rémunéré, c’était un job étudiant hors du commun.”
Comment as-tu eu connaissance de cette possibilité de devenir ambassadeur étudiant de l’OL et qu’est-ce qui t’as plu à l’idée de le devenir ?
C’est une amie qui était au BdE (bureau des étudiants) de l’INSA qui a reçu l’offre de recrutement d’ambassadeur de l’Olympique Lyonnais par mail. Elle savait que j’étais fan de football et de l’OL alors elle me l’a transmise. C’était un rêve pour moi de pouvoir représenter le club que je supporte, alors en faire la promotion tout en étant rémunéré, c’était un job étudiant hors du commun.
Tu as donc candidaté pour l’un des 4 postes. Comment s’est passée l’étape de sélection ?
Pour candidater, il fallait envoyer son CV et une vidéo de motivation. Honnêtement, j’avais un peu peur de faire une vidéo de motivation, surtout de comment j’allais rendre devant la caméra, ce n’est pas un exercice facile (rire). Mais finalement, j’ai surmonté ça et je suis plutôt content du résultat. J’ai fait une vidéo assez simple où j’expliquais ce que je faisais dans la vie et pourquoi le poste m’intéressait. Après cette étape, il y a eu un entretien avec le responsable B2C du club, Nathan Constancias qui gère ce programme d’ambassadeurs étudiants.
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Et l’intégration à ton arrivée ?
Le responsable du projet au club, Nathan nous a assigné une liste d’écoles lyonnaises à contacter pour diffuser les offres. Chaque étudiant ambassadeur avait sa propre zone. Ensuite nous avions carte blanche pour contacter les BdE et BdS. Chaque ambassadeur disposait d’une adresse email officielle de l’OL. C’était donc plus crédible dans les échanges avec nos interlocuteurs.
Nous travaillions ensemble pour discuter des offres mises en place par l’OL mais sinon on avait chacun notre zone et on travaillait individuellement. Dès que l’un des 4 ambassadeurs avait une question ou qu’il y avait besoin d’une précision nous échangions par mail ou via Whatsapp avec Nathan. C’était vraiment régulier et ça fonctionnait très bien.
Quelles actions as-tu mené dans le cadre de cette mission d’ambassadeur étudiant de l’OL ?
Concrètement, mon rôle et celui des autres ambassadeurs était de démarcher des BdE/BdS via les réseaux sociaux, notamment via Instagram pour leur communiquer les offres billetterie que le club propose aux étudiants. Ensuite, les BdE/BdS se chargeaient de les relayer sur leurs réseaux sociaux via des publications et des stories, pour en faire profiter directement les étudiants. Chaque offre comportait le code de l’ambassadeur du club concerné. En effet, chaque ambassadeur disposait d’un code “promo” personnel qui était renseigné par les étudiants au moment de leur commande sur la billetterie de l’OL. De cette façon le club pouvait relier une vente à un ambassadeur.
J’ai également fait quelques opérations de flyering (ndlr : de distribution de flyer de promotion), j’ai travaillé sur un concours pour gagner un maillot dédicacé, et j’ai travaillé sur de nombreuses offres de places lors de gros événements étudiants comme le TRAMS de l’ENTPE, le WEI INSA, le Challenge Centrale Lyon, des tombolas à l’EM etc.
Tu l’as dit, tu contactais les BdE et BdS via Instagram. Tu as d’ailleurs un compte Instagram dédié à ce rôle d’ambassadeur, est-ce le club qui t’a incité à développer des réseaux sociaux spécifiques ?
Non le club ne nous a pas tant encouragé, on devait dans tous les cas diffuser nos offres aux BdE et les réseaux sociaux étaient le moyen le plus simple pour entrer directement en contact.
Ce job d’ambassadeur étudiant est à temps partiel en CDD.
Oui, c’est un CDD de 20h par mois avec une rémunération fixe minimum de 220 € brut par mois et une prime de 1€ brut par place vendue supplémentaire (pouvant aller jusqu’à 700€ brut). Donc plus on arrivait à vendre des places plus on pouvait avoir de prime.
“C’était une expérience de dingue, je recommande à 1000%.”
Cette expérience est maintenant terminée, qu’est-ce que cela t’a apporté ?
Cela m’a permis de découvrir un cas concret complémentaire à la théorie de mes études. Puis aussi de me rapprocher du club que je supporte, d’apprendre à démarcher des gens, développer des compétences dans la communication et un peu dans le marketing. C’était une expérience de dingue, je recommande à 1000%.
Pourquoi selon toi, l’OL a mis en place ce concept d’ambassadeur étudiant ?
Selon moi, l’objectif est de cibler directement la communauté étudiante et de remplir le 3ème anneau du stade (la tribune supérieure), ça fonctionne plutôt bien pour les bonnes affiches et ça fait toujours un peu plus de monde pour les plus petites affiches. Il y a aussi une volonté du club de se rapprocher de la ville, de créer une atmosphère OL les soirs de matchs et ça passe par la cible étudiante. En plus des bars partenaires (Les Comptoirs Rouge & Bleu) qui ont été créés cette année, l’OL veut créer cette ferveur lyonnaise quand l’équipe gagne et peut jouer des titres.
“Ceci a permis (au club) de vendre plus de places et de faire découvrir le club, le stade, le football à de nouvelles personnes : les étudiants.”
À ton avis, qu’est-ce que cela a apporté au club ?
Je pense que ceci leur a permis de vendre plus de places et de faire découvrir le club, le stade, le football à de nouvelles personnes : les étudiants. Ce sont des fans potentiels en plus qui viennent rejoindre la communauté de l’Olympique Lyonnais.
Quelles idées d’améliorations pourrais-tu suggérer au club ?
Une chose que j’ai remarqué qui peut être améliorer concerne la quantité de place sur une seule commande. Le nombre de places maximum que nous pouvons acheter sur la billetterie avec le tarif étudiant est limité à 6 places. C’est un peu restreint si les étudiants sont en groupe plus nombreux. Il faut donc passer plusieurs commandes.
Je pense qu’augmenter la réservation à plus de 6 places sur le tarif étudiant peut être intéressant pour que les groupes d’écoles qui viennent en masse puisse passer une seule commande plutôt que plusieurs de 6 billets.
Dernière question, quelle est ta propre définition de la fan expérience ?
L’expérience que l’on va vivre en allant au stade et je pense que les ambassadeurs OL contribuent à ce que de nombreuses personnes vivent leur première fan expérience au Groupama Stadium.
Si vous voulez obtenir plus d’informations sur le rôle d’ambassadeur étudiant de l’OL vous pouvez vous rendre sur la page dédiée sur le site du club.
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Interviews
Constant Deram (MEHB) : “La qualité du message nous importe plus que les chiffres”
Nous parlons du métier de Responsable de Communication avec l’étude de cas du Massy Essonne Handball, club de Proligue.
Lorsqu’on est le Responsable Communication d’un club, on est amené à toucher à tout. Visibilité, image et engagement, tous les objectifs liés au marketing sont effectivement concernés au même titre que les différents canaux de communication qu’il faut savoir maîtriser.
Pour parler de ce métier de “Couteau Suisse”, nous avons le plaisir de recevoir Constant Deram, Responsable Communication au Massy Essonne Handball (MEHB). Un échange à retrouver en podcast, ou à l’écrit ci-dessous.
(Episode également disponible sur Apple Podcast)
Le métier de Responsable Communication
Bonjour Constant, peux-tu nous présenter ton parcours depuis tes études jusqu’au MEHB ?
Originaire du Nord, j’ai fait toutes mes études à Lille. J’ai d’abord obtenu une Licence en média, culture et communication à l’Université Catholique de Lille. J’ai ensuite enchaîné avec un Master en Marketing et Communication à Esupcom en alternance. Ces deux dernières années m’ont permis d’entrer d’une manière concrète dans le monde du travail grâce à ce rythme soutenu entre l’école et l’entreprise. Après mes études, j’ai travaillé pendant un an dans un environnement startup.
Néanmoins, mon objectif a toujours été d’évoluer dans un club. J’ai alors rencontré le MEHB pendant l’été 2020 et ils m’ont donné ma chance. Je suis donc au club depuis le début de la saison 2020/2021 !
En tant que Responsable Communication d’un club professionnel, quelles sont tes principales missions ?
Mes missions sont très variées. Il y a tout d’abord la création de contenu et la communication digitale. Ensuite, il y a l’événementiel qui reste un pôle important malgré la crise sanitaire. Les matchs nécessitent toujours une certaine organisation en interne. Toute la partie partenariat fait également partie de mes missions afin de mener à bien les relations avec nos partenaires via des activations notamment.
La structure du MEHB est globalement associative. Il faut donc aussi faire preuve d’une grande polyvalence car les journées ne se ressemblent jamais. Ce qui est très stimulant !
À ton arrivée au club en début de saison, quels sont les projets que tu as identifiés à court et long terme ?
Le club avait un certain retard en communication digitale. Le principal chantier était donc de le combler et de rentrer rapidement dans les standards des autres clubs professionnels de la Ligue Nationale de Handball. Cela est passé par une nouvelle stratégie digitale, un nouveau site internet et une augmentation de la fréquence de publications sur les médias sociaux.
Le tout, en restant en autoproduction. C’est-à-dire que tout est créé en interne. Nous sommes actuellement deux à gérer ces sujets dans l’équipe communication du club.
Aujourd’hui, il y a encore une belle marge de progression mais nous n’avons plus à rougir de la qualité de nos contenus. Nous sommes globalement fiers de l’évolution de notre communication depuis le début de la saison. Désormais, nous essayons d’être meilleurs chaque jour et d’innover au mieux.
Quelles sont les principales compétences à avoir pour exercer ton métier ?
La principale compétence à avoir selon moi, c’est la curiosité. Il est essentiel de constamment s’informer. À titre d’exemple, je me renseigne beaucoup sur TikToK en ce moment afin de déterminer si la plateforme pourrait intéresser le MEHB ou non. Personnellement je n’utilise pas ce réseau, peut-être parce que je ne suis pas dans la cible, mais il faut néanmoins faire l’effort de s’y intéresser et d’imaginer des contenus à créer.
Une autre compétence à avoir, c’est la polyvalence. Lorsqu’on évolue dans un club, notamment dans une petite structure, on est amené à toucher à tout. Il est donc important d’être flexible et force de proposition.
La veille est primordiale lorsqu’on est Responsable Communication, quelles sont tes sources d’information au quotidien ?
Effectivement la veille est hyper importante. C’est un réflexe qui doit être naturel je pense. La première chose que je fais dans ma veille, c’est de suivre les autres équipes du championnat, des autres divisions et des autres pays. Il est également intéressant de suivre les clubs d’autres sports car ils sont aussi une source d’inspiration. En plus de cet environnement sportif, je suis également des médias spécialisés dans le sport business afin de comprendre l’évolution du marché.
Aussi, et je peux difficilement m’en passer, je suis un accro de Twitter. C’est un excellent outil pour suivre l’actualité en temps réel et rester connecté à tout ce qu’il se passe d’une manière générale.
Quels outils utilises-tu pour réaliser le contenu du club ?
J’utilise essentiellement la suite Adobe. C’est selon moi la solution la plus complète pour auto-produire de la vidéo et des visuels.
Il y a aussi toute la partie matériel. Le club est conscient qu’il est important de s’équiper avec des outils de qualité et est prêt à investir dans la mesure du possible. Sur cette partie-là, nous sommes aussi très bien accompagnés par la LNH. La Ligue a effectivement fourni un kit complet de tournage via smartphone à l’ensemble des clubs. Ce qui est idéal pour progresser et travailler dans un environnement ambitieux.
Analyse de la communication du MEHB
L’ambition du MEHB est d’être “Le club qui fait grandir”. Quel est l’objectif majeur du club dans sa communication ? Et comment en mesures-tu la performance ?
Effectivement notre positionnement est : “Le club qui fait grandir”. C’est même un état d’esprit. Notre but est d’accompagner tous les acteurs et jeunes du club à devenir des femmes et des hommes de valeur.
L’objectif de communication derrière ça est avant tout un objectif d’image avec l’envie de valoriser le club dans son ensemble. C’est-à-dire que nous souhaitons mettre autant en avant les pros que les amateurs. C’est une spécificité à Massy puisque nous avons décidé de ne pas distinguer la partie associative de la partie professionnelle. Bien évidemment, les objectifs liés à la notoriété et l’engagement sont aussi concernés à moyen et long terme.
Les principaux indicateurs que nous suivons sont classiques. Nous sommes attentifs à la taille de nos communautés sociales par exemple. Néanmoins, les chiffres ne sont pas décisionnaires de nos choix. Pour nous, c’est le message qu’on va réussir à transmettre qui importe le plus même si aujourd’hui, en raison du huis-clos, il est difficile de sentir l’impact de nos actions dans la vie réelle.
Malheureusement l’expérience in-stadia, donc au Centre Omnisports Pierre de Coubertin, est encore inaccessible pour les fans du club. Est-ce que vous vous préparez au retour des supporters avec le lancement de nouvelles activations ou bien de nouveaux services ? D’autant plus qu’à titre personnel, tu n’as pas encore pu apprécier l’accueil du public depuis ton arrivée au club.
C’est clairement l’expérience qui me manque le plus. Je suis arrivé en début de saison lorsqu’on avait encore une jauge limitée avec un protocole sanitaire strict. Je n’ai donc jamais connu un match à domicile dans une configuration normale.
Bien évidemment, on prépare avec impatience ce grand retour des fans ! On anticipe au mieux les animations à venir et nos services VIP, tout en gardant en tête les restrictions sanitaires qui devraient perdurer. L’inconvénient pour nous, c’est que nous partageons notre infrastructure avec d’autres clubs locaux à Massy. Ce qui peut limiter nos actions comme la personnalisation des lieux. Mais ça fait partie du jeu et de cette fameuse adaptation dont on parlait.
La saison prochaine, le MEHB va fêter ses 60 ans. Ce sera le fil rouge de la saison et on souhaite le faire vivre pendant les matchs à domicile via différentes animations. On croise donc les doigts pour que le public puisse revenir rapidement au Centre Omnisports Pierre de Coubertin !
Un petit mot sur le live des matchs qui doivent représenter un grand enjeu pour vous dans le contexte actuel. Comment vous êtes-vous préparés en interne pour mener à bien cette retransmission ? Et comment à titre personnel tu t’es formé au métier de commentateur sportif ?
La diffusion des matchs est effectivement capitale. Elle permet de garder le lien avec nos fans et de continuer à proposer des solutions de visibilité à nos partenaires. Pour mener à bien ce projet, nous avons collaboré dans un premier temps avec une société de production locale avant d’auto-produire les lives.
Le live était quelque chose de tout nouveau pour le club. Avant la crise, nous n’avions pas l’autorisation de la LNH pour diffuser les matchs. C’est désormais le cas depuis le second confinement de l’automne dernier. Nous avons tout appris sur la retransmission au fil des premiers directs et ce fut hyper enrichissant pour nous. Le club a investi dans du matériel et s’est donné les moyens de proposer un contenu de qualité.
Concernant le métier de commentateur, je ne l’ai pas tellement appris. Je commentais beaucoup mes matchs sur FIFA quand j’étais plus jeune donc je m’en suis inspiré (rire). Le commentaire sportif m’a toujours plu et aujourd’hui c’est génial de le pratiquer sur un cas concret. Nous essayons de le faire de la manière la plus pro possible en s’informant au maximum sur le match, notamment sur l’équipe adverse que nous ne connaissons pas toujours par cœur. Il est également important pour nous de ne pas se mettre une énorme pression afin que le rendu soit naturel et spontané. Après plusieurs lives on peut le dire, c’est devenu notre péché mignon à Nathan (Chargé de Communication) et moi car on se régale à faire ça !
Une fois la crise passée, j’espère pouvoir continuer la diffusion des matchs. Non pas parce que ça nous plait, mais parce que c’est un vrai plus pour les fans qui ne peuvent pas se déplacer. C’est aussi un canal supplémentaire pour nos partenaires qui souhaitent communiquer.
En tant que communicants au MEHB, vous vous adressez aussi aux partenaires du club. Votre ambition est d’avoir une relation gagnant-gagnant avec eux grâce à de la visibilité ou bien à des campagnes marketing personnalisées. Quelle est globalement la stratégie de communication B2B du club ?
C’est une partie essentielle pour le club puisque nos partenaires contribuent grandement à son développement. Notre volonté, comme beaucoup aujourd’hui, est d’avoir une approche personnalisée avec eux. C’est-à-dire que nous souhaitons progressivement sortir de la visibilité traditionnelle qui s’essouffle un peu, afin de proposer des activations innovantes, digitales, originales et qui surtout, correspondent au profil du partenaire.
Par exemple, nous avons récemment réalisé une “opération gourdes” avec l’un d’entre eux. L’objectif était alors d’affirmer notre positionnement éco-responsable avec l’envie de supprimer le plastique à usage unique au MEHB. Pour cela, nous avons rempli une tribune de gourdes co-brandées en collaboration avec un partenaire, EUROCOM, qui nous a aidé à communiquer sur l’opération. Cette dernière correspondait aussi à ses valeurs et son métier de fournisseur en équipements pour les entreprises.
L’intérêt est donc de solliciter nos partenaires sur des sujets de long terme. C’est notamment le cas sur des sujets sociaux où l’on propose avec certains d’entre eux des séances de sport adaptées en Ehpad ou bien auprès de diabétiques.
En ce qui concerne les campagnes marketing, là aussi nous essayons de les personnaliser au maximum. Par exemple, il serait difficile de proposer une campagne de récolte de données à un petit commerçant qui n’aurait pas les ressources nécessaires pour maîtriser cette donnée. Nous proposons dans ce cas des opérations sur-mesures où le partenaire se sent concerné. Cela demande un suivi intensif de notre part, mais nous savons que c’est essentiel pour créer une relation pérenne avec nos partenaires.
La Ligue Nationale de Handball joue un rôle important dans la communication des clubs de première et seconde division. Comment la Ligue vous accompagne d’un point vue stratégique et opérationnel ?
Nous avons des rendez-vous réguliers avec la Ligue. Ils savent qu’une valorisation individuelle des clubs permettra de valoriser l’ensemble du championnat. La LNH est donc très proactive sur les sujets liés à la communication. Comme évoqué précédemment, ils ont fourni du matériel ou bien accordé des autorisations de retransmission.
Ils font quelque chose de très bien également pour la retransmission des matchs de la Lidl Starligne (1ère Division). L’ensemble des rencontres qui ne sont pas retransmises sur beIN Sports sont live streamées sur YouTube. Ce qui offre une belle visibilité au championnat.
Je pense que la LNH va dans le bon sens. Son objectif est d’avoir des clubs ambitieux au sein de ses championnats et elle se donne les moyens pour. Nous sommes très satisfaits de cet accompagnement !
Enfin, la question de fin habituelle, quelle est ta définition de l’expérience fan ?
J’ai réalisé mon mémoire sur le sujet donc je pourrais en dire beaucoup (rire). Mais si je dois faire court, l’expérience fan est un concept global qui regroupe de nombreux facteurs stratégiques tels que la communication digitale, la billetterie ou l’animation en jour de match. Cela englobe aussi des choses plus concrètes comme l’accueil du public, la restauration ou bien les infrastructures.
Il faut lier l’expérience fan à l’expérience client que l’on retrouve dans les grandes surfaces et magasins. Car c’est l’ensemble des contacts qu’un fan a avec son club qui va bâtir cette expérience fan. La finalité est que le public vive un moment qui dépasse l’événementiel sportif et qui soit satisfaisant dans tous les cas.
Merci à Constant Deram du MEHB d’avoir partagé son expérience et sa vision de la communication.