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Camille Naude et Gregory Sevault, chefs d'entreprise dans le sport, nous parle de la gestion de la crise sanitaire Camille Naude et Gregory Sevault, chefs d'entreprise dans le sport, nous parle de la gestion de la crise sanitaire

Interviews

Deux chefs d’entreprise du sport face à la crise

Quels leviers utiliser pour survivre à la crise sanitaire lorsque l’on dirige une entreprise dans l’industrie du sport ? On en parle avec Camille Naude et Gregory Sevault.

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Neuf mois après le début de la crise sanitaire en France, l’industrie du sport se retrouve dans une situation inquiétante. Suite à un confinement et un reconfinement, les stades sont fermés, certains événements sont reportés, d’autres annulés, et de nombreuses marques engagées dans le sport ont diminué leur budget sponsoring.

Dans ce contexte sans précédent, comment les entreprises de l’industrie du sport et de l’événementiel survivent-elles ? Pour obtenir des éléments de réponse, nous avons échangé avec deux chefs d’entreprise : Camille Naude, Directrice Associée chez My Sport Agency, et Gregory Sevault, Fondateur et CEO de MyComm.

Vous pouvez au choix, écouter cet échange en podcast ou lire l’interview rédigée ci-dessous :

(Episode également disponible sur Apple Podcasts)

Deux entreprises de l’industrie du sport face à la crise 

Bonjour à vous deux, pouvez-vous présenter respectivement vos entreprises ?

Camille : My Sport Agency existe depuis quatre ans et nous sommes basés à Toulouse. Notre métier d’origine est la gestion d’image de sportifs professionnels. Nous avons intégré par la suite un pôle Créative afin de conseiller les clubs, les ligues et les fédérations sur leur stratégie de communication. Nous avons également une branche Events qui consiste à développer nos propres événements tels que la Womens French Cup. Bien évidemment, cette unité est celle qui travaille le moins en ce moment en raison de la crise sanitaire en cours.

Gregory : MyComm est une agence de voyage et de communication événementielle spécialisée dans le sport depuis 2009. Nous sommes aujourd’hui une vingtaine dans l’équipe avec quatre bureaux en France (Paris, Lille, Lyon et Toulouse). Notre métier consiste à organiser des prestations lors de grands événements sportifs afin de permettre à nos clients (entreprises et particuliers) d’y assister. Parmi ces événements, on retrouve le Tournoi des 6 Nations, la Ligue des Champions ou bien les championnats de football étrangers. Nous sommes également agence officielle de trois fédérations (FFF, FFR et FFT), ce qui nous permet de commercialiser des prestations et des voyages pour les événements de ces organismes.

Quelle était la situation de votre entreprise avant cette crise ? 

Gregory : La situation chez MyComm était très bonne. Nous étions en pleine croissance que ce soit d’un point de vue business et humain avec le recrutement de plusieurs personnes sur ces deux dernières années. Le développement de nos deux nouvelles agences à Toulouse et Lille se passait bien également. Toute notre stratégie nous avait permis d’être au-dessus de nos objectifs sur la saison 2019-2020 avant cette rupture brutale de mi-mars dernier.

Camille : Notre situation était similaire chez My Sport Agency. Étant en mission pour l’UEFA EURO 2020, j’avais senti dès février les possibles conséquences à venir sur le marché du sport avec de nombreux reports et annulations d’événements à venir. Ceci nous a permis en interne d’anticiper au mieux ce qui allait se passer. Le développement de notre pôle Digital avant cette crise s’est avéré être une chance avec la possibilité de poursuivre et d’optimiser nos prestations en communication digitale. En revanche, tous nos événements prévus l’été dernier ont bien évidemment étaient annulés. Ce qui a été compliqué car c’est la période pendant laquelle nous travaillons le plus.

“Le développement de notre pôle Digital avant cette crise s’est avéré être une chance avec la possibilité de poursuivre et d’optimiser nos prestations en communication digitale.”

Camille Naude, Directrice Associée chez My Sport Agency

Aujourd’hui, avec un peu de recul, quel est l’impact de la crise sur votre business, sur vos équipes et sur votre management ?

Camille : Sur la partie business, nous pouvons dire que nous avons limité la casse. Comme Gregory et MyComm, 2020 aurait dû être notre meilleure année depuis la création de l’agence. Néanmoins, nous gérons aujourd’hui suffisamment de business pour continuer à se développer. Concernant le management, nous avons décidé de rester optimiste et de maintenir nos recrutements. Nous sommes passés de quatre à six collaborateurs pendant cette période. Même si certaines prises de poste ont été retardées et que certaines fonctions ont été réorientées afin de développer davantage notre pôle Digital, la petite taille de notre structure nous a permis d’être flexible et d’avoir un bon dialogue en interne avec l’équipe. 

Gregory : De notre côté l’impact est un peu plus violent. Notre agence évolue dans le secteur du tourisme et de l’événementiel donc nous sommes touchés à tous les niveaux. Aujourd’hui, notre chiffre d’affaires représente seulement 10-15% de celui réalisé l’année dernière à la même période. Donc, en matière de management, on parle d’un vrai défi managérial. La totalité de l’équipe a goûté au chômage partiel avec une variation du nombre d’heures travaillées afin d’assurer la réalisation de ces 10-15% de chiffre d’affaires. Dans l’ensemble, l’équipe a très bien joué le jeu. Nous avons vécu des situations qu’on aurait jamais vécu sans cette crise. D’un point de vue managérial, c’est intéressant et stimulant !

Quels leviers avez-vous utilisé pour compenser ce manque d’activité ?

Gregory : Pour revenir au management, on s’est appuyé sur la cohésion d’équipe. On s’est donné les moyens de se voir régulièrement sur la base du volontariat en distanciel et en présentiel. Cette initiative me semblait nécessaire car je pense que chacun avait besoin de maintenir un échange avec les autres. À travers nos voyages et nos événements, nous passons habituellement beaucoup de temps ensemble. Cette cohésion en interne fait partie de notre ADN et il fallait donc la préserver au mieux.
En matière de business, le levier c’est la diversification. Le constat est que nous ne pouvons plus proposer aux personnes d’assister aux événements sportifs. On s’est donc appuyé sur nos compétences pour développer de nouveaux projets. Nous avons par exemple lancé une cellule dédiée aux voyages de délégations sportives. Les équipes professionnelles continuent de jouer et par conséquent de voyager. On s’est donc adressé à des clubs pour faire valoir notre savoir-faire et organiser ainsi des déplacements.

Camille : Il y a deux façons d’aborder cette crise. Soit on est négatif et on s’écroule. Soit on reste optimiste et on relève le challenge même si cette conjoncture est globale. De notre côté, on s’est aussi diversifié en accentuant la formation. C’est-à-dire que nous accompagnons les associations et les clubs semi-professionnels locaux en Occitanie. Il ne faut pas oublier qu’ils sont également fortement impactés par cette crise avec l’annulation de matchs et une diminution du nombre d’adhérents. Nous venons donc les aider à communiquer, à se digitaliser et à maintenir la relation avec leurs partenaires en les faisant monter en compétences. 

Après plusieurs hauts et bas depuis mars, comment voyez-vous la suite à court et moyen terme pour votre entreprise et l’industrie du sport en général ?

Camille : Ce qui est compliqué c’est que nous n’avons pas de date. Personne ne sait quand est-ce que cela va s’arrêter. Néanmoins, si nous sommes toujours en activité aujourd’hui, c’est que nous sommes suffisamment forts. Pour maintenir ça, il est important de développer des partenariats sur le long terme avec des ligues, des fédérations et des clubs. C’est ce que nous faisons de plus en plus chez My Sport Agency. Je pense que les événements prévus l’été prochain vont se dérouler. Il faut donc anticiper cette activité future afin d’être prêt au moment venu. 

Gregory : Nous allons continuer à être flexible et attentif. J’espère que les récentes annonces liées au vaccin, même si rien n’est fait, vont progressivement nous faire sortir de cette situation ou du moins donner de l’entrain. Néanmoins pendant les prochains mois, je pense que MyComm, au même titre que l’ensemble de l’industrie, va évoluer avec cette incertitude et une adaptation constante à la situation.

L’industrie du sport de demain

Cette crise a fait naître de nombreuses nouveautés à travers le monde : la bulle de la NBA, les spectateurs présents virtuellement au stade via la visio-conférence, la reproduction des ambiances sonores des stades lors des retransmissions TV, les événements à distance, etc. Peut-on dire que cette crise a finalement accéléré la digitalisation du marché du sport ?

Gregory : Tout à fait. Cette digitalisation était même nécessaire. Les acteurs du sport devaient innover pour continuer à exister dans un environnement qui était hostile à la tenue des événements sportifs. Bien évidemment, de nombreuses stratégies digitales étaient déjà en place chez de nombreux ayant-droits. Mais cette crise a tout accéléré et on ne devrait pas revenir en arrière.

Camille : C’est assez incroyable tout ce qu’on a vu pendant cette période. Il y a de très bonnes idées de partout. Je retiens notamment celle des supporters en carton dans les tribunes en Allemagne. Néanmoins, je pense qu’il faut légèrement nuancer cette digitalisation. Les clubs amateurs, en grande majorité, ne sont pas équipés ou n’ont pas les compétences en interne pour prendre ce virage. Il y a donc un vrai travail de pédagogie à effectuer. Ce qui reste très intéressant car on a eu des discussions avec différents acteurs qu’on aurait jamais eu en temps normal. Une chose est sûre, cette période va nous laisser avec un nombre important de bénéfices et d’innovations à poursuivre.

Selon vous, est-ce que la fin de la crise va enclencher une reprise forte ? Ou est-ce qu’il faudra être patient avant de retrouver le même niveau d’activité qu’en 2019 ?

Gregory : Je peux prendre l’exemple de ce qu’il s’est passé en juin-juillet. Il y a eu après le premier confinement une petite relance de l’activité. Je pense donc qu’il y a une réelle frustration chez les consommateurs. Lorsque les voyages et l’accès aux stades seront de nouveau autorisés, on devrait encore faire face à une forte demande. Le modèle actuel n’est pas à remettre en cause. Nous ne vivons pas une crise structurelle. Cependant, ce qui est difficile à mesurer c’est le pouvoir d’achat. Certains auront peut-être des difficultés à consommer à nouveau des événements sportifs. 

Camille : Un élément qui est assez révélateur c’est l’UEFA EURO 2020. En mars dernier, les détenteurs de billets avaient deux options : rendre leurs places ou garder leurs places. Près de 80% d’entre eux ont choisi la seconde option. Je pense aussi qu’il y aura une certaine euphorie quand nous pourrons retourner au stade. Nous prendrons même peut-être plus de plaisir qu’auparavant puisque la privation rend les choses rares et précieuses

Quel sera le comportement des consommateurs d’événements sportifs après cette crise selon vous ?

Camille : Malgré mon métier et ma passion du sport, je ne suis pas une habituée des stades. Je suis un mauvais exemple (rire). Mais il est évident qu’après cette crise, je vais y aller ! Il y aura un vrai moment de plaisir entre amis ou en famille à retrouver. Je pense que beaucoup sont dans ce même état d’esprit !

“En revanche, un élément qui était juste une tendance auparavant et qui devrait devenir un essentiel demain après cette crise, c’est la dimension écologique et responsable dans l’expérience du public.”

Gregory Sevault, Fondateur et CEO de MyComm.

Gregory : Je pense aussi que les spectateurs vont retourner au stade avec beaucoup d’envie. Chez MyComm, nos clients assistent à des événements sportifs pour vivre des émotions positives. Ils ont été privés de ça pendant plusieurs mois donc ils voudront certainement retrouver cette sensation. En revanche, un élément qui était juste une tendance auparavant et qui devrait devenir un essentiel demain après cette crise, c’est la dimension écologique et responsable dans l’expérience du public

En face, qu’est-ce que les clubs et autres ayants-droits devront mettre en place après cette crise selon vous ?

Gregory : Selon moi il y a deux aspects à prendre compte. Tout d’abord c’est l’écologie et la responsabilité. Ensuite, c’est le digital. Ce sont les deux tendances qui ont fortement émergé pendant la crise. Les ayants-droits, comme toute autre entreprise, vont devoir innover pour les associer à l’expérience qu’ils proposent. C’est nécessaire pour que les fans vivent les événements tout en étant en adéquation avec leurs valeurs de citoyen.

Camille : La première des choses c’est de rassurer le public. Il faudra certainement continuer à faire respecter les gestes barrières. Je pense par exemple au Stade Toulousain qui a réalisé des tests PCR au stade Ernest-Wallon avant un match en septembre dernier. Bien évidemment, tous les clubs ne peuvent pas aller aussi loin mais la démarche est intéressante. Comme Gregory, je pense également que le digital sera encore plus important qu’auparavant. Des supporters regarderont toujours les matchs depuis chez eux. La période vécue va peut-être ouvrir la voie à une nouvelle expérience distancielle encore plus immersive.

Nous arrivons au terme de notre discussion, mais avant de conclure, si vous aviez la possibilité de vous adresser directement au Gouvernement, notamment après les récentes annonces à destination des clubs, ainsi qu’à tous les acteurs de l’industrie du sport en France, quel serait votre message ?

Camille : Il faut continuer à se faire entendre car le monde du sport est très large. Entre un club amateur et un club professionnel, les enjeux sont totalement différents. À long terme, le sport doit peser davantage dans notre société. Puisqu’en plus d’être un loisir, c’est un formidable vecteur de lien, de mixité et de santé. Nous allons accueillir les Jeux Olympiques en 2024 qui seront une grande fête pour tout le monde. D’ici là, les acteurs du sport doivent continuer à s’entraider afin de faire vivre le sport sur tout le territoire.

Gregory : Au Gouvernement, tout d’abord, je dirais merci. À l’échelle de l’Europe, le soutien apporté aux entreprises du sport et de l’événementiel en France est très important. Les récentes annonces pour soutenir les clubs, les ligues et les fédérations sont bonnes et il faut que cela continue. Le combat n’est pas terminé. Aux acteurs du sport, je dirais qu’il faut aussi continuer à entreprendre et à innover. C’est la raison pour laquelle nos clients, amoureux de sport, nous sollicitent car ils sont en constante quête de nouvelles expériences

Merci à Camille Naude de My Sport Agency et à Gregory Sevault de MyComm pour cet échange enrichissant sur la gestion de la crise sanitaire en tant que chef d’entreprise. 

Vous pouvez consulter toutes nos interviews avec des professionnels du sport ici. Si vous souhaitez vous aussi échanger sur le sujet de l’expérience des spectateurs, vous pouvez nous écrire sur hello@fanstriker.com ou sur chacun de nos réseaux sociaux !

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Chargé de SEO & SEA dans une agence de voyage sportif, je suis un passionné du Sport Digital et de la Fan Experience. Chez Franstriker, j'ai pour objectif de faire grandir le projet et d'écrire de temps en temps sur les activations digitales des uns et des autres dans le monde du sport.

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Interviews

“J’ai été étudiant ambassadeur pour l’OL”

Nous avons rencontré un ancien étudiant ambassadeur de l’OL qui nous explique son rôle pour se rapprocher de la communauté étudiante.

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Étudiant ambassadeur pour l'OL
Image : @mat.oletudiant (Instagram)

Le club de football de l’Olympique Lyonnais a misé sur la stratégie d’ambassadeurs étudiants pour toucher plus directement cette communauté. 

 

Depuis plusieurs saisons l’Olympique Lyonnais recrute des étudiants en CDD pour une mission d’ambassadeur du club dans l’optique de s’adresser directement aux jeunes étudiants de la région. Nous avons échangé avec Mathieu, un ancien ambassadeur de l’OL qui nous partage son rôle et les missions qu’il a mené.

L’OL recrute des étudiants pour une mission d’ambassadeur

Salut Mathieu, dans cette interview nous allons évoquer ensemble ton précédent rôle d’ambassadeur étudiant de l’OL. Avant ça, peux-tu te présenter ?

Salut Fanstriker, je m’appelle Mathieu, j’ai 20 ans et je suis étudiant en 3ème année de Génie Mécanique à l’INSA Lyon. J’adore faire du sport avec mes potes, m’investir dans des projets et des associations du campus, aller soutenir l’OL au stade. Plus tard, j’aimerais relier mes études d’ingénieur et ma passion pour le sport donc pourquoi pas travailler dans le sport automobile. Et j’ai donc été ambassadeur étudiant de l’OL de fin Août 2021 à Mai 2022, quasiment sur toute la saison 2021-2022.

Avant de rentrer dans les détails du rôle que tu avais, que penses-tu de ce concept original que l’Olympique Lyonnais a mis en place avec les ambassadeurs étudiants ? 

C’est un concept génial, ça permet aux étudiants d’aller voir des matchs à petits prix, d’aller soutenir l’équipe de la ville. Je trouve que ça rapproche le club et les étudiants. C’est vraiment bien. C’est cool de pouvoir voir un si haut niveau de football pour moins de 10€ quand on est étudiant et qu’on suit ce sport.

“C’était un rêve pour moi de pouvoir représenter le club que je supporte, alors en faire la promotion tout en étant rémunéré, c’était un job étudiant hors du commun.”

Comment as-tu eu connaissance de cette possibilité de devenir ambassadeur étudiant de l’OL et qu’est-ce qui t’as plu à l’idée de le devenir ? 

C’est une amie qui était au BdE (bureau des étudiants) de l’INSA qui a reçu l’offre de recrutement d’ambassadeur de l’Olympique Lyonnais par mail. Elle savait que j’étais fan de football et de l’OL alors elle me l’a transmise. C’était un rêve pour moi de pouvoir représenter le club que je supporte, alors en faire la promotion tout en étant rémunéré, c’était un job étudiant hors du commun.

Tu as donc candidaté pour l’un des 4 postes. Comment s’est passée l’étape de sélection ?

Pour candidater, il fallait envoyer son CV et une vidéo de motivation. Honnêtement, j’avais un peu peur de faire une vidéo de motivation, surtout de comment j’allais rendre devant la caméra, ce n’est pas un exercice facile (rire). Mais finalement, j’ai surmonté ça et je suis plutôt content du résultat. J’ai fait une vidéo assez simple où j’expliquais ce que je faisais dans la vie et pourquoi le poste m’intéressait. Après cette étape, il y a eu un entretien avec le responsable B2C du club, Nathan Constancias qui gère ce programme d’ambassadeurs étudiants.

 

 
 
 
 
 
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Et l’intégration à ton arrivée ? 

Le responsable du projet au club, Nathan nous a assigné une liste d’écoles lyonnaises à contacter pour diffuser les offres. Chaque étudiant ambassadeur avait sa propre zone. Ensuite nous avions carte blanche pour contacter les BdE et BdS. Chaque ambassadeur disposait d’une adresse email officielle de l’OL. C’était donc plus crédible dans les échanges avec nos interlocuteurs. 

Nous travaillions ensemble pour discuter des offres mises en place par l’OL mais sinon on avait chacun notre zone et on travaillait individuellement. Dès que l’un des 4 ambassadeurs avait une question ou qu’il y avait besoin d’une précision nous échangions par mail ou via Whatsapp avec Nathan. C’était vraiment régulier et ça fonctionnait très bien.

Quelles actions as-tu mené dans le cadre de cette mission d’ambassadeur étudiant de l’OL ?

Concrètement, mon rôle et celui des autres ambassadeurs était de démarcher des BdE/BdS via les réseaux sociaux, notamment via Instagram pour leur communiquer les offres billetterie que le club propose aux étudiants. Ensuite, les BdE/BdS se chargeaient de les relayer sur leurs réseaux sociaux via des publications et des stories, pour en faire profiter directement les étudiants. Chaque offre comportait le code de l’ambassadeur du club concerné. En effet, chaque ambassadeur disposait d’un code “promo” personnel qui était renseigné par les étudiants au moment de leur commande sur la billetterie de l’OL. De cette façon le club pouvait relier une vente à un ambassadeur. 
J’ai également fait quelques opérations de flyering (ndlr : de distribution de flyer de promotion), j’ai travaillé sur un concours pour gagner un maillot dédicacé, et j’ai travaillé sur de nombreuses offres de places lors de gros événements étudiants comme le TRAMS de l’ENTPE, le WEI INSA, le Challenge Centrale Lyon, des tombolas à l’EM etc.

Tu l’as dit, tu contactais les BdE et BdS via Instagram. Tu as d’ailleurs un compte Instagram dédié à ce rôle d’ambassadeur, est-ce le club qui t’a incité à développer des réseaux sociaux spécifiques ? 

Non le club ne nous a pas tant encouragé, on devait dans tous les cas diffuser nos offres aux BdE et les réseaux sociaux étaient le moyen le plus simple pour entrer directement en contact.

Ce job d’ambassadeur étudiant est à temps partiel en CDD.

Oui, c’est un CDD de 20h par mois avec une rémunération fixe minimum de 220 € brut par mois et une prime de 1€ brut par place vendue supplémentaire (pouvant aller jusqu’à 700€ brut). Donc plus on arrivait à vendre des places plus on pouvait avoir de prime. 

“C’était une expérience de dingue, je recommande à 1000%.”

Cette expérience est maintenant terminée, qu’est-ce que cela t’a apporté ? 

Cela m’a permis de découvrir un cas concret complémentaire à la théorie de mes études. Puis aussi de me rapprocher du club que je supporte, d’apprendre à démarcher des gens, développer des compétences dans la communication et un peu dans le marketing. C’était une expérience de dingue, je recommande à 1000%.

Pourquoi selon toi, l’OL a mis en place ce concept d’ambassadeur étudiant ? 

Selon moi, l’objectif est de cibler directement la communauté étudiante et de remplir le 3ème anneau du stade (la tribune supérieure), ça fonctionne plutôt bien pour les bonnes affiches et ça fait toujours un peu plus de monde pour les plus petites affiches. Il y a aussi une volonté du club de se rapprocher de la ville, de créer une atmosphère OL les soirs de matchs et ça passe par la cible étudiante. En plus des bars partenaires (Les Comptoirs Rouge & Bleu) qui ont été créés cette année, l’OL veut créer cette ferveur lyonnaise quand l’équipe gagne et peut jouer des titres.

“Ceci a permis (au club) de vendre plus de places et de faire découvrir le club, le stade, le football à de nouvelles personnes : les étudiants.”

À ton avis, qu’est-ce que cela a apporté au club ? 

Je pense que ceci leur a permis de vendre plus de places et de faire découvrir le club, le stade, le football à de nouvelles personnes : les étudiants. Ce sont des fans potentiels en plus qui viennent rejoindre la communauté de l’Olympique Lyonnais.

Quelles idées d’améliorations pourrais-tu suggérer au club ? 

Une chose que j’ai remarqué qui peut être améliorer concerne la quantité de place sur une seule commande. Le nombre de places maximum que nous pouvons acheter sur la billetterie avec le tarif étudiant est limité à 6 places. C’est un peu restreint si les étudiants sont en groupe plus nombreux. Il faut donc passer plusieurs commandes. 
Je pense qu’augmenter la réservation à plus de 6 places sur le tarif étudiant peut être intéressant pour que les groupes d’écoles qui viennent en masse puisse passer une seule commande plutôt que plusieurs de 6 billets.

Dernière question, quelle est ta propre définition de la fan expérience ? 

L’expérience que l’on va vivre en allant au stade et je pense que les ambassadeurs OL contribuent à ce que de nombreuses personnes vivent leur première fan expérience au Groupama Stadium.

Si vous voulez obtenir plus d’informations sur le rôle d’ambassadeur étudiant de l’OL vous pouvez vous rendre sur la page dédiée sur le site du club. 

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Interviews

Constant Deram (MEHB) : “La qualité du message nous importe plus que les chiffres”

Nous parlons du métier de Responsable de Communication avec l’étude de cas du Massy Essonne Handball, club de Proligue.

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Interview Constant Deram MEHB

Lorsqu’on est le Responsable Communication d’un club, on est amené à toucher à tout. Visibilité, image et engagement, tous les objectifs liés au marketing sont effectivement concernés au même titre que les différents canaux de communication qu’il faut savoir maîtriser.

Pour parler de ce métier de “Couteau Suisse”, nous avons le plaisir de recevoir Constant Deram, Responsable Communication au Massy Essonne Handball (MEHB). Un échange à retrouver en podcast, ou à l’écrit ci-dessous.

(Episode également disponible sur Apple Podcast)

Le métier de Responsable Communication

Bonjour Constant, peux-tu nous présenter ton parcours depuis tes études jusqu’au MEHB ?

Originaire du Nord, j’ai fait toutes mes études à Lille. J’ai d’abord obtenu une Licence en média, culture et communication à l’Université Catholique de Lille. J’ai ensuite enchaîné avec un Master en Marketing et Communication à Esupcom en alternance. Ces deux dernières années m’ont permis d’entrer d’une manière concrète dans le monde du travail grâce à ce rythme soutenu entre l’école et l’entreprise. Après mes études, j’ai travaillé pendant un an dans un environnement startup. 

Néanmoins, mon objectif a toujours été d’évoluer dans un club. J’ai alors rencontré le MEHB pendant l’été 2020 et ils m’ont donné ma chance. Je suis donc au club depuis le début de la saison 2020/2021 !

En tant que Responsable Communication d’un club professionnel, quelles sont tes principales missions ? 

Mes missions sont très variées. Il y a tout d’abord la création de contenu et la communication digitale. Ensuite, il y a l’événementiel qui reste un pôle important malgré la crise sanitaire. Les matchs nécessitent toujours une certaine organisation en interne. Toute la partie partenariat fait également partie de mes missions afin de mener à bien les relations avec nos partenaires via des activations notamment.

La structure du MEHB est globalement associative. Il faut donc aussi faire preuve d’une grande polyvalence car les journées ne se ressemblent jamais. Ce qui est très stimulant !

À ton arrivée au club en début de saison, quels sont les projets que tu as identifiés à court et long terme ?

Le club avait un certain retard en communication digitale. Le principal chantier était donc de le combler et de rentrer rapidement dans les standards des autres clubs professionnels de la Ligue Nationale de Handball. Cela est passé par une nouvelle stratégie digitale, un nouveau site internet et une augmentation de la fréquence de publications sur les médias sociaux. 

Le tout, en restant en autoproduction. C’est-à-dire que tout est créé en interne. Nous sommes actuellement deux à gérer ces sujets dans l’équipe communication du club.

Aujourd’hui, il y a encore une belle marge de progression mais nous n’avons plus à rougir de la qualité de nos contenus. Nous sommes globalement fiers de l’évolution de notre communication depuis le début de la saison. Désormais, nous essayons d’être meilleurs chaque jour et d’innover au mieux.

Quelles sont les principales compétences à avoir pour exercer ton métier ?

La principale compétence à avoir selon moi, c’est la curiosité. Il est essentiel de constamment s’informer. À titre d’exemple, je me renseigne beaucoup sur TikToK en ce moment afin de déterminer si la plateforme pourrait intéresser le MEHB ou non. Personnellement je n’utilise pas ce réseau, peut-être parce que je ne suis pas dans la cible, mais il faut néanmoins faire l’effort de s’y intéresser et d’imaginer des contenus à créer.

Une autre compétence à avoir, c’est la polyvalence. Lorsqu’on évolue dans un club, notamment dans une petite structure, on est amené à toucher à tout.  Il est donc important d’être flexible et force de proposition.

La veille est primordiale lorsqu’on est Responsable Communication, quelles sont tes sources d’information au quotidien ?

Effectivement la veille est hyper importante. C’est un réflexe qui doit être naturel je pense. La première chose que je fais dans ma veille, c’est de suivre les autres équipes du championnat, des autres divisions et des autres pays. Il est également intéressant de suivre les clubs d’autres sports car ils sont aussi une source d’inspiration. En plus de cet environnement sportif, je suis également des médias spécialisés dans le sport business afin de comprendre l’évolution du marché.

Aussi, et je peux difficilement m’en passer, je suis un accro de Twitter. C’est un excellent outil pour suivre l’actualité en temps réel et rester connecté à tout ce qu’il se passe d’une manière générale.

Quels outils utilises-tu pour réaliser le contenu du club ?

J’utilise essentiellement la suite Adobe. C’est selon moi la solution la plus complète pour auto-produire de la vidéo et des visuels.

Il y a aussi toute la partie matériel. Le club est conscient qu’il est important de s’équiper avec des outils de qualité et est prêt à investir dans la mesure du possible. Sur cette partie-là, nous sommes aussi très bien accompagnés par la LNH. La Ligue a effectivement fourni un kit complet de tournage via smartphone à l’ensemble des clubs. Ce qui est idéal pour progresser et travailler dans un environnement ambitieux.

Analyse de la communication du MEHB

L’ambition du MEHB est d’être “Le club qui fait grandir”. Quel est l’objectif majeur du club dans sa communication ? Et comment en mesures-tu la performance ?

Effectivement notre positionnement est : “Le club qui fait grandir”. C’est même un état d’esprit. Notre but est d’accompagner tous les acteurs et jeunes du club à devenir des femmes et des hommes de valeur.

L’objectif de communication derrière ça est avant tout un objectif d’image avec l’envie de valoriser le club dans son ensemble. C’est-à-dire que nous souhaitons mettre autant en avant les pros que les amateurs. C’est une spécificité à Massy puisque nous avons décidé de ne pas distinguer la partie associative de la partie professionnelle. Bien évidemment, les objectifs liés à la notoriété et l’engagement sont aussi concernés à moyen et long terme.

Les principaux indicateurs que nous suivons sont classiques. Nous sommes attentifs à la taille de nos communautés sociales par exemple. Néanmoins, les chiffres ne sont pas décisionnaires de nos choix. Pour nous, c’est le message qu’on va réussir à transmettre qui importe le plus même si aujourd’hui, en raison du huis-clos, il est difficile de sentir l’impact de nos actions dans la vie réelle. 

Malheureusement l’expérience in-stadia, donc au Centre Omnisports Pierre de Coubertin, est encore inaccessible pour les fans du club. Est-ce que vous vous préparez au retour des supporters avec le lancement de nouvelles activations ou bien de nouveaux services ? D’autant plus qu’à titre personnel, tu n’as pas encore pu apprécier l’accueil du public depuis ton arrivée au club.

C’est clairement l’expérience qui me manque le plus. Je suis arrivé en début de saison lorsqu’on avait encore une jauge limitée avec un protocole sanitaire strict. Je n’ai donc jamais connu un match à domicile dans une configuration normale.

Bien évidemment, on prépare avec impatience ce grand retour des fans ! On anticipe au mieux les animations à venir et nos services VIP, tout en gardant en tête les restrictions sanitaires qui devraient perdurer. L’inconvénient pour nous, c’est que nous partageons notre infrastructure avec d’autres clubs locaux à Massy. Ce qui peut limiter nos actions comme la personnalisation des lieux. Mais ça fait partie du jeu et de cette fameuse adaptation dont on parlait. 

La saison prochaine, le MEHB va fêter ses 60 ans. Ce sera le fil rouge de la saison et on souhaite le faire vivre pendant les matchs à domicile via différentes animations. On croise donc les doigts pour que le public puisse revenir rapidement au Centre Omnisports Pierre de Coubertin !

Un petit mot sur le live des matchs qui doivent représenter un grand enjeu pour vous dans le contexte actuel. Comment vous êtes-vous préparés en interne pour mener à bien cette retransmission ? Et comment à titre personnel tu t’es formé au métier de commentateur sportif ?

La diffusion des matchs est effectivement capitale. Elle permet de garder le lien avec nos fans et de continuer à proposer des solutions de visibilité à nos partenaires. Pour mener à bien ce projet, nous avons collaboré dans un premier temps avec une société de production locale avant d’auto-produire les lives.

Le live était quelque chose de tout nouveau pour le club. Avant la crise, nous n’avions pas l’autorisation de la LNH pour diffuser les matchs. C’est désormais le cas depuis le second confinement de l’automne dernier. Nous avons tout appris sur la retransmission au fil des premiers directs et ce fut hyper enrichissant pour nous. Le club a investi dans du matériel et s’est donné les moyens de proposer un contenu de qualité.

Concernant le métier de commentateur, je ne l’ai pas tellement appris. Je commentais beaucoup mes matchs sur FIFA quand j’étais plus jeune donc je m’en suis inspiré (rire). Le commentaire sportif m’a toujours plu et aujourd’hui c’est génial de le pratiquer sur un cas concret. Nous essayons de le faire de la manière la plus pro possible en s’informant au maximum sur le match, notamment sur l’équipe adverse que nous ne connaissons pas toujours par cœur. Il est également important pour nous de ne pas se mettre une énorme pression afin que le rendu soit naturel et spontané. Après plusieurs lives on peut le dire, c’est devenu notre péché mignon à Nathan (Chargé de Communication) et moi car on se régale à faire ça !

Une fois la crise passée, j’espère pouvoir continuer la diffusion des matchs. Non pas parce que ça nous plait, mais parce que c’est un vrai plus pour les fans qui ne peuvent pas se déplacer. C’est aussi un canal supplémentaire pour nos partenaires qui souhaitent communiquer.


En tant que communicants au MEHB, vous vous adressez aussi aux partenaires du club. Votre ambition est d’avoir une relation gagnant-gagnant avec eux grâce à de la visibilité ou bien à des campagnes marketing personnalisées. Quelle est globalement la stratégie de communication B2B du club ?

C’est une partie essentielle pour le club puisque nos partenaires contribuent grandement à son développement. Notre volonté, comme beaucoup aujourd’hui, est d’avoir une approche personnalisée avec eux. C’est-à-dire que nous souhaitons progressivement sortir de la visibilité traditionnelle qui s’essouffle un peu, afin de proposer des activations innovantes, digitales, originales et qui surtout, correspondent au profil du partenaire. 

Par exemple, nous avons récemment réalisé une “opération gourdes” avec l’un d’entre eux. L’objectif était alors d’affirmer notre positionnement éco-responsable avec l’envie de supprimer le plastique à usage unique au MEHB. Pour cela, nous avons rempli une tribune de gourdes co-brandées en collaboration avec un partenaire, EUROCOM, qui nous a aidé à communiquer sur l’opération. Cette dernière correspondait aussi à ses valeurs et son métier de fournisseur en équipements pour les entreprises.


L’intérêt est donc de solliciter nos partenaires sur des sujets de long terme. C’est notamment le cas sur des sujets sociaux où l’on propose avec certains d’entre eux des séances de sport adaptées en Ehpad ou bien auprès de diabétiques.

En ce qui concerne les campagnes marketing, là aussi nous essayons de les personnaliser au maximum. Par exemple, il serait difficile de proposer une campagne de récolte de données à un petit commerçant qui n’aurait pas les ressources nécessaires pour maîtriser cette donnée. Nous proposons dans ce cas des opérations sur-mesures où le partenaire se sent concerné. Cela demande un suivi intensif de notre part, mais nous savons que c’est essentiel pour créer une relation pérenne avec nos partenaires.

La Ligue Nationale de Handball joue un rôle important dans la communication des clubs de première et seconde division. Comment la Ligue vous accompagne d’un point vue stratégique et opérationnel ?

Nous avons des rendez-vous réguliers avec la Ligue. Ils savent qu’une valorisation individuelle des clubs permettra de valoriser l’ensemble du championnat. La LNH est donc très proactive sur les sujets liés à la communication. Comme évoqué précédemment, ils ont fourni du matériel ou bien accordé des autorisations de retransmission. 

Ils font quelque chose de très bien également pour la retransmission des matchs de la Lidl Starligne (1ère Division). L’ensemble des rencontres qui ne sont pas retransmises sur beIN Sports sont live streamées sur YouTube. Ce qui offre une belle visibilité au championnat.

Je pense que la LNH va dans le bon sens. Son objectif est d’avoir des clubs ambitieux au sein de ses championnats et elle se donne les moyens pour. Nous sommes très satisfaits de cet accompagnement !

Enfin, la question de fin habituelle, quelle est ta définition de l’expérience fan ?

J’ai réalisé mon mémoire sur le sujet donc je pourrais en dire beaucoup (rire). Mais si je dois faire court, l’expérience fan est un concept global qui regroupe de nombreux facteurs stratégiques tels que la communication digitale, la billetterie ou l’animation en jour de match. Cela englobe aussi des choses plus concrètes comme l’accueil du public, la restauration ou bien les infrastructures.

Il faut lier l’expérience fan à l’expérience client que l’on retrouve dans les grandes surfaces et magasins. Car c’est l’ensemble des contacts qu’un fan a avec son club qui va bâtir cette expérience fan. La finalité est que le public vive un moment qui dépasse l’événementiel sportif et qui soit satisfaisant dans tous les cas.

Merci à Constant Deram du MEHB d’avoir partagé son expérience et sa vision de la communication. 

Vous pouvez consulter toutes nos interviews avec les professionnels du sport ici. Si vous souhaitez vous aussi échanger au sujet de l’expérience des spectateurs, vous pouvez nous écrire sur hello@fanstriker.com ou à travers nos réseaux sociaux !

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